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L'agroforesterie en aquitaine

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par Benoà®t Gayaud
Université Bordeaux IV - Montesquieu - Master forêt et développement durable 2009
  

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IV. Typologie :

La région aquitaine est une région éminemment forestière avec un massif forestier de moins de 2 millions d'hectares. Sa diversité aussi est importante :

Figure 9 : source CRPF Aquitaine

Il sera retenu deux exemples typiquement représentatifs de la région que sont, d'une part, le contexte montagneux avec ses traditions d'élevage et ses forêts de feuillus, d'autre part, le plateau landais, sablonneux et aliotique, peuplé par les pins maritimes.

Ce parti pris tient à la représentativité de ces situations mais aussi au manque de temps pour accéder aux informations nécessaires, à l'impossibilité de contacter les personnes concernées en raison des congés estivaux.

Pour ces raisons je ne pourrai traiter des forêts de châtaigniers et de noyers de Dordogne qui
pourraient offrir un cadre agroforestier intéressant37, ou encore des peupliers de la Chalosse

37 Offrant un cadre proche des expériences héraultaises.

et du Lot-et-Garonne, qui peuvent accueillir des cultures de ma
·s ou des troupeaux de moutons, voire de bovins38.

A. Les Landes :

On trouve peu de trace agroforestières dans les Landes en raison de la culture des pins, celle-ci née d'une politique à visée sanitaire, utilise donc les schémas habituels avec des densités fortes. Mais l'idée que des troupeaux puissent circuler sous les arbres, des ovins aux gallinacés, aux abords des airials semble probable. Il reste à vérifier si cela pourrait constituer du sylvopastoralisme. Si des cultures sont envisageables.

Figure 10 : Les différents pays constituant les Landes.

38 Dans ce dernier cas il a été constaté que la trop forte pression qu'ils exercent sur le sol ab»me les racines et pose un problème de densité de population supporté.

Un sylvopastoralisme landais ?

Après avoir interrogé des membres de la chambre d'agriculture (MM. Billac et Carbonnière) j'ai pu avoir des informations sur la présence d'élevages, en essais.

Les troupeaux d'ovins ont déjà été essayés mais leur gabarit pose un certain nombre de problèmes. Les parcelles ayant une valeur fourragère quasi-nulle la pratique est en diminution, on constate un problème d'adaptabilité des races. L'attrait premier de cette pratique est l'ombre offerte et qui diminue les dépenses d'énergie de la part des animaux. Le parc ovin qui servait jusqu'alors est aujourd'hui impraticable car détruit par la tempête Klaus. Je n'ai pas trouvé d'exemples concernant la présence de bovins. Les parcours pour les canards eux existent, on peut leur ouvrir des parcours dans les champs de ma
·s car les canards sont craintifs des prédateurs et se rendent facilement dans des parties couvertes. Mais les tracés sous les pins disparaissent en raison de dégâts causés aux pins par leurs fientes. La surcharge des ces matières provoquent sur les pins des apparitions de champignons sur les aiguilles, les pins meurent ensuite. Ces dégâts sont classés comme du défrichement indirect par la DDEA39. Ce faisant les éleveurs ne peuvent continuer. Un problème qui n'appara»t pas avec la présence de poulets.

Le poulet :

Les Landes ont une forte tradition d'élevage de poulet. En témoigne l'existence du label Ç Liberté des Landes È : un élevage en totale liberté, label rouge depuis 1965.

Des études menées font appara»tre que le principal problème pour les pins tient à la présence de substances délivrant de l'azote. Celui-ci se diffuse par les fumures, qui sont rarement ramassées ou dispersées. Cet azote peut se révéler bénéfique si les cabanes sont placées dans des landes très pauvres et dépourvues de matière organique, les arbres peuvent alors en profiter. Mais dans des landes plus riches un désagrément na»t car il provoque une surcharge du houppier en aiguille. Les arbres sont fragilisés et plus sensibles aux tempêtes, au gel, à tout ce qui risque de provoquer un bris des branches. Aussi l'azote accélère la croissance et la qualité du bois peut en être affectée, il est alors plus sensible aux attaques parasitaires.

La présence des poulets provoque aussi des modifications en surface du sol, dans la végétation qui recouvre le sol, sans causer de problèmes à l'élevage ou aux pins étant déjà audessus de celles-ci. La végétation nouvelle entra»ne une intervention supplémentaire après la coupe rase pour débarrasser les jeunes plants de cette concurrence. Les poulets peuvent parfois découvrir les racines traçantes des arbres. Si celles-ci sont ab»mées les arbres courent un risque sanitaire important.

39 Direction départementale de l'équipement et de l'agriculture.

Il y a donc une batterie de problèmes identifiée mais ils ne sont pas toujours précisément connus. Néanmoins avec un certain nombre de règles on peut minimiser les impacts causés par la présence des volailles sous les pins40.

La première recommandation tient à la rotation des terrains occupés, en limitant la fréquence de présence des cabanes sur une même parcelle on réduit l'effet d'accumulation des changements qu'induit cette présence, le temps de repos nécessité étant d'au moins une année.

Il est proposé dans la gestion sylvicole de dégager des lignes lors des éclaircies, de façon à laisser libres des bandes de 5 mètres de large. Et répéter cela plusieurs fois sur la largeur pour permettre l'accueil de plusieurs cabanes. Ou bien les cabanes pourraient être placées sous les lignes électriques qui nécessitent cet espacement des arbres. Leur hauteur suffisante devrait pouvoir accueillir les cabanes en dessous et les volailles trouveraient l'ombre à proximité. Ce qui supposerait un accord avec ERDF afin de régler d'éventuels problèmes de responsabilité en cas de rupture de la ligne.

Un projet de cahier des charges fut élaboré pour permettre la généralisation de cette pratique et permettre d'augmenter le potentiel de surface pour ces poulets de pleine liberté41. Il recommandait l'établissement d'un plan d'exploitation afin de mettre d'accord les parties sur les zones d'installations, la durée, la fréquentation d'installation sur une parcelle doit être supérieure à 2 ans. On trouve aussi une réglementation sur le type des cabanes, le ramassage des fumures tous les 15 jours, l'âge minimal requis des peuplements forestiers (15 ans) et la non-installation sur des parcelles susceptibles d'être coupées rases, respectant le délai de 5 ans des plans simples de gestion.

Donc dans le cas de ce sylvopastoralisme la contrainte tient au besoin des rotations. Mais il est surtout étrange de trouver si peu de littérature sur le sujet alors que le potentiel est très important. J'y vois deux barrages qui tiennent aux perceptions des éleveurs et des forestiers les uns à l'égard des autres. Il y aussi un manque de connaissance sur l'impact réel et sur des actions qui permettraient d'améliorer ou de rendre positive la présence des poulets sous les pins.

Mais ces lacunes tiennent peut être à la représentativité relativement faible des landes dans l'élevage de poulet. On constate que la présence de la volaille est surtout dans le sud-est des Landes, en Chalosse. Le relief y est différent et la végétation aussi : un pays entre l'Adour et le gave de Pau, vallonné, encore planté de pins mais surtout de chênes et de peupliers.

40 Gragnier Samuel, p.25

41 Projet rédigé en 1999 par JM. Billac, JM. Froustey, L. Golieth et E. Heurtaux, mais jamais appliqué.

Figure 11 : source Chambre d'agriculture des Landes

Perspectives :

Finalement l'aquitaine semble avoir eu un passé agroforestier mais uniquement par le sylvopastoralisme, prolongeant là les Ç landes piquetées d'arbres »42 oü paissent les troupeaux de moutons avant que Brémontier ne se lance dans l'assèchement des Landes.

Je n'ai pu trouver d'information concernant des essais agrisylvicoles. Vu la situation des Landes on pourrait se demander si des essais existent avec du ma
·s. Les Landes étant essentiellement faites d'un sol sableux on voit toujours les cultures être arrosées. Il convient de se demander si avec une faible densité de pins offrant un couvert suffisant le ma
·s pourrait y pousser et surtout être moins tributaire des ces arrosages. C'est une perspective qui n'a pas été envisagée d'autant qu'il faudrait déterminer les problèmes liés à l'acidité du sol et à l'acidification posée par la présence des pins.

Mais ce qui est ici proposé avec le ma
·s pourrait être tenté avec des cultures de toute sorte, d'hiver comme d'été.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery