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Menaces et perspectives pour la préservation de la biodiversité de l'archipel Juan Fernà¡ndez (Chili)

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par Julien Vanhulst
Université Libre de Bruxelles - Master en sciences et gestion de l'environnement 2009
  

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1.1.6. Ley general de Pesca y Acuicultura

La Ley general de Pesca y Acuicultura (Loi générale sur la pêche et l'aquiculture) entend réguler « la préservation des ressources hydrobiologiques, et toute activité d'aquiculture, de pêche extractive, sportive ou scientifique qui se réalise dans les eaux terrestres, les eaux intérieures, la mer territoriale et la zone économique exclusive de la République. »

Comme la loi sur la forêt, cette loi norme et ordonne la structure d'exploitation de la ressource et ne se préoccupe pas spécifiquement de la conservation et de la protection de la richesse marine du Chili. Toutefois, « la loi contient un aspect pertinent concernant la protection de la biodiversité, c'est la possibilité de création de réserves marines comprises comme des domaines de préservation des ressources aquatiques. [...] Ces zones sont placées sous la garde du Service national de la pêche. On ne peut y réaliser des activités extractives que par périodes transitoires. » (Espinosa et Aqueros, 2000)

En général, cette règle est très comparable, dans sa structure, aux règles sur les forêts, où la protection de l'espèce biologique n'est pas l'objectif principal, mais se pose en relation à la réglementation de l'activité économique.

1.1.7. Ley N° 18.362 que crea un Sistema Nacional de Areas Silvestres Protegidas del Estado

Le Chili a désigné sa première zone protégée en 1907 et a établi son premier Parc National en 1926 (le parc national Vicente Pérez Rosalez dans la Xe Région, Région des Lacs). Ces premiers efforts ont été motivés principalement par l'intention de promouvoir le tourisme et concernent des terres qui n'étaient pas utilisées pour d'autres objectifs.

Les objectifs de conservation se sont concrétisés en 1984 (Loi N° 18.362) avec la création du SNASPE. Proposé en 1984, ce système a pour objectif « le maintien de zones uniques ou représentatives de la diversité biologique naturel du pays et des lieux avec des communautés animales ou végétales, des paysages ou des formations géologiques naturelles, afin de permettre l'éducation et la recherche et d'assurer la continuité des processus évolutifs, les migrations d'animaux, les cycles de flux génétiques et le respect de la réglementation environnementale. » (Loi SNASPE)

Le SNASPE reconnaît 3 types de zones protégées :

1) Les Parcs Nationaux (catégorie II de la UICN)

Un parc national est « une aire généralement élargie, où existent différents milieux uniques ou représentatifs de la diversité biologique naturelle du pays, non perturbée significativement par l'action humaine, capable de s'autoperpétuer et dans laquelle les espèces de la faune et de la flore ou les formations géologiques présentent un intérêt particulier (éducatif, scientifique ou récréatif). Les objectifs poursuivis sont la conservation de fractions de milieux naturels et des caractéristiques culturelles et paysagères qui y sont associées; la continuité des processus évolutifs et la réalisation d'activités d'éducation, de recherche et de loisirs compatibles avec l'objectif de conservation. » ( www.conaf.cl)

2) Les Réserves Nationales (catégorie IV de la UICN)

Une réserve nationale est « une zone dont les ressources naturelles doivent être conservées et/ou utilisées avec un soin particulier, étant donné leur sensibilité à subir des dégradations ou étant donné leur importance dans la préservation et le bien-être de la Communauté. La réserve nationale vise la conservation et la protection des ressources du sol et des espèces menacées de la faune et de la flore sauvages, le maintien et/ou l'amélioration de la production hydrique et l'utilisation de technologies d'exploitation rationnelle de ces réserves. » ( www.conaf.cl)

3) Les Monuments Naturels (catégorie III de la UICN)

Un monument naturel est « une aire généralement réduite, caractérisée par la présence d'espèces indigènes de la faune et de la flore ou par l'existence de sites géologiques pertinents du point de vue paysager, culturel ou scientifique. Son objectif est de préserver l'environnement naturel, culturel et paysager, et de développer des activités éducatives, récréatives ou de recherche compatibles avec l'objectif de préservation. » ( www.conaf.cl)

C'est la CONAF qui est en charge de l'administration du réseau SNASPE. Pourtant, « la loi qui contient la création du SNASPE, suppose l'existence d'une entité centrale et publique, chargée de son administration [...] qui remplacera l'actuelle CONAF, institution qui, en dépit d'être financée par l'État, est un organisme de caractère privé. Cette situation affecte le plein respect de la loi 19 300 sur les bases générales de l'environnement qui établit que l'État gérera un système de zones sauvages protégées afin d'assurer la conservation de la diversité biologique, la protection de la nature et de préserver le patrimoine environnemental. Actuellement, leur protection directe n'a pas de cadre légal en vigueur. » (Espinosa et Aqueros, 2000)

Le réseau SNASPE couvre au total approximativement 18,50% du territoire chilien. Le réseau comprend 32 parcs nationaux, 48 réserves nationales et 15 monuments nationaux. Le réseau inclut 9 sites « Ramsar » et 7 Réserves de biosphère de l'UNESCO.

« Cependant, cette grande étendue dans l'ensemble est faite de beaucoup de petites zones trop isolées pour représenter une valeur sûre au niveau de la conservation. De plus le système n'est pas suffisamment représentatif de la diversité des écosystèmes chiliens. Presque un quart des espaces protégés sont couverts en permanence de neige et de glace et 57% sont formés de marais et de « forêts denses » qui représentent 18% de la superficie nationale. Inversement, certains écosystèmes sont sous représentés et le taux d'intégration de nouvelles superficies n'est pas suffisant pour arriver aux « 10 % de tous les écosystèmes significatifs en 2010 » (stratégie biodiversité). [...] Environ 165.000 km2 (22% du territoire chilien) sont couverts de forêts. De cette superficie, 85,90% correspondent aux forêts primaires et le reste est en majeure partie couvert par des forêts artificielles d'espèces exotiques (principalement de pins et d'eucalyptus). L'Alliance de la Banque Mondiale et du WWF pour la conservation et l'utilisation durable des forêts a classé les forêts primaires du Chili et d'Argentine parmi les écosystèmes les plus menacés du monde. Quasiment 29% des forêts primaires du Chili font partie du réseau SNASPE. Selon l'OCDE, le Chili devrait assumer la responsabilité de sauvegarder la majeure partie de ses forêts primaires. Le défi consiste à intégrer les 71% restant dans le réseau SNASPE. Un élément clé pour préserver ce patrimoine mondial serait la transmission d'une solide éthique de conservation à l'ensemble de la population. Pour cela, l'éducation à l'environnement est vitale. Les initiatives de certifications (du bois par exemple) pourraient soutenir cette volonté d'éducation générale. » (OCDE et CEPAL, 2005)

«Menaces et perspectives pour la préservation de la biodiversité de l'archipel Juan Fernández (Chili)»
Figure 31 : Zones protégées et écosystèmes terrestres incorporés au SNASPE en décennies

Source : Vanhulst, 2009 d'après IUCN, 2007.

D'un point de vue quantitatif, l'incorporation de nouveaux écosystèmes terrestres dans le système SNASPE a été relativement rapide dans un premier temps étant donné que les premières réserves à être créées incorporaient plus facilement un ou plusieurs écosystèmes terrestres non représentés (IUCN, 2007). Ensuite, depuis 20 ans, il reste 16 écosystèmes terrestres particuliers qui n'ont aucune représentation dans des aires protégées.

Figure 32 : Zones protégées du réseau SNASPE au Chili

Source : Vanhulst, 2009 d'après CONAMA, 2005 ; www.conaf.cl ; TERRAM, 2005.

L'archipel Juan Fernández a été déclaré Parc National en 1935 (par le décret suprême N° 10362) suite aux constatations et mises en garde des différents scientifiques de passage sur les îles. Avant 1989, 107,5 hectares correspondant à la zone urbaine étaient extraits du parc. En 1989, 111,87 hectares urbains supplémentaires (en vue d'augmenter la possibilité d'accueil (Fellmann, 2004)) et 176,54 ha de l'île Robinson Crusoe (correspondant à l'aérodrome à Punta de Isla) seront désaffectés du parc par décret du Ministerio de Bienes Nacionales (soit 8,5% du territoire de l'île Robinson Crusoe).

De plus, il fait aussi partie du réseau des Réserves de biosphère de l'UNESCO (voir ci-dessous).

62 Voir annexe 04

Ces deux statuts de protection importants soulignent la richesse et la nécessité de préserver la biodiversité de l'archipel Juan Fernández. Ils devraient surtout motiver les décideurs nationaux et internationaux, à mettre en place les moyens nécessaires pour conserver la biodiversité de l'archipel.

Ces moyens ne sont pas forcément financiers contrairement à ce qui se prétend souvent. Même si les moyens financiers sont nécessaires dans une certaine mesure, ils ne sont pas suffisants.

Selon une étude du WWF de 2004 (WWF, 2004), les ingrédients minimums pour un gestion efficace d'une aire protégée sont non seulement un financement suffisant mais aussi un personnel de gestion adéquat au niveau quantitatif et qualitatif (bien formé à l'environnement, en lien avec la communauté locale et qui mette correctement en oeuvre les résolutions relatives aux aires protégées), un suivi et une évaluation du programme de gestion.

D'autre part, les problèmes récurrents observés dans les aires protégées sont : les difficultés à gérer les relations avec les communautés locales mais également la gestion des touristes.

Toujours selon cette étude basée sur l'observation de 200 aires protégées dans 34 pays, le budget est corrélé avec l'efficacité de la gestion. Ainsi, « même si le financement disponible ne suffit pas, généralement plus le budget est élevé plus la performance est bonne ». (WWF, 2004) Encore que la corrélation n'est pas évidente ! Ce n'est donc pas un critère suffisant.

Figure 33 : Corrélation entre le budget et la bonne gestion d'une zone protégée

Source : WWF, 2004.

Par ailleurs, l'éducation et la sensibilisation jouent un rôle vital dans la construction de la gestion des aires protégées en général. L'étude du WWF montre clairement que la gestion est plus efficace lorsqu'un programme d'éducation et de sensibilisation lié aux objectifs et aux besoins de la zone protégée est en place. La corrélation est ici beaucoup plus évidente.

Figure 34 : Corrélation entre l'éducation et la bonne gestion d'une zone protégée

Source : WWF, 2004.

En dehors des investissements financiers nécessaires dans une certaine mesure, il faudrait surtout consentir à des investissements humains non seulement quantitativement mais surtout qualitativement (via des programmes de formation et des instruments de dialogue).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon