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Menaces et perspectives pour la préservation de la biodiversité de l'archipel Juan Fernà¡ndez (Chili)

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par Julien Vanhulst
Université Libre de Bruxelles - Master en sciences et gestion de l'environnement 2009
  

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1.1.8. Autres tutelles des zones protégées 1.1.8.1. Zones protégées publiques

<< Si le réseau SNASPE intègre des zones maritimes, il s'agit exclusivement d'extensions des zones terrestres et elles ne représentent pas une entité à elles seules. Cependant, le SERNAPESCA (qui fait partie du ministère de l'Economie et de l'Energie) en collaboration avec le Bureau de Zone Côtière du Ministère de la Défense a défini 3 réserves maritimes indépendantes. D'autre part, la loi générale sur la pêche et l'aquiculture donne la possibilité de désigner des zones de gestion soutenables pour régulariser la pêche en eau continentale et maritime. » (OCDE et CEPAL, 2005)

Par ailleurs, le Ministère de l'éducation gère un réseau de "Monuments nationaux" destiné à protéger le patrimoine historique, archéologique, culturel et naturel du Chili. Celui-ci comprend 28 "sanctuaires de la nature" représentés majoritairement par des îlots, des lagunes ou des formations géologiques qui représentent surtout une valeur symbolique.

1.1.8.2. Zones protégées privées

Durant les 15 dernières années a émergé la participation du secteur privé dans la création d'aires protégées. Ces zones peuvent être de trois types (OCDE et CEPAL, 2005) :

- Des parcs privés

- Des donations de terres au réseau SNASPE

- Des terres appartenant à des groupes de personnes comme lieu de production ou de récréation avec un objectif de conservation.

- Des projets commerciaux d'écopropriété ou d'écotourisme

- Des terrains appartenant à l'Etat mais gérés par le secteur privé à des fins d'écotourisme.

L'ONG CODEFF a fondé en 1997 le Réseau d'Aires Protégées Privées (RAPP) qui comprenait 83 sites en 1999 et un total de 446.790 hectares (voir figure 35). Actuellement, les zones protégées du secteur privé représentent 17.000 km2 répartis dans 133 sites qui sont généralement des parcs ( www.codeff.cl ; OCDE et CEPAL, 2005).

Figure 35 : Localisation, nombre et superficie des zones protégées privées en 1999

Source : Vanhulst, 2009 d'après TERRAM, 2005.

La majorité de ces zones est concentrée dans la XIIe et surtout dans la Xe région où se trouve le Parc Pumalin qui appartient au milliardaire Douglas Tompkins et qui couvre l'essentiel de la superficie protégée de cette région.

<< Malgré les bonnes intentions des propriétaires, les aires protégées par le secteur privé présentent un apport limité à la protection de l'environnement. La sélection des sites est principalement aléatoire (ils sont, comme les sites du réseau SNASPE, fortement concentrés dans les zones de forêts primaires) et assigne fort peu d'attention aux priorités de diversité biologique. De plus la majorité de ces endroits sont de petites tailles et isolés. Malgré l'existence de certains instruments juridiques pour encadrer ces terres, la majorité de ces zones ne sont pas protégées d'un point de vue juridique. Pour que les initiatives privées destinées à créer les aires protégées représentent un réel apport à la conservation de la nature, il est nécessaire de mieux les intégrer aux initiatives du gouvernement. [...] Ces aires ont besoin d'une forme de reconnaissance juridique, et les initiatives privées doivent s'orienter vers des aires spécifiques identifiées comme prioritaires pour leur diversité biologique. Le gouvernement pourrait mieux encadrer les initiatives privées par un cadre juridique mais aussi en apportant les connaissances techniques et de gestion nécessaires à la bonne administration de ces zones. » (OCDE et CEPAL, 2005)

Par ailleurs, une vue géographique nous permet de constater nettement que les zones classées (SNASPE ou autre tutelle) sont des zones à faible densité de population majoritairement situées dans les lieux difficilement accessibles et donc difficilement exploitables.63

1.2. Cadre international 1.2.1. UNESCO

Parmi ses divers programmes, l'UNESCO lance en 1971 le programme MaB avec pour objectif d'accroître les connaissances sur les relations entre l'Homme et la Nature. Quelques années plus tard, en 1974, un groupe de travail du programme MaB lance l'idée de << Réserve de biosphère » dont le but était de mettre en place un réseau mondial de zones naturelles protégées. En 1976, les premières réserves sont créées mais dans une optique uniquement de préservation et de recherche scientifique. Une réelle vision harmonieuse de convivialité entre les hommes et leur environnement n'existe pas encore. C'est suite à la Conférence de Rio en 1992 que se redresse l'encadrement des Réserves de biosphère et en 1996, la situation change radicalement avec l'adoption de la Stratégie de Séville pour les Réserves de biosphère et du Cadre statutaire qui stipule les conditions à remplir pour un bon fonctionnement du Réseau mondial de Réserves de biosphère. Ce cadre stratégique définit les principes de fonctionnement des Réserves de biosphère. Ainsi << Les Réserves de biosphère sont des aires portant sur des écosystèmes terrestres et côtiers/marins reconnues au niveau international dans le cadre du Programme MaB. Les Réserves de biosphère sont beaucoup plus que de simples aires protégées puisque leur objectif est de promouvoir et de démontrer une relation équilibrée entre les populations et leur environnement. Elles sont proposées par les gouvernements nationaux et demeurent sous la juridiction souveraine des Etats où elles sont situées. Les Réserves de biosphère forment un Réseau mondial qui permet de promouvoir la recherche en coopération, la surveillance continue et l'échange d'informations. Un élément clé de ce Réseau est la constitution de sous-réseaux régionaux très actifs. » (UNESCO - MaB, 2008)

<< Les Réserves de biosphère s'efforcent de constituer des sites modèles d'étude et de démonstration des approches de la conservation et du développement durable au niveau régional en combinant 3 fonctions : (i) Conservation - contribuer à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de la variation génétique ; (ii) Développement - encourager un développement économique et humain durable des points de vue socioculturels et écologiques ; (iii) Appui logistique - fournir des moyens pour des projets de démonstration et des activités d'éducation environnementales et de formation, de recherche et de surveillance continue sur des problèmes locaux, régionaux, nationaux et mondiaux de conservation et de développement durable.» (Cadre statutaire des Réserves de biosphère, 1995)

L'archipel Juan Fernández est déclaré Réserve de biosphère en 1977. Les objectifs du programme
MaB et la Stratégie de Séville apportent un cadre utile pour répondre aux problèmes
environnementaux qui existent sur l'archipel. Pourtant il n'y a pas réellement de gestion globale des

63 Voir annexe 12

écosystèmes ou de vision durable du développement. << La Réserve de biosphère Juan Fernández ne s'accorde pas pleinement aux orientations de la Stratégie de Séville et pour le moment, elle fonctionne plus en tant que Parc National (fortement lié avec le village, qui ne fait pas partie du Parc mais bien de la Réserve de biosphère) »64

La révision du rapport décennal << Enquête d'Evaluation de la Stratégie de Séville » montre clairement que la Réserve de biosphère archipel Juan Fernández opère avant tout comme un Parc National et ne s'intègre pas activement dans le réseau de Réserve de biosphère qui offre pourtant un cadre de gestion et des instruments d'échanges intéressants. La réserve a donc un double statut de droit mais un statut unique de fait qui permet de justifier en partie la gestion du milieu naturel au travers des actions de la CONAF. D'après cette enquête (Leiva, 2008), les instruments de coopération du réseau de Réserve de biosphère sont inutilisés, la réserve ne s'inscrivant pas dans les systèmes d'échanges d'information (ni à un niveau international ni entre les réserves nationales, l'administrateur du parc signale également ne pas être intéressé par la possibilité de partager ou de comparer sa révision périodique avec celle des autres réserves <<pour le moment »). De plus, il n'y a aucun contrôle ou observation permanente des composants des écosystèmes ni de réelle stratégie à long terme et << l'apport de ressources ponctuelles a induit une discontinuité dans les projets, ce qui a parfois impliqué un retour au point de départ » (Leiva, 2008). Par ailleurs, ce rapport indique clairement que peu d'indicateurs sont utilisés et que, parmi les actions entreprises, le projet de coopération entre la CONAF et les Pays-Bas est surreprésenté alors qu'il a été finalisé en 2003.

Cette révision laisse à penser que la réserve est gérée sans stratégie à long terme et qu'elle est surtout dépendante de projets extérieurs65. La <<révision de la gestion de l'archipel Juan Fernández en tant que Réserve de biosphère (découpage en zones correspondantes,...) est prévue pour 2010. Mais en mars 2010 ont lieu les élections présidentielles et ce plan devra être réexaminé. »66 La nature est malheureusement dépendante de calendriers politiques avant tout.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein