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Déterminant et impact de l'investissement direct étranger sur la croissance économique au Cameroun

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par Nestor William ESSO
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et de Gestion de Jendouba - Maitrise en Economie Bancaire et Financière 2009
  

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CHAPITRE II : Déterminant d'attractivité des IDE au CAMEROUN

Introduction

L'économie camerounaise a connu depuis quelques années une croissance assez considérable aussi bien au niveau régionale qu'internationale, grâce entre autre à des politiques mises en oeuvre par les autorités gouvernementales en vue de sortir le pays de son impasse et de sa position qui dès lors n'étais pas assez encourageante. Le pays a ainsi réalisé un taux de croissance considérable, encouragé par l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) lancée par le FMI et la Banque Mondiale qui s'est achevée en 2006, et a ainsi permis au pays de se repositionné économiquement. Toute fois, le pays reste confronté à un fort problème de corruption et à un risque pays élevé qui se ont accrus en 2008 ce qui tend de ce fait à réduire un nombre important d'action et de partenariat avec des investisseurs à la quête de la rentabilité de leurs fonds.

Malgré tous ces défauts, le Cameroun constitue toutefois une destination des IDE qui ne cesse d'augmenter depuis quelques années. Bien que ces derniers représentent une proportion dérisoire au vu des flux d'IDE dans le monde et ceux entrant en Afrique. Ces IDE demeurent naturellement une manne que le pays compte bien rentabilisé et de ce fait, le pays s'est lancé dans une vaste campagne d'amélioration de son environnement politique, économique, et social afin de mettre en place un cadre favorable aux IDE.

La première section de ce chapitre est consacrée à un bref aperçu de l'économie camerounaise, position géographique et tendance économique. La deuxième section est consacrée aux investissements Directs Etrangers (IDE) au Cameroun. Et enfin la dernière section nous fait ressortir quelques déterminants d'attractivité des IDE dans le pays.

Section I : Bref aperçu de l'économie camerounaise

1. Situation géographique

Situé au creux du Golfe de Guinée, le Cameroun fait la jonction entre Afrique centrale et Afrique occidentale. Il revêt la forme d'un triangle dont le sommet se prolonge au nord et dont ¼ de la superficie totale est occupée par des massifs montagneux et hauts plateaux. La frange côtière procure au pays près de 200 Km d'ouverture sur l'Océan atlantique. D'une superficie de 475 442 Km², soit environ les 5/6 de la France et près de 3 fois la superficie totale de la Tunisie, le Cameroun est bordé au nord-ouest par le Nigeria, au nord par le Tchad, à l'est par la République Centrafricaine et au sud par le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon. La population totale est d'environ 18 467 692 habitants en 2008 (source CNUCED) et le taux de croissance annuel moyen de la population à près de 2,3%. Environ 50% de la population a moins de 23 ans, 55% sont des citadins. Les langues officielles sont le français et l'anglais. La monnaie nationale est le francs CFA (1 euro=657 FCFA).

2. Situation économique

Le Cameroun est un pays potentiellement riche (pétrole, bois, cacao, coton, thé, banane, tourisme...) diversifié sur le plan des ressources et doté sur le plan humain, disposant d'un secteur industriel et jouissant d'une bonne position logistique avec un grand port et l'accès à la sous-région.

Au sein de la zone que constitue la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), le Cameroun est l'élément fort avec près de 50% du PIB et de la population des six pays. Son assise politique lui confère un poids supplémentaire dans un ensemble régional dont la stabilité reste incertaine. Depuis près de 7 ans, le Produit Intérieur Brut réel a cru de 4% en moyenne par an (5,3% en 2000/01 à 9 634 millions EUR, 2001/02 : + 4,6%, 2007/2008 : 3,8%), l'inflation restant modérée (environ 2% par an) jusqu'à une période récente, où se manifestent des tensions inflationnistes persistantes. La même tendance est observée sur les autres pays de la zone CEMAC.

L'économie camerounaise repose sur les trois secteurs traditionnels : primaire 25 à 28% du PIB, secondaire 30 à 34% et tertiaire 40 à 42%. Alors que la croissance dépendait fortement du secteur pétrolier dans les années 80, c'est aujourd'hui le secteur tertiaire qui y contribue le plus fortement.

Principaux indicateurs économique

 

2005

2006

2007

2008

Croissance économique %

2,3

3,2

2,8

4,8

Inflation %

1,9

5,2

1,1

2,8

Exportations

13,6

16,9

1,8

11,9

Importations

10,1

8,1

6,9

14,6

PIB/ ht ($EU)

968,5

1020,8

1097,8

1289,0

Taux croi. Dem

2,6

2,6

2,6

2,6

 
 
 
 
 

Source : UNCTAD (Avril 2008)

Le Cameroun est le premier pays d'Afrique sub-saharienne récipiendaire d'aide publique au développement. Fin 2000, il a conclu avec le FMI un deuxième accord triennal au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la croissance (FRPC) portant sur la période octobre 2000 - septembre 2003. Parallèlement, le pays a été déclaré éligible à l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Cette décision s'est traduite par un allègement substantiel du service de la dette durant la période intérimaire, et du stock de la dette au-delà du point d'achèvement qui a eu lieu au second semestre 2003. Les fonds libérés par la remise de dette ont été affectés à des projets de lutte contre la pauvreté.

Le volet additionnel français de l'initiative PPTE s'est inscrit dans le cadre d'un Contrat de Désendettement et de Développement, mis en oeuvre à partir du point d'achèvement sous forme de refinancements en dons et échéances dues. Il portait sur des montants considérables, de l'ordre de 90 millions EUR par an pour les premières années et plus d'1 milliard EUR sur une quinzaine d'années.

L'UE est en bonne place parmi les bailleurs de fonds multilatéraux. Après la France, les principaux bailleurs de fonds bilatéraux sont l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Canada. Signé en juillet 2001, le 9ème Fonds Européen de Développement (Fed) porte sur un montant de 230 millions EUR (2000- 2005), en forte augmentation par rapport au 8ème Fed (133 millions EUR sur la période 1995-2000). Au total sur la période 1998-2003 et avec ses participations nationales, l'Union Européenne aura consacré 223 millions EUR à l'intégration économique régionale.

Section II : Les Investissement Direct Etranger

2.1. La position du Cameroun dans la répartition des flux d'IDE

Le Cameroun connaît depuis 1994 une croissance annuelle de l'ordre de 4 à 5%, avec un ralentissement en 2002 (3,7%), largement soutenue par l'IDE. L'appel aux capitaux étrangers est fortement sollicité dans le cadre des privatisations, initiées en 1994. Les groupes étrangers et principalement français sont les principaux repreneurs. L'assainissement de l'économie et les importants programmes d'investissements induits viennent contribuer au renforcement des flux et stocks d'IDE. Dans les faits, l'environnement des affaires (corruption, insécurité juridique et judiciaire, harcèlement fiscal...) bride le développement des IDE dans ce pays. Le tableau suivant présente les flux d'IDE entrés au Cameroun ces dernières années

Flux d'IDE ($ EU millions)

Destination des IDE

2002

2003

2004

2005

2006

Cameroun

601,746

383,000

319,335

224,658

308,998

Afrique

166274,712

178704,751

283006,002

314279,364

379052,283

Monde

621994,669

564078,250

742143,378

945795,352

1305851,891

Source : UNCTAD XII (Ghana 25 Avril 2008)

Comme on peut le constater, le flux d'IDE entrant au Cameroun reste marginal par rapport aux flux mondiaux, y compris ceux entrant en Afrique. Le Cameroun ne compte en flux que pour 0,01% de l'IDE mondial.

Ces montants doivent toutefois être considérés comme de simples indicateurs de tendances, la Banque de France signalant des flux de France vers le Cameroun largement supérieurs à ces valeurs. Globalement ces évolutions correspondent à la mise en oeuvre du processus de privatisations, qui a donné lieu à des investissements lourds de la part de sociétés étrangères.

S'agissant de la répartition sectorielle des IDE, des données locales estimaient la part du secteur privé pétrolier à plus de 75% de l'investissements brut total en 1999, proportion sans doute maintenue en 2001 et 2002 par la construction de l'oléoduc Tchad-Cameroun (1000 km de conduites et deux stations de pompage côté camerounais).

Toutefois, la France demeure le premier investisseur étranger au Cameroun avec plus de 160 filiales françaises employant quelque 30 000 personnes et il existe plus de 200 entreprises appartenant à des ressortissants français dans tous les secteurs d'activité.

Le Cameroun est pour sa part un investisseur insignifiant avec des flux compris entre 1 M et 7 M USD depuis 1997 et 3 M USD en 2002. Les stocks d'investissement directs détenus par le Cameroun à l'étranger en progression modérée mais régulière, sont évalués à 261 M USD en 2002.

Les privatisations dans des domaines aussi variés que l'énergie, les chemins de fer, les banques, les agro-industries ont drainé vers le Cameroun des IDE non négligeables jusqu'en 2003. D'autres privatisations sont annoncées et pourraient déboucher sur de nouveaux investissements étrangers d'une certaine ampleur, dans les secteurs du transport aérien, du coton, du palmier à huile, de la banane, de l'eau, du pétrole, etc. Les projets dans le domaine énergétique menés par la société AES Sonel (51% US, 49% Etat camerounais) en vue d'accroître la production d'électricité (barrage de Lom Pangar, centrale de Limbe...) vont générer des IDE non négligeables dans le pays au cours des années à venir.

Enfin, l'effet multiplicateur attendu de l'initiative PPTE, ainsi que la mise en oeuvre de l'aide française au travers du Contrat de désendettement et développement, D, viendront également influer sur les IDE.

2.2. Politique Camerounaise d'attractivité des IDE

a. Cadre juridique

Il existe au Cameroun un Code des investissements qui prévoit des avantages économiques, douaniers et fiscaux pour les investisseurs. Il s'agit d'un cadre assez incitatif dans la mesure où il prévoit des taux de douane modérés sur les équipements de production (10 %) avec une taxe sur le chiffre d'affaires (TCA) égale à zéro, ainsi que sur les matières premières entrant directement dans la fabrication des produits finis.

Pour éviter la concentration des unités industrielles dans les grands centres urbains, les entreprises sont encouragées à s'installer dans les zones éloignées, grâce à une réduction du revenu imposable d'un montant non reportable égal à 50 % des transports et utilités supportés, lorsque l'entreprise agréé est implantée en dehors des centres urbains. D'une manière générale, ce code des investissements prévoit des garanties générales et des avantages accordés, quel que soit le régime applicable, notamment :

· la liberté d'exercer une activité économique au Cameroun à toute personne physique ou morale camerounaise ou étrangère ;

· la jouissance dans le respect des lois et règlements en vigueur des droits de toute nature en matière de propriété, de concessions et d'autorisations administratives à toute personne physique ou morale quelle que soit sa nationalité;

· le bénéfice de la pleine protection du droit camerounais à tout investisseur étranger (il reçoit un traitement égal à celui réservé aux personnes morales et physiques camerounaises) ;

· le libre transfert hors du territoire des revenus de toute nature provenant des capitaux investis ;

· la liberté d'entreprendre une activité économique au Cameroun ;

· le libre choix de la procédure judiciaire d'arbitrage et de règlements des conflits ;

· la libre conclusion et exécution des contrats utiles pour les intérêts de l'investisseur en matière financière et commerciale.

Pour les entreprises à vocation exclusivement exportatrices, il existe le régime de la zone franche qui est régi par des textes encore plus avantageux.

b. Au niveau de la gouvernance

Le phénomène de gouvernance au Cameroun demeure un aspect auquel les dirigeants doivent encore le plus s'attarder étant donnés les positions occupées par le pays en 1997 et 1999, qui fut classé comme le pays le plus corrompu de la planète selon le classement de Transparency International(TI). Le gouvernement a ainsi mis en place des mesures afin de lutter et de réduire la corruption. Lutte qui a porté des fruits et en 2008 le Cameroun occupe la 141ième place sur les 180 pays classés par Transparency International avec un indice de perception de la corruption de 2,3. Par ailleurs, des efforts importants sont en train d'être déployés, notamment, en matière:

· de gouvernance ;

· d'amélioration de l'environnement des affaires ;

· d'incitations à l'investissement ;

· d'amélioration de la qualité des infrastructures ;

· de renforcement des capacités scientifiques.

En matière d'environnement des affaires (corruption, insécurité juridique et judiciaire, harcèlement fiscal...), plusieurs réformes sont en cours dans le cadre du Programme National de Gouvernance qui prévoit :

· la mise en place d'une administration publique de plus en plus performante, citoyenne et au service du développement ;

· la mise en oeuvre progressive de la réforme sur la décentralisation des institutions afin de promouvoir le développement et la démocratie de proximité ;

· l'élaboration et la mise en oeuvre de la réforme de l'institution judiciaire afin qu'elle devienne toujours plus indépendante, proche du justiciable et garante de l'Etat de droit et de la sécurité juridique et judiciaire des populations et des investisseurs, ainsi que de leurs biens ;

· la maîtrise du développement par la poursuite des politiques économiques et financières saines et adaptées aux exigences de la globalisation.

Ø Concernant le Risque Pays 

Un pays est d'autant plus attractif aux investissements étrangers qu'il présente le moins de risque possible. Le pays est dit à risque lorsqu'il peut y avoir un changement politique brusque, lorsqu'il y règne une atmosphère de corruption endémique et la non transparence institutionnelle, lorsqu'il peut suspendre le paiement ou peut modifier unilatéralement sa dette, ou tout simplement lorsqu'il est en guerre. Ces situations peuvent compromettre les bénéfices d'exploitation comme la valeur des capitaux. Ainsi, le risque pays peut prendre plusieurs facettes et reste très présent dans les transactions internationales.

En 2008, le Cameroun est classé 164ième sur 181 dans le classement des pays les plus risqués du monde et occupe la 2nde place dans la sous région d'Afrique centrale, selon une enquête menée par la Banque Mondiale et la Société Financière Internationale. Le Cameroun a ainsi reculé d'une dizaine de place par rapport à sa position de 2007 où il était classé 154ième

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry