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Gestion Financière et Comptable du Système de Santé au Togo

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par Hégra Baromda KATAKA
Ecole Supérieure d'Administration et de gestion-Notre Dame de l'Eglise de Lomé - Brevet de Technicien Supérieur Comptabilité et Gestion des Entreprises 2008
  

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TROISIEME CHAPITRE

ANNALYSE CRITIQUE ET SUGGESTIONS

Les deux premiers chapitres de notre étude nous ont permis d'analyser l'état actuel du Système de Santé de notre pays, de mesurer l'implication et le rôle de la Division des Finances dans le Système de Santé et de faire un aperçu général des méthodes de gestion des structures de santé au Togo. Toute cette démarche ont un but, celui de présenter le Tableau de la gestion financière et comptable du Système de Santé afin de détecter les parties du système qui donnent des résultats satisfaisants mais aussi de déceler les maillons faibles du système pour procéder aux réajustements nécessaires par rapport aux objectifs définis par le PNDS et les OMD.

Ce chapitre sera structuré en deux grandes parties :

I. analyse critique,

II. recommandations et suggestions.

I. ANALYSE CRITIQUE

Sur le plan de la gestion du Système de Santé, nos remarques et observations nous ont permis de déceler un certain nombre de manquements et d'insuffisances qui peuvent se résumer sur le plan : juridique, du financement, de la gestion des ressources financières, des ressources humaines et de la formation, de la gouvernance des structures de santé et des infrastructures.

I.1. Plan juridique

Sur le plan juridique, on peut citer l'absence d'un code de la santé qui devrait réunir l'ensemble des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur de la santé.

Sur le plan de la gestion comptable, l'absence d'un manuel de procédure administratif, financier et comptable harmonisé sur les critères des bailleurs créé un certain désordre et ne facilite pas les contrôles de gestion.

I.2. Financement du Système de Santé

Le financement est le talon d'Achille du Système de Santé des pays Africains. Le budget du département de la santé n'a pas véritablement évolué depuis 2001. Le montant total du budget de la santé par rapport au budget général de l'Etat pendant ces huit dernières années reste relativement constant (6% en moyenne). Cette situation justifie l'insuffisance des moyens financiers dont soufre le Système de Santé Togolais. En 2008 seulement 5.73% du budget général de l'Etat a été alloué à la santé alors que ce taux était de 6.21% en 2007. Conséquence directe, la population est de plus en plus sollicité (les recouvrements de coûts), contribuant jusqu'a 40% dans le budget de la santé en 2006 s'en suit une dégradation de l'état de santé des populations.

D'une manière globale, le financement total du secteur public de la santé, toutes sources confondues, a diminué de 5,78% par rapport à 2006. (Voir Annexe 5)

En ce qui concerne les Partenaires en développement leur part a connu une augmentation en valeur absolue en 2004 et en 2005, une baisse sensible de 2006 à 2007 et une reprise cette année 2008 allant jusqu'a 82,84% du Budget de la Santé. On remarque assez aisément que le financement du Système de santé au Togo est aléatoire et difficilement planifiable.

En outre, la répartition du budget alloué n'est pas souvent conforme aux objectifs stratégiques et opérationnels. C'est tout comme si les priorités de l'Etat en matière de santé ne sont pas celles des acteurs du Système de Santé.

En 2007, le budget alloué à la santé est réparti de la manière suivante : 62% pour les salaires, 14% pour le fonctionnement, 13% en dépenses d'investissement et 11% en budget annexes et divers.

L'analyse des engagements montre que les dépenses pour le matériel et l'équipement sont insuffisantes par rapport aux besoins.

I.3. Gestion des ressources financières

Les fonds qui ont pu être rassemblés n'ont pas fait l'objet d'une bonne coordination pour assurer aux niveaux opérationnels les ressources nécessaires à une bonne mise en oeuvre du PNDS.

Sur le terrain, on remarque que :

· les recouvrements de coût sont utilisés de façon abusive à des fins d'investissement dans les formations sanitaires les éloignant du coup de leur objectif premier celui de faire face aux dépenses de fonctionnement,

· les fonds disponibles sont mal orientés en privilégiant le plus souvent les grosses dépenses (investissements), qui facilitent les détournements,

les rares contrôles qui ont été faits ont toujours révélés que les procédures comptables ne sont pas respectées

· les outils de gestion sont soit mal utilisés ou pas du tout utilisés, entre autre:

ü le quittancer des actes et des MEG,

ü les fiches de stocks,

ü les livres de caisse,

ü les livres de banque,

ü le registre d'inventaire,

ü le carnet de commande des MEG,

· les bons d'engagement mettent le temps avant de revenir du Contrôle Financier,

· mauvaise coordination des aides et dons qui sont d'ailleurs difficilement quantifiables et qui se retrouvent parfois sur le marché local,

· la participation de la Division des Finances à l'élaboration des dossiers d'appel d'offre et à la commission des marchés n'est pas toujours effective,

· certaines dettes son reportées sur plusieurs années, la conséquence est que les recettes de l'exercice actuel sont utilisées pour éponger ces dettes et la procédure est reportée sur l'exercice suivant,

· problèmes d'organisation administrative :

ü retard dans la transmission des courriers,

ü mauvais agencement des bureaux connexes et stratégiques,

ü méconnaissances des textes et des attributions des différents postes ce qui conduit le plus souvent à des conflits de compétence,

ü lourdeur de procédure,

ü manque de fournitures de bureau et surtout de fournitures informatiques.

I.4. Gestion des ressources humaines et formation

Le Système de Santé Togolais souffre d'une insuffisance chronique de ressources humaines en nombre et surtout en qualité.

S'ajoute à ce malaise, un absentéisme constant qui n'arrange en rien la volonté d'une amélioration du système de santé alors que les ressources humaines constituent une force incontournable dans la quête d'un développement durable.

Sur le plan de la qualité des travailleurs du secteur de la santé, le niveau est relativement bas. Le problème soulevé est le manque de formation ou de recyclage. La dernière formation synchronisée des Comptables et des Ordonnateurs de crédit remonte à 2004. Cet état de fait agit directement sur la stabilisation des contenus du travail et des qualifications. Les conséquences sont :

· la non amélioration de la productivité,

· l'absence de motivation,

· un personnel inadapté aux évolutions techniques et aux nouvelles méthodes de gestion informatisées,

· la routine dans l'exécution du travail,

· les plans stratégiques sont mal appliqués.

Il faut noter que la formation principale délivrée à l'ENA et qui est destiné aux gestionnaires des structures de santé à été pendant longtemps destinée au personnel médical. En claire une formation des gestion financière et comptable des hôpitaux est délivrée dans la plus part des cas aux médecins. Plus surprenant encore, plusieurs Sages-femmes ont été formées en gestion des ressources humaine et en finance publique à l'ENA alors que certaines demandes de personnel administratif pour suivre ces mêmes formations ont été rejetées. Ceci explique selon nous les carences constatées dans la gestion de nos hôpitaux.

I.5. Infrastructures

Les infrastructures de santé sont très insuffisantes malgré les dispositions prises par le PNDS sur la base de l'Initiative de Bamako. Ajouter à cela l'état d'insalubrité et de mauvaise qualité des structures sanitaires y compris les équipements médicaux. Or, la plus grande part du budget de la santé en dehors des dépenses de salaires est attribuée justement à la construction et à la réhabilitation des infrastructures de santé et leur équipement en matériels de bonne qualité.

L'autre problème aussi crucial que le premier est celui de l'aménagement spatial du cadre de travail et de l'étroitesse des bureaux.

Enfin, d'une manière beaucoup plus globale, malgré tous les moyens et stratégies mises en oeuvre, le bilan des objectifs poursuivis par le PNDS 2002-2006 n'a pas pu combler les attentes des acteurs du Système de Santé et laisse penser à une inefficacité des méthodes et moyens mis en oeuvre.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard