WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déterminant et impact de l'investissement direct étranger sur la croissance économique au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Nestor William ESSO
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et de Gestion de Jendouba - Maitrise en Economie Bancaire et Financière 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre I : Investissement direct étranger

Introduction

Les IDE apparaissent la plus part de temps comme des vecteurs de transferts de richesse, de connaissance... d'un pays à un autre et stimulent ainsi la croissance dans les pays d'accueil, qui voient souvent leur niveau de développement s'accroitre du fait des biens faits des IDE. Toute fois il convient de faire une distinction entre les IDE et les autres formes d'investissement qui entrent également de façon considérable dans le processus de croissance des pays. Depuis quelques décennies, les IDE ne sont plus vue du mauvais oeil par les PVD qui considéraient jadis ces derniers comme une forme de domination des puissances étrangère sur leur économie. Aujourd'hui, nous assistons à une vraie chasse et à une concurrence entre les PVD qui se ruent de façon acharnée dans la diversification de leur économie en vue de mettre en valeur les déterminants susceptibles d'attirer le plus d'investisseurs direct étrangers et bénéficier ainsi de tous les avantages que véhicule l'IDE. Car les dirigeants des PVD sont conscients aujourd'hui que les IDE sont un véritable vecteurs de croissance et partant contribuent au développement économique du pays.

Ce chapitre est reparti en quatre sections. La première donne une définition des IDE dans leur cadre général, la seconde liste certains déterminants des IDE dans les pays en particulier les pays en voie de développement, la troisième section traite de quelques revues d'études ayant travaillé sur la relation IDE et croissance enfin la section quatre présente quelques études théoriques et empiriques ayant traité de la relation IDE- croissance.

Section I : Définition et distinction

L'investissement est l'opération qui vise soit à maintenir, soit à accroître le stock de capital d'un agent économique. Par exemple, les ménages investissent lorsqu'ils achètent un logement, l'État investit lorsqu'il construit une route et les entreprises investissent lorsqu'elles achètent une machine.... Toutefois, selon leur importance et leur nature, les investissements ne sont pas vus de la même façon au sein de l'entreprise qui accueil ces derniers. Ainsi, les flux de capitaux entrant dans une entreprise ou dans un Etat peuvent être classés en trois grandes catégories à savoir :

· Les flux financiers (principalement les prêts bancaires) ;

· Les placements de portefeuille (Investissement Indirect) ;

· Les Investissements direct.

Les prêts bancaires : ils désignent un ensemble de capitaux prêtés à des conditions commerciales, ils sont généralement instables et imprévisibles d'une année à une autre aux grés de la préférence ou de la défaveur manifestées par les banques d'affaires pour un pays ou une région donnée.

Les investissements de portefeuille : consistent entre autre à investir dans les actions ou les obligations d'une entreprise donnée. Ils n'ont pas pour but de prendre le contrôle de la firme en question. Il s'agit souvent d'investir à court terme en quête de rendement plus élevés.

Nous remarquons que les deux formes d'investissements précédents sont assez volatils et instables car ne possédant pas un caractère d'implantation leur permettant d'agir forcément dans la firme d'accueil. C'est pourquoi Hausmann et Fernandez-Arias(2000), tentant d'expliquer pourquoi maints pays hôtes même quand ils sont favorables aux entrées de capitaux, considèrent les flux de dette internationaux, en particulier à court terme, comme du « mauvais cholestérol », et avance ainsi que :

Les prêts à court terme de l'étranger sont motivés par des considérations spéculatives fondées sur les différentiels de taux d'intérêt et les anticipations en matière de taux de change, et non par des considérations à long terme. Leurs mouvements résultent souvent des distorsions relevant de l'aléa moral comme les garanties implicite du taux de change ou le fait que les gouvernements sont prêts à renflouer le système bancaire. Ils sont les premiers à se précipiter vers la sortie en cas de difficultés et ont été responsables des cycles expansion-récession des années 90.

Les Investissements Directs Etrangers : ils se définissent comme toutes opérations se traduisant par une création d'entreprise à l'étranger ou une prise de participation dans les firmes étrangères. Autrement dit, les IDE désigneraient les investissements qu'une entité résidente d'une économie (investisseur direct) effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d'une autre économie (l'entreprise d'investissement direct). Par intérêt durable, il faut entendre par là qu'il existe une relation à long terme entre l'investisseur direct et l'entreprise et que l'investisseur exerce une influence significative sur la gestion de l'entreprise.

Les investissements direct comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit la relation entre l'investisseur et l'entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieurs entre eux et entre les entreprises apparentées, qu'elles soient ou non dotées d'une société et dont d'une personnalité morale.

De ce fait, Kojima (Kojima, 1986, P : 59-60) considère l'IDE comme un mouvement de capitaux impliquant des droits managériaux et/ou un contrôle managérial sur la compagnie, ce qui implique une propriété partielle ou totale de la firme :

· L'obtention des stocks (10% ou plus du capital social) d'une compagnie étrangère existant déjà avec l'objectif de participer à la gestion de la dite firme, ou l'achat d'une firme existante.

· L'établissement d'une filiale à propriété totale (cas d'un contrôle de capital à 100%) ou un joint-venture dans un pays étranger.

· L'acquisition des avoirs physiques d'une compagnie avec l'objectif d'entreprendre des activités commerciales comme l'établissement d'une nouvelle filiale, un office commercial ou une unité de production.

D'une manière générale, le Fonds Monétaire International (FMI) définit les Investissements Directs Etrangers (IDE) à travers son manuel de la balance de paiements, qui considère les IDE comme différentes opérations financières destinées à agir sur la marche et la gestion d'entreprises implantées dans un pays différent de celui de la maison mère. Ainsi, sous le terme d'IDE se regroupe essentiellement deux types d'opérations.

D'une part, celles réalisées à partir d'une croissance interne au sein d'une même firme transnationale entre la maison mère et ses différents établissements implantés à l'étranger (filiales, bureaux de représentation, etc.) : création ex nihilo de nouvelles unités, extension des capacités de production des unités déjà existantes, flux financiers entre établissements (augmentation de capital, prêt et avance de trésorerie par la maison mère, etc.) ; réinvestissement local des bénéfices.

D'autre part, celles réalisées par croissance externe, à condition d'atteindre au moins 10% du capital de l'entreprise étrangère convoitée. Ce seuil est désormais retenu internationalement pour distinguer les IDE des « investissements de portefeuilles », par définition beaucoup plus volatils et correspondants aux prises de participations inférieurs à 10% du capital d'une entreprise. Dans ce cas précis, l'investissement est considéré par l'entreprise comme une forme de diversification internationale de son portefeuille.

En résumé, on peut avancer que l'investissement direct étranger désigne l'opération effectuée par un investisseur résident d'une économie, afin d'acquérir ou d'accroître un intérêt durable dans une entité résidente d'une autre économie et de détenir une influence dans sa gestion. Il met en relation des entreprises apparentées, c'est-à dire : une entreprise investisseur direct maison mère et une entreprise investie qu'il s'agisse d'une filiale ou d'une succursale ; des entreprises détenant des participations croisées ou des entreprises affiliées à une même maison mère, sociétés soeurs.

Par convention, une relation d'investissement direct est établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10% du capital social de l'entreprise investie.

Cela étant, la question que nous nous posons ici est de savoir ce qui motive les investisseurs étranger à investir dans un pays A et non dans le pays B autrement dit, quels sont les déterminants que les pays doivent mètrent en place pour attirer assez d'IDE.

Section II : Les IDE et leurs déterminants théoriques

Les déterminants des IDE dans les pays en développement font de plus en plus l'objet de nombreuses études. Il existe aujourd'hui un nombre important de travaux ayant travaillé spécifiquement sur les déterminants des IDE entrants dans les pays en voie de développement. Ainsi les auteurs comme Assiedu (2001), stiglitz (2002), Dupuch (2004), mold (2004), Catin et Van Huffel (2004) et surtout Dunning (2001) ont largement contribué au développement de ces études.

Loewendahl et Ertugal-Loewendahl [2001] ou Kamaly [2003] recensent ainsi plus de vingt déterminants de la localisation qu'ils classent en déterminants économiques, politiques, institutionnels et d'incitation. Lim [2001] et Levasseur [2002] ne proposent pas de classification mais tirent de la même littérature empirique un ensemble convergents de facteurs décisifs dans l'explication des IDE reçus : la taille du marché domestique, la distance et les coûts de transport, les effets d'agglomération, les coûts factoriels, les incitations fiscales, le climat des affaires et l'environnement de l'investissement et le degré d'ouverture du pays comme étant des variables particulièrement importantes.

Toute fois, pour mieux cerner ces déterminants, il convient de les regrouper en deux grandes classes selon les liens qu'ils entretiennent avec l'action publiques ou économiques. Ainsi nous distinguerons dans la suite : les déterminants d'ordres institutionnels et les déterminants d'ordre économiques qui regroupent entre autre les déterminants industriels et commerciaux.

2.1. Les déterminants d'ordre institutionnels

Les pays en développement ont entrepris, depuis une décennie environ, de libéraliser leurs politiques nationales afin de créer un cadre réglementaire accueillant pour l'IDE en assouplissant le régime applicable à l'entrée sur le marché et aux participations étrangères, et en améliorant le traitement accordé aux firmes étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces mesures «fondamentales» sont essentielles, car, s'il est interdit ou fortement entravé, l'IDE ne se produit pas.

Toutefois, les changements de politique ont un effet asymétrique sur l'implantation de l'IDE. Ceux qui visent une plus grande ouverture permettent aux entreprises de s'établir en un endroit donné, mais ne garantissent pas leur venue. En revanche, ceux qui tendent à réduire l'ouverture (nationalisations ou fermeture du marché, par exemple) réduisent à coup sûr l'IDE. De ce fait, nous pouvons cités les déterminants suivants comme agissant de façon considérable dans l'attraction des IDE.

Cadre de politique économique. Les pays en développement doivent se lancer dans des politiques de libéralisation de leurs politiques nationales afin de créer un cadre réglementaire accueillant pour l'IDE en assouplissant le régime applicable à l'entrée sur le marché et aux participations étrangères, et en améliorant le traitement accordé aux firmes étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces mesures «fondamentales» sont essentielles, car, s'il est interdit ou fortement entravé, l'IDE n'aura pas lieu et se déplacera vers un autre pays qui impose moins de restriction.

La stabilité politique et sociale : cette dernière constitue le plus souvent un des déterminants visé par les investisseurs, ces derniers se sentent rassurer d'investir dans des environnements économiques stables et promoteurs. Étant toute fois donnée les situations d'instabilités politiques et sociales qui prônent dans les PVD, la situation est loin d'être satisfaisante en matière d'attraction d'IDE. Car investir dans un pays instable avec un risque pays élevé n'est pas assez rassurant d'où une forte nécessité d'amélioration des cadres politique et sociaux est nécessaire dans les PVD.

Lucas (1993) pense que l'instabilité politique est une préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en développement. Cette instabilité se manifeste souvent par la confiscation des biens, la dislocation des structures de production, le changement dans la gestion macroéconomique et surtout l'environnement réglementaire.

Le degré d'ouverture commerciale du pays d'accueil ; beaucoup d'IDE cherchant à exploiter l'avantage de localisation - en termes de coût de production bas, qualité de la main-d'oeuvre, développement des infrastructures, ... - en produisant dans un pays d'accueil en vue de l'exportation des biens produits vers des pays étrangers. Pour cela, il convient que le pays d'accueil soit ouvert au commerce international. Dès lors, le niveau d'ouverture commerciale du pays a un effet positif sur l'afflux des IDE.

Certains auteurs ont menés des études sur les déterminants d'ordre institutionnels des IDE dans les pays en voie de développement. D'aucun mettent l'accent sur le risque pays dans la décision d'implantation des FMN dans les PVD. Ainsi, Cecchini (2002) ou Hassane et Zatla (2001) tentent d'expliquer la répartition inégale des IDE dans les PVD par le risque pays. Michalet (1997) soutient quant à lui que lorsque l'environnement légal et réglementaire est constamment modifié de manière arbitraire, et qu'il n'existe pas de juridictions capables d'assurer le respect des règles, les firmes sont amenées à limiter voire à suspendre leurs engagements financiers.

Les auteurs comme J. Morisset et O. Lumenga Neso (2002) se sont penchés plutôt sur la corruption et la mauvaise gouvernance. Les auteurs soutiennent que la corruption augmente les coûts administratifs et par conséquent découragent l'entrée des IDE. D'autres études confirment la robustesse des facteurs politiques et institutionnels comme des déterminants importants de la localisation des IDE à destination des pays en développement [Stein et Daude (2001)] ou en Amérique Latine [Stevens (2000)].

2.2. Les déterminants d'ordre économiques

Les déterminants les plus importants pour l'implantation de l'IDE sont les considérations économiques, qui se manifestent de façon considérable dès qu'un cadre propice à l'IDE est en place. Ainsi distingue-t-on les déterminants qui ont trait aux ressources ou actifs disponibles sur place ; ceux qui sont liées à la taille des marchés de biens et de services ; et ceux liées aux avantages de coût de production.

Les déterminants ayant traits aux ressources disponibles dans les pays d'accueil concernent principalement les facteurs directement liés à la production tels que : la recherche des matières premières, une main-d'oeuvre non qualifiée abondante et bon marché ; main-d'oeuvre qualifiée, actifs technologiques, innovants et autres actifs créés...

La recherche de matière première : les PVD étant relativement plus doté en matière première que les pays développés, ces derniers se déplacent donc vers les PVD à recherche des inputs pour leurs firmes. Les pays en développements doivent donc mettre en valeur leur stock de matière première disponible en vue d'attirer les investisseurs.

Le coût et la qualité de la main-d'oeuvre ; le coût de la main-d'oeuvre est un déterminant important des IDE dans la mesure où beaucoup d'entreprises se délocalisent pour tirer profit de la disponibilité des facteurs de production, notamment du coût faible du facteur travail dans les PVD. Le faible coût de la main-d'oeuvre constitue donc un facteur clef d'attraction des IDE.

Cependant, les entreprises ne tiennent pas seulement compte du coût des facteurs de production mais également de leur qualité. En effet, les multinationales recherchent de plus en plus de la main d'oeuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces entreprises s'intéressent davantage à la production de biens intensifs en capital et en technologie (Noorbakhsh et Paloni, 2001, pp.1594-1595). Ainsi, une main-d'oeuvre à coût bas et de bonne qualité permet d'accroître à la fois la productivité et le rendement des IDE.

Le développement des infrastructures : Lorsque, sur un territoire, l'infrastructure de base est développée, le coût de l'investissement est faible ainsi que son coût d'exploitation ; ce qui augmente le rendement de l'investissement et donc stimule l'IDE. Là où cette infrastructure manque, l'entreprise est obligée par exemple de construire elle-même les routes pour acheminer son produit ; ce qui augmente le coût de l'investissement. Le manque d'infrastructures de base ne permet pas aussi souvent à l'entreprise d'utiliser des techniques modernes de production, par exemple celles qui sont grandes consommatrices d'électricité dans un pays où celle-ci est rare.

La recherche de marchés : elle constitue également un important déterminant des IDE du fait que les FMN (firmes multinationales) se délocalisent le plus souvent vers des pays offrant une forte demande par exemple la taille du marché, le revenu par habitant qui sont des paramètres importants pour la demande car un revenu par habitant élevé contribue à une demande potentielle forte les PVD doivent donc s'efforcer à améliorer les niveaux de revenu moyen et à pratiquer des politiques de restructuration visant à améliorer la demande. De même la croissance des marchés, l'accès aux marchés régionaux et mondiaux, les préférences des consommateurs locaux ainsi que la structure des marchés constituent également d'autres déterminants importants entrant dans les incitations des investisseurs à la recherche des marchés potentiels.

En résumé, les IDE peuvent avoir pour objet de réduire les coûts de production globaux des entreprises parentes, en segmentant leur processus de production, les tâches standardisées les plus intensives en main d'oeuvre pouvant être menées à bien là où le travail le moins qualifié est le plus abondant et le moins coûteux. Ils peuvent également avoir pour objectif la conquête de nouveaux marchés, en rapprochant les sites de production des lieux de consommation. D'un point de vue microéconomique, le modèle OLI (Ownership, Location and Internalisation advantage), développé par Dunning, permet de résumer les conditions qui doivent être satisfaites pour qu'une entreprise s'engage dans un IDE. D'abord, l'entreprise doit avoir un « avantage lié à la propriété », pour un produit ou une technologie de production auquel les autres entreprises n'ont pas accès (brevet par exemple). Ensuite, le pays d'accueil doit présenter un avantage de localisation. Enfin, l'entreprise doit bénéficier d'un avantage à internaliser la production plutôt qu'à la sous-traiter à un partenaire étranger. Cela sera d'autant plus vrai que des économies d'échelle peuvent être réalisées sur les coûts de management, ou de développement des processus.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon