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Organisation de marchés émergents: efficience et risque de sélection adverse

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par Donatien AVELE
Université Montesquieu Bordeaux IV - France - DEA Sciences de gestion 2004
  

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Section 2. Autres qualités d'organisation des marchés boursiers.

Une bonne organisation du marché repose sur l'informatisation et l'automatisation des opérations, sur une bonne diffusion de l'information concernant les sociétés, sur les délais de compensation des transactions et de livraison des titres réduits et, enfin sur l'efficacité des procédures de contrôle.

Nous abordons ainsi l'automatisation (1.1) et examinons l'automatisation et avantages concurrentiels (1.2), nous étudions ensuite le risque opérationnel et le système de règlement/livraison (2.1) ; un autre critère aussi important dans le fonctionnement d'un marché est étudiée : l'information (2.2) ; enfin nous mettons en exergue l'équilibre adéquat entre la réglementation et déréglementation (2.3).

1. Critères d'organisation de marché.

1.1. L'automatisation.

Les marchés émergents présentent une grande diversité en ce qui concerne leur niveau d'automatisation. A titre d'exemples, les marchés boursiers émergents de Singapour, de Taiwan et de Thaïlande disposent des systèmes de compensation et de règlement comparables à ceux des marchés boursiers les plus développés dans le monde. A contrario d'autres marchés boursiers émergents dont l'Indonésie et plus particulièrement ceux des pays en Afrique Sub-Saharienne ont encore des progrès considérables à réaliser à ce niveau.

Si on considère que le volume des transactions est encore faible dans la plupart des marchés boursiers émergents, les coûts liés à ces transactions sont là quelques motivations qui doivent conduire à l'automatisation des échanges sur les marchés boursiers émergents en Afrique sub-saharienne. Par ailleurs plusieurs aspects du processus des échanges peuvent être automatisés :

o Le routage des ordres vers les marchés, dans ce domaine

l'automatisation s'est considérablement développé surtout dans les

marché boursiers les plus avancés.

o La diffusion de l'information, elle a également fait l'objet d'une automatisation croissante dans les Bourses développées et moins dans les Bourses émergentes d'Afrique.

o L'exécution des ordres, l'exécution électronique des ordres signifie que le déclenchement des ordres est géré automatiquement par un système

informatique et n'est pas soumis au contrôle d'un teneur de marché ou d'un courtier. Peu de systèmes offrent cette possibilité.

o Le suivi comptable des transactions (règlement et livraison) doit permettre aux marchés boursiers émergents une diminution des coûts associés aux activités de back-office et les délais entre le moment de la transaction et celui de son règlement.

L'automatisation permet une réduction des coûts associés aux différentes étapes du processus d'échange. Pour conserver leur position concurrentielle, les marchés ont donc dû automatiser tout ou partie du processus d'échange en l'occurrence les marché boursiers les plus développés même si tous n'ont pas fait le même choix. Cependant, les marchés boursiers émergents doivent fournir d'importants efforts à ce niveau.

En fait l'automatisation d'un marché boursier n'est pas une simple décision technique. Elle est susceptible de modifier les caractéristiques du marché déterminantes pour son efficacité : sa liquidité, sa transparence et les positions concurrentielles des différents participants.

1.2. Automatisation et avantages concurrentiels.

La position des courtiers est menacée par l'automatisation du processus d'échange. En effet, le développement de système de routage électronique et la disparition des parquets rendent moins nécessaire l'intervention des courtiers comme intermédiaire entre l'investisseur final et le marché. On peut en effet envisager que les investisseurs transmettent eux-mêmes leurs ordres à l'aide de terminaux informatiques. Lorsque les échanges continuent de se dérouler sur un parquet, les courtiers conservent un avantage informationnel sur les investisseurs finaux qui n'ont pas accès au parquet. La diffusion électronique de l'information tend également à diminuer cet avantage.

L'automatisation remet également en cause les avantages concurrentiels des teneurs de marché. Elle permet une meilleure diffusion de l'information sur les cotations et les transactions des teneurs de marché. Ceci peut obliger les teneurs de marché à réduire leur fourchette de prix pour rester concurrentiels. L'automatisation des marchés fait également apparaître de nouveaux

concurrents pour les teneurs de marché. Elle rend en effet possible la création de carnets d'ordres électroniques où les ordres à cours limité placés par les investisseurs finaux viennent concurrencer les prix affichés par les teneurs de marché.

L'automatisation diminue également la possibilité pour les intermédiaires (courtiers ou teneurs de marché) d'assurer leur position en se construisant des réputations.

L'automatisation exerce donc une pression concurrentielle sur les intermédiaires : courtiers et teneurs de marché. Cette pression concurrentielle permet de diminuer les coûts de transaction supportés par les investisseurs finaux. Mais elle risque de menacer la liquidité des marchés. En particulier, il n'est pas certain que les teneurs de marché puissent continuer à offrir profitablement leurs services dans un système totalement automatisé.

Le choix du degré d'automatisation du processus d'échange est donc un problème délicat qui ne pose pas de la même façon selon la structure de marché considéré.

Certains marchés boursiers choisissent un système mixte ; dans ce cas le processus d'échange est entièrement automatisé pour les ordres de petite taille. En revanche, le routage et l'exécution des ordres de taille importante ne sont pas automatisés et il demeure possible de traiter ces ordres par négociation bilatérale. Cette architecture permet d'éviter les risques associés au placement des ordres importants dans les marchés complètement automatisés (impact de marché, caractère opérationnel de l'ordre limité, révélation d'information), tout en diminuant les coûts de traitement qui sont particulièrement lourds pour les petits ordres.

2. Risque opérationnel, système de règlement/livraison et information.

3.1. Risque opérationnel et système de règlement/livraison.

Le risque opérationnel est un obstacle qui réduit l'intérêt des marchés émergents pour les investisseurs internationaux. En l'occurrence, peu nombreux sont les pays qui appliquent les recommandations du Groupe des trente [Grimbert, Mordacq, Tchemeni, 1995] en matière de compensation et de

conservation des titres telles que le développement des dépositaires centraux, la livraison contre paiement, un délai de règlement en J+324. Le respect de ces dispositions simplifierait la tâche des conservateurs de titres et attirerait davantage d'investisseurs. Le rôle du conservateur est dons crucial sur les marchés émergents car le système de compensation et de conservation est souvent inefficace.

i Système de règlement/livraison.

En matière de règlement et de livraison des titres, les normes internationales prévoient un dénouement en J+3 (jour de négociation plus 3 jours ouvrés). Or, certaines Bourses Africaines ne respectent pas encore ces normes.

Toutes les opérations d'achat et de vente de titres font l'objet d'un règlement de capitaux et d'une livraison de titres.

Lors du démarrage de la BRVM en 1998, elle a retenu un dénouement des transactions à J+5 (jour de négociation plus 5 jours ouvrés) et prévoyait une éventuelle évolution vers les préconisations internationales en la matière. Mais ce délai n'a pas encore évolué et demeure toujours en J+5.

Le délai de dénouement des transactions de la Bourse de Casablanca ainsi que celui de la Bourse de Tunis est de J+3. Mais jusqu'au 30/06/2000, le délai de dénouement de la Bourse de Casablanca était encore à J+3.

3.2. Information.

L'information est une caractéristique importante pour une organisation efficiente d'un marché boursier. Cette information doit être fiable et disponible pour tous les investisseurs. Or, dans les marchés boursiers émergents en Afrique au Sud du Sahara, ceci n'est pas toujours le cas. Finalement on arrive à des asymétries d'information qui remettent en cause le bon fonctionnement de ces marchés.

Les marchés boursiers liquides affectent les motivations des investisseurs à rechercher l'information parce qu'ils peuvent en tirer un profit avant que l'information obtenue devienne publique. En plus, elle permet d'améliorer les

24 J est le jour où l'ordre d'effectuer l'opération est donné.

connaissances sur les entreprises et leurs projets ; d'où une meilleure allocation des ressources et une accélération de la croissance économique [Kyle, 1984].

Toutefois, ce rôle n'est pas également admis de tous les auteurs. Ainsi Stiglitz [1985] soutient que l'émergence des marchés boursiers révèle rapidement l'information à travers le changement dans les cours. Cette révélation rapide de l'information réduit les motivations des investisseurs à consacrer des ressources à l'obtention de l'information sur les entreprises parce qu'ils peuvent les obtenir en observant le changement des prix.

3.3. L'équilibre adéquat entre la réglementation et déréglementation.

Le développement d'un marché boursier nécessite un équilibre entre, d'une part la liberté nécessaire pour stimuler la concurrence et la croissance et, d'autre part, le contrôle indispensable pour prévenir la fraude et l'instabilité. La réglementation concernant le fonctionnement du système financier, la conservation de titres, la garantie de marché, la fiabilité et la diffusion des informations ne sont pas au niveau des normes internationales dans les marchés boursiers émergents. La transparence n'est pas non plus totale.

Ce chapitre nous a permis de présenter une la typologie des marchés boursiers tout en mettant des spécificités au fonctionnement des marchés boursiers en Afrique. La question relative à l'efficience et à la liquidité des marchés financiers sera abordée dans le chapitre suivant.

CHAPITRE 2 : EFFICIENCE ET LIQUIDITE DES MARCHES FINANCIERS.

. Au cours de ce chapitre, nous étudions d'autres qualités de marché :

efficience et liquidité des marchés financiers. La section (1) est consacrée au concept de l'efficience des marchés financiers. Ainsi, nous examinons l'efficience informationnelle (1) et tentons d'étudier l'impact d'opérations d'initiés sur l'efficience informationnelle (2). Dans la section (2) nous abordons la liquidité des marchés boursiers ; nous définissons et donnons l'importance de la liquidité des marchés boursiers (1). Ensuite, nous étudions la qualité des marchés réglementés et, enfin nous tentons de définir les conséquences d'opération d'initiés sur la liquidité des marchés boursiers (3).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein