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Gestion Financière et Comptable du Système de Santé au Togo

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par Hégra Baromda KATAKA
Ecole Supérieure d'Administration et de gestion-Notre Dame de l'Eglise de Lomé - Brevet de Technicien Supérieur Comptabilité et Gestion des Entreprises 2008
  

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II. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS

Nous venons de relever les problèmes et insuffisances que nous avons constatés dans la Gestion financière et comptable du Système de Santé ceci dans le but précis de faire par la suite des recommandations en vue de corriger ce qui peut encore l'être ou de changer complètement de cap stratégique.

De façon globale, nos recommandations vont porter sur :

1. le renforcement des capacités de gestion et d'administration,

2. recherche de financement et répartition,

3. la gestion budgétaire, financière et comptable,

4. la gestion des ressources humaines et la formation,

5. l'amélioration des infrastructures de tout ordre,

6. mise en place d'un cadre de collecte de données et d'échange.

II.1. Renforcer les capacités de gestion et d'administration

Le renforcement des capacités de gestion et d'administration nous conduit à nous intéresser au rôle d'un bon gestionnaire qui est à la fois décideur et organisateur des l'activités courantes de sa structure.

Son rôle porte sur :

· l'analyser l'environnement dans lequel évolue sa structure afin de déceler ses forces, ses faiblesses et les opportunités qui s'offrent à elle,

· la réalisation des prévisions à partir des écarts déjà constatés,

· la définition des finalités à court et à long terme (la raison d'être de la structure, l'ensemble des objectifs stratégiques et opérationnelles),

· la réorganisation de la structure par rapport aux objectifs,

· la redéfinition des méthodes de travail et redistribution les taches,

· l'élimination de tout ce qui nuit à la gestion.

Pour être plus efficace, il doit pouvoir :

· simplifier les mesures administratives (lourdeur de procédures),

· fiabiliser le processus de mise en oeuvre des PNDS,

· supprimer les retards de transmission des courriers et de résultats (fournir un travail bien fait au premier coup).

II.2. Recherche de financement et répartition

Un financement supplémentaire est requis pour augmenter et améliorer les ressources humaines, pour la construction et la réhabilitation des structures de santé, pour l'équipement en matériels roulants nécessaires pour la coordination des activités, le suivi et contrôles de gestion, la formation et surtout l'amélioration des prestations de soins sans oublier le renforcement des capacités de gestion en s'équipant en outil de gestion adéquates.

Voila autant de mesures qui nécessitent la mise en place d'un appareil financier capable d'engranger des fonds, à la hauteur d'un Système de Santé, afin de lui permettre de répondre efficacement aux défis qui s'opposent à lui.

Il faut donc un véritable plaidoyer auprès des partenaires habituels de la santé afin de mobiliser plus de fonds pour financer tous ces projets et inciter de nouveaux bailleurs à répondre aux multiples besoins en montrant le chemin déjà parcouru et les progrès réalisés sans passer sous silence la détermination de tous les acteurs nationaux à atteindre les objectifs fixés. L'Etat doit au premier plan se sentir concerné et doit dans le respect des engagements pris lors des sommets des chefs d'Etat, consacrer au moins les 15% de son budget pour le financement du secteur de la santé. D'ailleurs la plupart des bailleurs veulent voir des efforts probants de l'Etat avant de s'investir plus. Cet effort doit être aussi consacré à la bonne gestion des fonds déjà disponibles par rapport aux PNDS et ses ajustements.

Comment répartir les fonds mobilisés ?

Puis que l'objectif est d'offrir aux populations des soins de santé capable de réduire considérablement la charge de morbidité, il faut affecter les investissements au renforcement des Systèmes de Santé. Ces investissements qu'il faut décentraliser doivent être accompagnés d'une boite à outils pratiques pour la gestion, la planification et l'établissement des priorités fondées sur les données attestées. Le développement à la base doit être la priorité.

Il est aussi important de renforcer tous les aspects du Système de Santé par la mise en place d'une gamme de capacité et services fonctionnels. Le plus évident de ces services est de fournir des médicaments à prix abordable et accessibles au plus grand nombre. La formation, le déploiement, la supervision et la rémunération adéquate de travailleurs ne doivent pas être négligés.

Cependant pour une plus grande efficacité, les priorités en matière de financement et de mise en oeuvre doivent de plus en plus être fondées sur des plans élaborés localement en tenant compte des données réelles qui visent à consolider le système, maximiser la santé et réduire les iniquités plutôt qu'être des desseins des bailleurs de fonds.

II.3. Gestion budgétaire, financière et comptable

Dans le cadre de la gestion budgétaire, la recherche des solutions doivent porter sur l'utilisation de la gestion prévisionnelle à l'instar de ce qui se fait au niveau de l'emploi à travers la politique de recrutement et la politique de formation (détermination de l'ensemble des qualifications nécessaires, la prévision des effectifs nécessaires et la comparaison par rapport à l'effectif disponible) sauf qu'ici le nouvel apport devrait permettre d'assurer la rentabilité des formations sanitaires en procédant à :

· l'élaboration des prévisions chaque année,

· au suivi de l'exécution des budgets avec un personnel outillé en techniques de rédaction de budgets et en nombre suffisant ce qui doit permettre d'établir périodiquement l'état d'exécution des budgets,

· au rapprochement entre les données réelles et les prévisions pour identifier les écarts,

· l'explication de ces écarts et les utiliser pour corriger les prévisions futures

· l'harmonisation des techniques d'élaboration des budgets afin de faciliter les lectures.

· un budget qui respect les stratégies définies par le PNDS de manière à ne pas s'écarter des objectifs fixés.

· la formation conjointement des Comptables et les Ordonnateurs de crédit sur les techniques d'élaboration des budgets est nécessaire afin d'éliminer les retards de transmission liés à des budgets mal élaborés ou incompatibles avec les objectifs stratégiques et l'esprit de la lettre de cadrage.

En outre, le budget élaboré doit être flexible de manière à s'adapter aisément aux imprévus et aux situations catastrophiques

Sur le plan de la gestion financière et comptable, il faut mettre un accent sur deux points :

1. fiabiliser les procédures financières et comptables,

2. développer un outil d'analyse des coûts.

La connaissance des données réelles sur le terrain permettra à tout gestionnaire de prendre les bonnes décisions. C'est pour quoi il doit disposer d'une statistique fiable issue d'un Système d'Information Sanitaire efficace. Il est primordial de baser toute opérations sur des données fiables et déjà reconnues comme outil efficace de gestion.

Dans le cadre de la gestion des structures communautaires ; le cas des COGES (recouvrement des coûts) ou de l'administration des hôpitaux, il est primordial de respecter les procédures administratives et comptables. Le respect des procédures harmonisées, permettra de justifier aisément les dépenses et garantir l'exactitude des montants.

Pour permettre de minimiser les coûts afin de dégager les ressources supplémentaires, il faut procéder à l'analyse des coûts en les scindant par catégorie (coûts fixes, coûts variables) ce qui va permettre de mesurer efficacement l'impact de l'accélération des activités sur les dépenses budgétaires.

L'ensemble des dépenses incompressibles doivent être préalablement connues et planifiées avant l'exécution du budget afin d'éviter les retards de fonctionnement.

Nous ne passerons pas sous silence la nécessité de développer les stratégies alternatives de financement (assurance, mutuelle de santé).

Il est très important d'associer la recherche au développement avec un effort plus accru sur l'introduction des méthodes modernes de gestion informatisées afin de diminuer les marges d'erreur et fiabiliser le processus de redynamisation.

Enfin, il faut doter les planificateurs d'un outil de repérage des coûts. La création d'une base de données portant sur l'ensemble des districts pourra être utilisée pour consigner les coûts des interventions dans chaque établissement et de constater les écarts entre établissements d'une période à l'autre. Cet outil permettra d'évaluer les coût réels des interventions, ainsi que les recherches et de comprendre les lacunes techniques et manquements généraux. Il faut rappeler que les districts manquent d'un véritable outil capable de mesurer à temps réel la portée exacte des interventions essentielles en santé à quelques exceptions près. Ainsi au lieu que la planification décentralisée tienne compte de la rentabilité différentielle, par cet outil, elle pourrait reposer sur la rentabilité globale d'autres établissements.

Comme bonus, les capacités de planification des prestations de service par rapport à la charge de morbidité locale des districts se trouvent renforcées.

²Il est aussi important d'utiliser une méthode de gestion qui prend en compte tous les aspects, tous les contours du problème à résoudre ou de l'objectif à atteindre (c'est l'approche intégrée).

Il ne faut surtout pas faire un développement en cascade en oubliant l'influence qu'exercent les autres secteurs de la vie sur la santé en l'occurrence l'économie, l'accès à l'eau potable, l'assainissement et l'environnement.

Pour finir nous préconisons l'utilisation d'une gestion participative. C'est un outil d'expression communautaire qui doit être mise en place afin de permettre aux communautés concernées, non seulement de faire valoir leurs besoins et leurs aspirations, mais aussi de participer à la réalisation des objectifs qui leur sont propres. Rien ne doit leur être imposé. Lorsque les collectivités prennent directement part à la détermination et à la résolution de leurs problèmes, elles ont plus de poids dans les programmes d'amélioration sociale. Tout ceci doit ce faire en mettant un accent sur l'efficience et l'équité et ceci par une gestion transparente (créer des programmes destinés aux pauvres ou produire un état de santé optimal dans tous les secteurs de la vie).

II.4. Gestion des ressources humaines et formation

La gestion des ressources humaines et la gestion financière, budgétaire et comptable sont indissociables.

Les nouvelles aspirations des travailleurs et les objectifs relatifs au contenu de l'emploi doivent être pris en compte dans l'élaboration des politiques de santé. Le renforcement des capacités doit inclure donc deux politiques :

1- Une politique de recrutement et de rémunération efficace

Cette politique doit être basée sur la détermination des compétences, la détermination qualifications nécessaires et la prévision des effectifs.

Par ailleurs une rémunération efficace des travailleurs, associée à un plan de carrière bien étudié et bien élaboré contribuera à les motiver davantage et à assainir la gestion quotidienne des structures de santé.

2- Une politique de formation fidèle aux objectifs prédéfinis

Le transfert des responsabilités des planificateurs du niveau central aux équipes locales donne des résultats plus significatifs car ces derniers sont au coeur de la réforme. Tous les plans de développement et surtout les OMD visent à améliorer les conditions de vie des communautés rurales. Une formation s'avère donc nécessaire afin de leur donner les outils et les compétences essentielles pour tenir efficacement le rôle qui leur est dévolu.

En outre, la formation du personnel est gage de satisfaction et de motivation par une évolution des qualifications (réalisation d'une carrière, promotion sociale), d'amélioration de la productivité afin de maintenir et améliorer le niveau de développement du Système de Santé, d'adaptation des travailleurs à ce qui se fait de mieux en matière de gestion.

Ainsi, pour une efficacité plus accrue, cette formation doit porter sur :

· les objectifs des plans stratégiques,

· la rédaction des rapports (trimestriels, techniques et financiers) et procès verbaux,

· la gestion assistée par l'ordinateur,

· les procédures administratives et financières (gestion financière, contrôle des stocks de médicaments et de fournitures divers),

· l'administration de bureau (le traitement et l'archivation des courriers, l'acheminement des communications et l'organisation des réunions),

· l'entretien régulier des matériels et mobiliers de bureau, des matériels informatiques,

· le cadre juridique et institutionnel.

II.5. Amélioration des infrastructures de tout ordre

L'investissement en matière de construction et de réhabilitation des infrastructures sanitaires doit être accéléré et suivi par une feuille de route adoptée conjointement par le donneur d'ordre et les maîtres d'ouvrages. Il constitue malheureusement le créneau des détournements des fonds et de retard constaté dans l'atteinte des objectifs.

La véritable réussite ne peut s'apprécier que par la disponibilité des soins à faible coût. La construction des blocs administratifs bien équipés surtout en Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication sera d'un apport appréciable et nécessaire pour une meilleure planification.

En second lieu, la ligne budgétaire entretien et réhabilitation des infrastructures doit être dotée d'un crédit étudié en fonction des prévisions de résistance et de délabrement des infrastructures. Un effort particulier doit être mis dans le contrôle des ouvrages nouvellement construits afin de vérifier qu'ils répondent aux normes de sécurité et d'usure.

II.6. Mise en place d'un cadre de collecte de données et d'échange

Le manque de communication entraîne un disfonctionnement (manque de coordination, incompréhensions, insatisfaction et faible motivation). Tous les acteurs du système peu importe leur place dans la chaîne, doivent être impliqués dans l'organisation et l'affectation des fonds disponibles. Il est aussi important de mettre en place une stratégie de collecte des rapports descendants et ascendants.

Par ailleurs, il faut aménager un cadre permanant d'échange en mettant dans un même cadre de travail les décideurs, les planificateurs et les exécutants. Tous les services stratégiques doivent donc se trouver dans un même local de sorte que les rencontres et les consultations se fassent spontanément sans qu'on ait besoin d'organiser une réunion.

Pour une bonne organisation, il est aussi avantageux d'adopter la décentralisation à tous les niveaux de la pyramide afin d'améliorer les liens de communication avec les collectivités. Cette structure a pour but d'augmenter la confiance et les compétences du personnel en le motivant et en rendant fiable les clés de gestion. Le rapport doit être permanent et direct entre les structures de santé communautaire et le niveau central. Peu importe la périodicité des supervisions organisées par les DPS. Ne jamais donc conditionner la résolution d'un problème à l'arrivée des équipes de supervision.

Le Système d'Information Sanitaire doit permettre de mettre en place une surveillance qui a pour but de déceler l'impact des mesures mises en oeuvre sur la population et l'état de développement des structures de santé.

Ce système doit aussi contribuer à partager les expériences fructueuses et élargir le dialogue avec l'ensemble des partenaires. Si les innovations mises à l'essai ont une répercussion bénéfique, il faut diffuser les résultats pour favoriser de nouvelles démarches fructueuses.

Une autre recherche doit être faite sur le comportement des ménages au regard des Services de Santé. Recherche très importante parce que susceptible de répondre aux questions suivantes :

· Quel est le taux de fréquentation des services de santé ?

· Quelles sont les raisons qui les poussent à la faire ou ne pas la faire ?

· Que pensent ils de la qualité des soins ?

· Quel est le niveau de satisfaction des ménages par rapport aux Services de Santé ?

Toutes les données collectées doivent permettre d'établir une base de données nationales d'informations sanitaires et qui constituera sans doute un véritable outil de gestion accessible. Cet outil viendra en appui aux décisions de planificateurs et de gestion stratégiques.

Au delà de toutes ces mesures qui nous le croyons, donneront si elles sont appliquées des résultats appréciables, il est très important dans un souci de pérenniser et d'institutionnaliser les acquis, de transférer les connaissances, des méthodes et des capacités acquises au cours du développement du PNDS aux institutions nationales, locales et régionales. Celles-ci seront responsables du maintien des résultats obtenus et devons se pencher sur le nouvel enjeu qui se profile à l'avenir.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle