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Contribution à  l'étude de l'évapotranspiration sur le bassin de la donga au bénin: comparaison du bilan d'énergie de 3 périodes de 15 jours.

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par Ossénatou MAMADOU
Université d'Abomey-Calavi - DEA Energie et Environnement 2009
  

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CHAPITRE 3

EXpLoiTATioN DEs REsuLTATs

Les résultats des différentes méthodes d'obtention des flux turbulents de chaleur (chaleur sensible et latente) et dans le sol sont exposés dans ce chapitre. Dans un premier temps, nous avons comparé les résultats des deux méthodes d'obtention du flux de chaleur a la surface du sol (G) entre elles. Nous avons ensuite étudié l'évolution intra-saisonnière et l'influence du couvert végétal sur ce paramètre. La qualité des données recueillies par le système d'eddy covariance sera évaluée a la fois par le test de classification selon la procédure proposée par [32] ainsi que par l'analyse du bilan énergétique.

A partir de ces réflexions sur la qualité des données, nous pourrons discuter de la comparaison des flux d'évapotranspiration mesurés sur les deux types de couverts végétaux.

3.1 Le flux de chaleur a la surface du sol

Le flux de chaleur a la surface du sol G, est une composante du bilan d'énergie que l'on ne peut pas négliger en climat tropical. En zone semi-aride par exemple sur un sol nu, il représente plus de 40% du rayonnement net [12]. Il est donc nécessaire de l'évaluer avec précision pour garantir une bonne estimation de la différence Rn-G. Le problème principal réside dans son estimation a la surface. Généralement, les mesures disponibles ne sont pas faites a la surface, par conséquent on observe souvent une sous estimation et un décalage temporel des maxima de G du a la diffusion dans la terre [13].

Sur nos stations d'étude, nous disposons de capteurs qui mesurent la température du sol aux profondeurs 10, 20 et 40cm. Une bonne connaissance de ces profondeurs s'avère nécessaire pour pallier aux problèmes de décalage temporel et de sous estimation du flux de chaleur à la surface. Le décalage temporel est très pénalisant pour la fermeture du bilan d'énergie car

celui-ci amène au lever et au coucher du soleil des pics irréalistes de G de plusieurs dizaines de W.m-2. Toutefois, il n'est pas évident de définir la position de la surface de façon précise le sol réel n'est pas strictement plat et une érosion peut se faire au cours du temps. La planéIté de la surface, le couvert végétal etc... peuvent induire des erreurs dans le calcul du coefficient de diffusion. D'autre part, le calcul des grandeurs en surface dépendent des gradients verticaux de température et donc de la distance entre les capteurs et la surface. Enfin, il faut noter que l'estimation de la distance entre deux capteurs est a priori plus précise que l'estimation de la profondeur absolue de chaque capteur. Pour tenir compte de ces incertitudes sans dégrader les résultats, nous avons essayé d'estimer les profondeurs des capteurs a partir des séries de mesures de températures dans le sol. Deux critères sont utilisés pour estimer la profondeur des deux capteurs z1 et z2 :

1) Nous vérifions le calage temporel entre la température estimée en surface par la méthode des harmoniques et la 'température infrarouge' calculée a partir des mesures des rayonnements incident et réfléchi grandes longueurs d'onde (Eq 3.4) . Ce critère permet d'estimer z1, la profondeur du premier capteur et donc de corriger les défauts d'installation, de tassement du sol, de processus de changement d'état du sol non pris en compte dans l'équation de chaleur. La conséquence de ce calage temporel entre la température de surface et la température infrarouge est que le rayonnement net et le flux de chaleur a la surface seront aussi phasés.

2) Une fois G et Rn phasés temporellement, nous faisons varier la profondeur relative des deux capteurs en conservant le rapport z1/Liz avec (Liz = z2 - z1) de sorte que le flux de chaleur a la surface du sol garde le même phasage et que durant la nuit, il soit approximativement égal au rayonnement net nocturne. Cette procédure est appliquée sur la période sèche pendant laquelle, la nuit les flux turbulents sont nuls.

3.1.1 Comparaison de la temperature de surface et de la temperature infrarouge

Les émissions radiatives des corps terrestres et atmosphériques appartiennent au domaine des grandes longueurs d'onde. Le flux radiatif total émis par un corps noir correspond a l'intégrale de la loi de Planck (Eq 3.1) pour l'ensemble des longueurs d'onde.

Flux radiatifs emis = óT4 (3.1)

Oi ó est la constante de Stefan - Boltzmann (5,67.10-8W.m-2K-4) et T est la température du corps en degré Kelvin. L'énergie totale émise par tout corps, proportionnelle a celle d'un corps noir, est fonction de son facteur d'émission (ou émissivité)c. Pour un corps quelconque, l'équation (3.1) s'écrit alors :

Flux radiatifs emis = cóT4 (3.2)

Le rayonnement JR qui arrive au sol est absorbé, a proportion du facteur d'absorption (î) de la surface. Selon la loi de Kirchhoff, les corps d'absorption élevée sont aussi de bons émetteurs, et (î = c) [331. La plupart des corps terrestres se comportent quasiment comme des corps noirs. Une part du rayonnement de grandes longueurs d'onde incident (Lwin) est réfléchie par le sol. Ainsi, si cs est l'émissivité de la surface, le rayonnement de grandes longueurs d'onde partant de la surface (Lwout), mesuré sur le terrain, est la somme des rayonnements émis et réfléchis par la surface :

Lwout = ócsT 4 IR + (1 - cs)Lwin (3.3)

TIR est la température de surface déterminée a partir des mesures de Lwin et Lwout et nommée 'Température infrarouge '. cs = 0, 95 [341. La température infrarouge TIR est égale a :

TIR = (Lwout - (1 - cs)Lwin

ócs

)1/4 (3.4)

Nous rappelons qu'en raison de l'incertitude sur les valeurs de cs et de celle des mesures des pyrgéomètres, cette méthode d'évaluation de la température infrarouge n'est pas d'une très grande précision pour la valeur de la température, mais renseigne bien sur la dynamique du cycle journalier.

La figure (3.1) montre l'évolution temporelle des températures de surface calculées en prenant pour profondeurs z1 9 et 10cm avec z2 contante et égale a 20cm et la température infrarouge calculée a partir de la formule définie ci-dessus.

On voit bien que la température de surface Ts (z1 10cm et z2=20cm) est mieux phasée avec la température infrarouge que Ts(z1=9cm et z2=20cm). Bien qu'en fin de journée Ts (z1=10cm et z2=20cm) décroit plus rapidement que TIR. L'objectif poursuivi étant d'arriver a caler temporellement Tsurface et TIR, nous ne nous attardons pas sur les différences entre

les variations des deux températures . z1 = 10 cm est confirmée a travers ce calage sur les données de Janvier. En Juillet, le cycle de rayonnement grandes longueurs d'onde est très affecté par les pluies et les nuages et la comparaison a moins de sens. Pour le mois de Novembre, il semble que le modèle retenu de sol homogène ne soit pas correct. En effet a cette période, les herbes sont brülées sauf a l'endroit de la station oii elles sont simplement coupées. Malheureusement celles-ci n'ont pas été ramassées et elles créent une couche d'herbe sèche qui maintient le sol a l'ombre. Ainsi, les températures et les flux calculés ont une amplitude faible et déphasée par rapport aux mesures de TIR et aux flux de rayonnement.

FIG. 3.1 Evolution temporelle de la temperature infrarouge et des temperatures de surface calculees a partir des mesures aux profondeurs z1= 9 et 10cm a Nalohou en Janvier (haut) et en Juillet (bas).

FIG. 3.2 Evolution temporelle de la température infrarouge et des températures de surface calculées a partir des mesures aux profondeurs z1= 9 et 10cm a Nalohou (Novembre).

Quant au calage de Rn et G, nous avons procédé de la même façon mais cette fois en conservant z1/Äz. Nous avons finalement retenu z2 17cm pour l'égalité entre Rn et G la nuit. La même méthode a été exploitée sur la station de Bellefoungou. Notons que sur cette station, nous ne disposons pas de pyrgéomètres (pas de mesures de Lwin et Lwout). Nous avons pris les mesures de Lwin de la station de flux (Bira) située aux environs (5km) de celle de Bellefoungou en faisant l'hypothèse que le rayonnement solaire incident est pratiquement le même sur les deux stations.

FIG. 3.3 Evolution du rayonnement net et du flux de chaleur a la surface du sol a Nalohou pendant trois jours en Janvier.

FIG. 3.4 Evolution du rayonnement net et du flux de chaleur a la surface du sol a Bellefoungou pendant trois jours en Janvier.

On a constaté que le décalage temporel entre Rn et G évolue au cours de l'année. En Novembre, G met plus de temps a décoller. La surface du sol commence par se chauffer vers 10h au moment oi le rayonnement avoisine les 400W.m-2. En Juillet, le même constat est fait mais cette fois-ci en fin de journée oi le sol se refroidit très lentement. Par contre en Janvier, le pic du rayonnement net et le flux de chaleur a la surface du sol s'observent a la même heure (figure 3.3 et 3.4). z2 17cm.

FIG. 3.5 Evolution du rayonnement net et du flux de chaleur a la surface du sol a Nalohou pendant trois jours en Novembre (haut) et en Juillet (bas).

3.1.2 Comparaison des flux de chaleur a la surface du sol calculés avec la méthode des harmoniques et la formulation de la FAO

- Station de Nalohou

Nous allons comparer le flux de chaleur a la surface du sol en Janvier oi la surface de Nalohou est nue, calculé a partir de la méthode des harmoniques avec la formulation de la FAO (section 1.3.2).

FIG. 3.6 Evolution temporelle des flux de chaleur a la surface du 20 au 23 Janvier 2008 sur la station de Nalohou

Nous remarquons que les flux de chaleur harmonique et de la FAO sont très bien phasés avec Rn de part sa formulation. Le problème majeur réside dans le fait que le flux de chaleur calculé avec la formulation de la FAO soit toujours pratiquement la moitié de celui estimé par la méthode des harmoniques. On note un écart de 100W.m-2 entre les maxima de ces deux grandeurs. La nuit, le flux de chaleur de la FAO est plus important que G(harmonique), mais la différence observée entre les valeurs minimales nocturnes est relativement faible . La nuit, la surface du sol restitue toute la chaleur qu'elle a accumulée dans la journée; c'est elle qui joue le rOle de 'pourvoyeur' d'énergie. Nous tirons de la comparaison entre G(FAO) et G(harmonique) que la formulation empirique de la FAO sous estime les flux diurnes pour les sols chauds et secs de moitié. Dans la suite du document, nous n'utiliserons plus que la méthode harmonique pour estimer G.

3.1.3 Comparaison des flux de chaleur a la surface a Nalohou et a Bellefoungou

Dans cette section, nous comparons les cycles diurnes moyens de G (harmonique) a Nalohou et a Bellefoungou pour les 3 sous périodes.

- Sous pen ode sèche

La figure (3.7) montre pour la sous période sèche que le flux de chaleur a la surface a une allure en cloche avec des valeurs positives le jour et négatives la nuit. Les valeurs positives désignent un gain pour la surface et les valeurs négatives une perte pour la surface. G a Nalohou atteint son maximum 170W.m-2 a 13h alors que la surface de Bellefoungou se réchauffe plus rapidement et atteint un maximum très voisin (172W.m-2) mais, une heure plus tOt 12h (figure 3.7).

Dans l'après midi, la quantité d'énergie reçue par la surface de Bellefoungou décroIt plus rapidement que celle de Nalohou, et ses valeurs nocturnes sont plus basses entre 0h et 7h (Bellefoungou). On note une très faible différence des flux de surface sur ces deux stations durant cette sous période; le coefficient de corrélation est de 93%.On peut enfin noter un léger infléchissement du cycle diurne en matinée et en soirée a Bellefoungou dü a un effet

d'ombrage sur le capteur qui est situé en-dessous de la cime des arbres avoisinants.

FIG. 3.7 Cycle journalier moyen de G harmonique a Nalohou et a Bellefoungou (sous période sèche).

- Sous période humide

Durant cette période, le flux de chaleur à Nalohou est plus faible qu'à Bellefoungou. La surface du sol de Bellefoungou se refroidit toujours plus vite que celle de Nalohou, la nuit la jachère humide (Nalohou) dégage plus de chaleur que la forêt claire de Bellefoungou. Le maximum observé en forêt est de 168W.m-2 et 89W.m-2 sur la jachère. On note une corrélation de 91,7% entre les deux flux.

FIG. 3.8 Cycle journalier moyen de G harmonique a Nalohou et a Bellefoungou (sous période humide).

- Sous peniode iritenmCdiaine

La figure (3.9) montre le cycle journalier moyen du flux de chaleur a la surface du sol a Nalohou et a Bellefoungou.

On observe un décalage d'environ 2h entre les 2 maxima.

Le flux de chaleur observé a Nalohou est beaucoup plus tardif que celui de Bellefoungou, ce qui se traduit par la faible corrélation obtenue entre les deux stations 60%. L'écart observé pendant cette sous période est plus de 100W.m-2 269 W.m-2 a Bellefoungou et 115W.m-2 a Nalohou. Le décalage temporel et la différence obtenue sont liés notamment a la couverture végétale de Nalohou pendant cette période. En Novembre, nous avons de la jachère herbeuse sèche coupée qui recouvre la surface du sol. Elle empeche le rayonnement solaire d'atteindre directement la surface du sol et atténue donc la quantité de chaleur qui servirait a chauffer la surface du sol. Le signal obtenu a la surface du sol est retardé et par conséquent la réponse du sol (flux de chaleur a la surface du sol) est aussi retardée. Ce qui explique le faible taux de corrélation obtenu. La jachère herbeuse sèche joue donc le rOle d'amortisseur entre la surface du sol et l'atmosphère. Par conséquent, la valeur de G obtenue a Nalohou pendant cette sous période est donc sous estimée par rapport a un sol oi les pailles auraient été brülées.

FIG. 3.9 Cycle journalier moyen de G harmonique a Nalohou et a Bellefoungou (sous période intermédiaire).

Conclusion : On retient de cette comparaison que la formulation de la FAO est bien phasée mais sous estime nettement G pour les sols chauds et secs. La couverture végétale influence le flux de chaleur a la surface du sol, elle joue le rOle d'amortisseur entre l'atmosphère et la surface du sol. On a remarqque le flux de chaleur a la surface du sol (G) varie beaucoup. La surface de Bellefoungou dégage plus la chaleur la nuit que celle de Nalohou. Ceci est lié a la forte réflexion du sol observée sur cette dernière.

3.2 Les flux turbulents de chaleur H et LE

Dans cette partie, nous présentons les résultats des tests statistiques effectués sur les flux eux mêmes. Les résultats des sous périodes définies précédemment sont d'abord présentés pour chaque station. Ensuite, nous procédons a une analyse de la qualité des données.

3.2.1 Contrôle de qualité

La qualité des données de flux est vérifiée afin de s'assurer de la validité de la théorie utilisée pour le dépouillement des données d'eddy corrélation dans la zone soudanienne. Pour ce faire, des seuils sont établis pour chacun des tests utilisés (voir chapitre 1). Foken et al. (2004) ont décrit les principaux tests pouvant être utilisés pour le contrOle de qualité [301. Les tableaux suivants illustrent les résultats obtenus (pour chaque sous période) pour les tests de vérification.

Nous rappelons que :

Classe 0 : données de très bonne qualité haute, utilisables pour une recherche fondamentale. Classe 1 : données a qualité modérée utilisables pour une étude du bilan.

Classe 2 : données de mauvaise qualité.

A Nalohou, plus des deux tiers des données qualifiables (289 pour H et 313 pour LE) appartiennent a la classe 0; seulement 11% de H et 7% de LE sont de mauvaise qualité.

A Bellefoungou, au contraire, sur un total de 268 données qualifiables c'est-a-dire les données pour lesquelles H >10W.m-2, 70% sont de mauvaise qualité (tableau 3.1).

TAB. 3.1 - Classification des données de flux: sous période sèche

 

Nalohou
H % LE %

Bellefoungou
H %

Classe 0

66 74

10

Classe 1

22 18

19

Classe 2

11 7

70

Total données qualifiables

289 313

268

En saison humide (tableau 3.2), la qualité des données de Bellefoungou est meilleure par rapport a celle observée en saison sèche (tableau 3.1). On note :

- 45% (H) et 50% (LE) appartiennent a la classe 0.

- 27 % (H) et 18% (LE) appartiennent a la classe 1.

Plus de 80% (H) et environ 68% (LE) des données qualifiables sont de bonne qualité.

Par contre a Nalohou, on note une baisse du taux des données de la classe 0.

- 50% (H) et 53% (LE) pour la classe 0.
- 24% (H) et 13% (LE) pour la classe 1.

TAB. 3.2 - Classification des données de flux: sous période humide

 

Nalohou
H % LE %

Bellefoungou
H % LE %

Classe 0

50

53

45

50

Classe 1

34

13

27

18

Classe 2

15

32

26

31

Total données qualifiables

294

390

233

276

En Novembre, la qualité est plus ou moins bonne pour LE. Environ 86% de H et 63% de LE sont de qualité haute et modérée.

TAB. 3.3 - Classification des données de flux: sous période intermédiaire

 

Nalohou
H % LE %

Classe 0

63

32

Classe 1

22

31

Classe 2

13

36

Total données qualifiables

305

432

Récapitulatif

Sur les trois sous périodes, on a constaté que sur la jachère herbeuse les 2/3 des données sont de bonne qualité (classes 0 et 1). En saison sèche c'est-à-dire en Janvier la qualité est très bonne, environ 90% pour H et 93% pour LE. En Novembre la qualité des données de LE est très partagée, 1/3 pour chaque classe. Pendant cette période, on a obtenu le taux le plus élevé (36%) des données de mauvaise qualité pour LE.

A Bellefoungou, en saison humide, la qualité est meilleure par rapport à la saison sèche. La mauvaise qualité obtenue en Janvier est liée principalement à la hauteur du mat sur lequel sont installés les capteurs de mesures d'eddy corrélation. En effet, au cours la période de Septembre 2007 jusqu'en Juin 2008, l'anémomètre sonique était placé au sein de la canopée (17m du sol), toutes les mesures étaient donc relatives à la canopée . La végétation empêche la turbulence de l'air de bien se développer. Mais depuis l'installation du Licor en Juin 2008, le mat reliant l'anémomètre sonique + Licor a été placé à 18m du sol.

3.2.2 Analyse de la qualité des données

Les figures 3.10 et 3.11 illustrent le cycle journalier et la qualité des flux de chaleur sensible et latente au cours des trois sous périodes à Nalohou et à Bellefoungou.

La nuit, les flux de chaleur sensible sont très faibles (inférieurs à 10 W.m-2), les flags de qualités ne peuvent être attribués. Lorsqu'ils le sont, ils sont de mauvaise qualité car l'atmosphère est très proche de la neutralité.

On distingue trois périodes dans la journée le matin (7h-8h30) oi la qualité est moyenne
ou mauvaise (30% des données de bonne qualité), le restant de la journée (8h30-17h) oi les

a)

 

b)

 

flux sont de bonne qualité (80%), puis un déclin en fin de journée (17h-18h) mais avec une qualité légèrement meilleure que celle du matin (50% de haute qualité). Le matin et le soir sont des périodes de transition entre une atmosphère turbulente la journée et stable la nuit, les performances des capteurs en sont affectées. On constate également une qualité globale meilleure pour H que pour LE. Comme on l'aperçoit sur les figures ci-dessous , les données de LE sont de bonne qualité en milieu de journée quand les flux de H sont les plus importants et la couche limite est bien développée. Remarquons qu'à Bellefoungou, en saison sèche entre 11h et 17h on a que 20% de flux de bonne qualité.

c)

e)

e)

 

f)

 

a)

c)

FIG. 3.10 Cycle journalier et qualité de LE et de H durant les sous périodes sèche (a et b), humide (c et d)et intermédiaire (e et 1) a Nalohou.

c)

 

FIG. 3.11 Cycle journalier et qualité de LE et de H durant les sous périodes sèche (c) et humide (a et b) a Bellefoungou.

3.3 Calcul du bilan d'énergie

La qualité des données de flux peut être aussi vérifiée par l'analyse du bilan énergétique [35; 361. Le test de la fermeture du bilan énergétique implique la comparaison des flux d'énergie mesurés par le système de covariance de turbulences a des flux mesurés indépendamment (rayonnement net et le flux de chaleur ala surface du sol). Pour vérifier le degré de fermeture, il suffit de vérifier l'égalité entre les deux membres de l'équation du bilan énergétique soit :

Rn -- G = H + LE

oi H est le flux de chaleur sensible et LE celui de chaleur latente, tous deux mesurés par le système de covariance de turbulences, Rn le rayonnement net et G le flux de chaleur a la surface du sol.

- Elimination des données douteuses

Les données utilisées présentent quelques aberrations dues au mauvais fonctionnement des appareils (par exemple faible tension de batterie) en Novembre et en Juillet. Ces défauts de fonctionnement affectent considérablement les mesures d'eddy corrélation notamment en début de journée - entre 8h et 10h, en fin de journée - entre 17h et 18h et quelques fois la nuit entre 1h et 3h. En Janvier, on relève a Nalohou une période (14 au 17 janvier 2008)

oi la vitesse du vent a dépassé 30m.s-1. Toutes ces valeurs ont été supprimées. Remarquons
aussi que nous n'avons pas tenu compte des données obtenues les moments oi il y a eu pluie.

3.3.1 Variabilité temporelle du bilan d'énergie a Nalohou

Les figures 3.12 a, b et c illustrent le comportement moyen horaire des termes du bilan d'énergie sur les 3 sous périodes d'étude. Le rayonnement net impose son allure a H, G et LE. Elle est caractéristique d'un ciel sans nuage. Toutefois, le rayonnement net moyen maximal est assez faible (450W.m-2 en saison sèche) qui est caractéristique d'une surface chaude qui perd beaucoup d'énergie par rayonnement infrarouge.

- En saison sèche, le flux de chaleur latente (évapotranspiration) est extrêmement faible . Le maximum observé est de 5W.m-2. Quant au flux de chaleur sensible, il est pratiquement égal au double du flux de chaleur dans le sol. Le maximum observé est de 450W.m-2, 315W.m-2 et 170W.m-2 respectivement pour Rn, H et G.

- En saison des pluies (figure 3.12.c), le rayonnement net fluctue beaucoup avec l'ennuagement. Toutefois, le maximum observé est supérieur a celui observé en saison sèche. Le ciel plus clair, le sol plus froid et l'albédo plus faible produisent un Rn plus important. Enfin, le 'retard' observé au niveau du maxima du rayonnement net montre que les nuages sont présents plutOt en matinée. Le maximum (560W.m-2) est atteint entre 13h et 14h. La chaleur latente est importante durant cette période (233W.m-2); H et G sont presque du même ordre de grandeur. Leur maxima est de 111W.m-2 et 89W.m-2.

- En Novembre (figure 3.12.b), un mois après la dernière pluie, le rayonnement net est du même ordre de grandeur qu'en saison des pluies (569W.m-2). Par contre, le flux de chaleur latente a beaucoup diminué (63W.m-2) au profit du flux de chaleur sensible (271W.m-2). Le flux de chaleur a la surface du sol augmente bien plus lentement (115 W.m-2).

a)

 

b)

 

c)

 

FIG. 3.12 Cycle journalier horaire moyen de Rn, H, LE et G en Janvier (a), en Novembre (b) et en Juillet (c) a Nalohou.

Pour comparer les différents flux sur les différentes sous périodes, nous avons exprimé chaque terme du bilan en % du rayonnement net (Figure 3.13). On constate donc a Nalohou :

- En Janvier (figure 3.13.a), G représente pratiquement 80% du bilan la nuit, LE est toujours faible inférieur a 5%. Pendant la journée, le pourcentage de H augmente de 40 a 80% tandis que celui de G diminue de 40 a 10%.

- En Juillet (figure 3.13.b), H varie peu durant le cycle nycthéméral, environ 20 a 25% de Rn. LE dans la journée passe de 60 a 80% et la nuit il reste inférieur a 10%. G est de 25% dans la journée.

- En Novembre (figure 3.13.c), dans la journée le pourcentage de H augmente de 30 a 70% tandis que celui de LE diminue de 30 a 10%. G est sous estimé pour cause de mauvaise estimation pendant cette période (herbes couchées ).

a)

 

b)

 

c)

 

FIG. 3.13 Pourcentage de H, LE et G par rapport a Rn en Janvier (a), Juillet (b) et en Novembre (c) a Nalohou.

Les périodes sèche et intermédiaire sont marquées par un dégagement nocturne important de la chaleur par le sol. Au cours des mêmes périodes, le flux de chaleur sensible est le terme prépondérant du bilan, quant à la chaleur latente elle passe de sa haute valeur en saison pluvieuse à une moyenne en Novembre et devient extrêmement faible en saison sèche.

Il est à noter enfin le bon phasage temporel entre Rn et G obtenu en Janvier et en Juillet. Ce n'est pas le cas en Novembre pour cause de mauvaise estimation de G (voir figure 3.9). A contrario, les flux turbulents (H et LE) perdurent plus longtemps en soirée et causent des rapports H/Rn et LE/Rn divergents lorsque le rayonnement net s'annule le soir. C'est également le cas pour LE/Rn le matin ce qui signifie que la végétation commence à fonctionner dès que le soleil se lève. A ce moment de la journée, le rayonnement courtes longueurs d'onde est disponible alors que le rayonnement net passe des valeurs négatives à des valeurs positives.

3.3.2 Fermeture du bilan d'energie a Nalohou

Nous avons comparé la répartition de la fraction d'énergie disponible à la surface du sol c'est-à-dire Rn-G et celle ayant servi à la convection et à l'évaporation (H+LE). Pour cela, nous avons tracé le nuage de corrélation et calculé le coefficient de détermination entre Rn-G et H+LE à partir des moyennes de chaque heure sur les quinze (15) jours de chaque sous

période (Figure 3.14).

Dans les trois cas, la comparaison a mis en évidence une relation très peu dispersée et linéaire entre Rn-G et LE + H.

En Janvier et Juillet, plus de 98% de la variance de (H+LE) est expliquée par (Rn-G). En Novembre, on note une dispersion plus accentuée autour de la première bissectrice, le coefficient de détermination (R2) de 94%. La pente obtenue en Novembre était prévisible. Ce pourcentage est lié a la qualité des données de flux turbulents de chaleur observée pendant cette période et également a la répartition des flux de chaleur a la surface du sol. En effet, nous avons montré dans la section (3.1), que le flux de chaleur a la surface du sol réel est sous estimé dans la zone de mesure de G oi l'herbe n'est pas brülée mais coupée. Aussi on constate qu'en Janvier, on obtient une bonne fermeture du bilan d'énergie avec une pente de 1,07 et une légère surestimation des flux turbulents. En Juillet, la pente de la droite de régression est 0,77. La différence entre les deux saisons étant essentiellement le flux de chaleur latente, il est probable que l'estimation de ce terme soit sous estimé en Juillet. En Novembre, la pente de la droite de régression est 0,68. Cette mauvaise fermeture est causée d'une part par un flux dans le sol sous estimé et déphasé et d'autre part au flux de chaleur latente qui est également sous estimé. La sous estimation du flux de chaleur latente provient du fait que les mesures de w' et de q' sont réalisées par 2 capteurs qui ne sont pas parfaitement colocalisés.

Dans la littérature, plusieurs auteurs ont fait cas de cette situation. Foken et al. (2006) ont montré que la non fermeture du bilan d'énergie est liée aux erreurs de mesure, particulièrement celle de la technique d'eddy corrélation qui cause une sous estimation des flux turbulents [371. Egalement, Kukharets et al. (2000) ont montré que cette non fermeture est liée au stockage d'énergie qui s'effectue entre la surface du sol et les différents capteurs de mesure qui ne se trouvent pas a la même hauteur du sol [381. Panin et al. (1998) pensent que cette non fermeture est liée a l'hétérogénéIté de la surface du sol [391. D'autres auteurs ont supposé que les hétérogénéItés du sol produisent des turbulences a de plus grandes échelles de temps que les turbulences mesurées par le système d'eddy corrélation. Les causes de non fermeture du bilan pour nos données sont certainement une combinaison de ces trois raisons.

a)

c)

e)

FIG. 3.14 HH-LE en fonction de Rn-G en Janvier (a), Juillet (b) et en Novembre (c) a Nalohou.

3.4 Variabilité spatiale des flux turbulents de chaleur

3.4.1 Gas du flux de chaleur sensible

La comparaison des flux de chaleur sensible en saison sèche montre un écart de 44W.m-2 entre les flux de chaleur sensible à Nalohou et à Bellefoungou. Cet écart est certainement du au gradient thermique en surface c'est-à-dire la différence entre la température de surface et la température de l'air ambiant qui serait plus importante sur la jachère qu'en forêt. En particulier, la température de la canopée de Bellefoungou est certainement plus faible que la température du sol à Nalohou à cause des processus de transpiration. La différence relevée entre ces flux s'explique aussi par le fait que l'air est plus humide et plus dense en forêt ce qui influe sur le développement de la turbulence. Cela est confirmé par la figure (3.15) oi les flux de chaleur sensible la nuit sont nettement négatifs à Bellefoungou, ce qui est caractéristique d'une couche de surface stable. Le couvert arboré réduit la convection au-dessus de la surface du sol, elle se fait au-dessus de la canopée sur une épaisseur bien plus importante qu'au dessus des herbacées de la jachère.

FIG. 3.15 Cycle journalier de H a Nalohou et a Bellefoungou (sous période sèche).

En saison humide (figure 3.16), le flux de chaleur sensible diurne est plus important en forêt. Cela est causé par un effet de rugosité plus fort à Bellefoungou alors que les températures de couvert sont sensiblement identiques en cette saison. Le sol reste frais (pas de

gradient de température entre la surface du sol et l'air ) sur les deux sites, on n'a donc pas de flux nocturne. La forme du flux obtenue a Nalohou entre 12h et 14h traduit l'effet de passage des nuages qui est très marqué sur la jachère. Une comparaison sur une durée plus longue nous permettra de mieux apprécier la variabilité de ce paramètre. En Novembre 2007, la station de flux de Bellefoungou avait un problème de batterie, ce qui fait qu'on ne dispose pas de données sur cette période pour comparaison avec Nalohou.

FIG. 3.16 Cycle journalier de H a Nalohou et a Bellefoungou (sous période humide).

3.4.2 Gas du flux de chaleur latente

La figure 3.17 traduit le cycle journalier horaire moyen du flux de chaleur latente a Nalohou et a Bellefoungou en Juillet. On constate que l'évapotranspiration est plus importante en forêt que sur la jachère pendant la journée. Dans la nuit, l'évaporation est pratiquement nulle sur les deux stations.

FIG. 3.17 Cycle journalier de H a Nalohou et a Bellefoungou (sous période humide).

La jachère commence plus tot son évaporation le matin. Les herbacés semblent être plus réactifs a l'éclairement que la végétation haute. Pour la forêt la mise en route est plus lente mais la dynamique est plus importante. En Janvier 2008, le Licor (qui mesure le flux de chaleur latente) n'était pas encore installé, nous n'avons donc pas de mesure de LE sur cette période ni en Novembre.

3.5 Conclusion

Nous avons étudié précisément chaque terme de l'équation du bilan d'énergie de surface. Le calcul des flux turbulents est celui qui demande le plus d'attention. Le flux de chaleur a la surface du sol a été réalisé par la méthode des harmoniques a partir des mesures de températures du sol en prenant un soin particulier aux profondeurs de mesures. Nous avons montré a travers la comparaison du flux de chaleur harmonique et celui de la FAO que la formulation de [141 n'est pas adaptée aux sols chauds et secs. L'influence du couvert végétal sur ce paramètre est aussi a noter. La couverture du sol joue un rOle d'amortisseur entre la surface du sol et l'atmosphère.

Les flux turbulents de chaleur sont calculés par la méthode d'eddy corrélation. La qualité

de ces données a été vérifiée selon deux approches le schéma de [321 et la fermeture du bilan d'énergie. La qualité des données est relativement bonne pendant les trois sous périodes. Le test de fermeture du bilan d'énergie est aussi correct pour la sous période sèche. Pour la sous période humide, les flux de chaleurs latentes sont probablement sous estimés, et pour la sous période intermédiaire le flux a la surface du sol est faussé par le fait qu'une litière a été laissée sur le sol a l'endroit des capteurs. Les différents coefficients de détermination obtenus entre la quantité d'énergie disponible et celle ayant servi a la convection et a l'évaporation a Nalohou sont satisfaisants lorsque les données aberrantes sont filtrées.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius