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Réglementation prudentielle et performances du système bancaire au Cameroun

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par Rodrigue NANA KUINDJA
Université de Yaoundé II SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2009
  

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II - LES CONTOURS THEORIQUES DE LA RENTABILITE DES ACTIFS

Le secteur financier est essentiel pour assurer une économie saine et vigoureuse répondant aux besoins et aspirations des principaux acteurs économiques. Il remplit un large éventail de fonctions importantes pour l'économie. Les exigences des acteurs économiques ont conduit à de nombreuses mutations au niveau des prestations.

La rentabilité d'une banque représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Elle est issue du processus de transformation au sens large (telles que sur les contreparties, les taux d'intérêt, les devises ou les échéances) mis en oeuvre par les banques commerciales dans le cadre de leur fonction d'intermédiation.

1- Mesure de la rentabilité des actifs

Les autorités bancaires utilisent plusieurs instruments d'appréciation de la rentabilité. Il est utilisé dans cette étude l'approche qui comprend l'ensemble des ratios d'exploitation calculés afin de mettre en évidence les structures d'exploitation. Il est retenu le coefficient de rendement (return on assets, ROA) qui exprime de façon assez globale le rendement des actifs. L'inconvénient de sa référence au total de bilan est qu'elle ne fait aucune différence entre les actifs malgré les risques non convergents. Il a l'avantage de mieux exprimer la rentabilité économique des banques pour un apport dans le financement de l'économie.

En janvier 1993 les banques doivent respecter un ratio de 8% entre le total de leurs actifs (pondérés par le risque de non recouvrement des créances) et leur fonds propres. Il s'agit d'un ratio de solvabilité qui contraint les banques à réduire leur crédit et/ou à augmenter leur fonds propres. Un nouveau ratio prudentiel est en cours d'adoption : il s'agit du ratio Mac Donough. Le rendement des actifs est égal au résultat net sur le total des actifs.

2- Les déterminants de la rentabilité des actifs

Les facteurs organisationnels susceptibles d'expliquer la rentabilité des banques sont constitués des charges d'exploitation bancaire, des crédits bancaires et des capitaux propres. Quant aux facteurs macro-financiers, ils incluent la taille du secteur bancaire, la concentration bancaire. Deux variables exogènes d'ordre macro-économique ont été sélectionnés comme déterminants potentiels de la rentabilité des actifs. Il s'agit de la croissance économique et du taux d'inflation. Finalement, les variables réglementaires notamment le ratio de solvabilité (ratio de couverture des risques) et le ratio de liquidité sont retenus.

La théorie économique et les études empiriques existantes divergent souvent sur l'impact de certains facteurs organisationnels sur la rentabilité des actifs. Alors que la théorie économique insiste sur l'effet négatif des frais d'exploitation bancaire sur la profitabilité, certaines études empiriques soutiennent plutôt que l'impact peut être positif dans la mesure où les frais d'exploitation boostent la productivité des banques et par là leur rentabilité (Ben Naceur, 2003) et, dans le souci de la maximisation du profit, les banques tendent à engager des dépenses d'exploitation additionnelles, justifiant ainsi la variation dans le même sens entre les frais bancaires généraux et la rentabilité des actifs (Bashir, 2000 ; Ben Naceur, 2003). D'autres auteurs (voir par exemple, Anghbazo, 1997 ; Guru et al, 2002) estiment que la réalisation de profits ne peut se faire sans engager des dépenses, mais les banques doivent éviter d'engager des dépenses oisives. Les divergences entre les constructions théoriques et les investigations empiriques sont également constatées au niveau de l'impact des capitaux propres sur la rentabilité des actifs bancaires. Plusieurs études empiriques ont révélé que les capitaux propres exercent un effet stimulant sur la profitabilité des banques (Bashir, 2000 ; Abreu et Mendes, 2002 ; Ben Naceur, 2003) mais l'excès du ratio de capital est considéré comme nuisible à la rentabilité des actifs puisque, en élevant ce ratio, les banques tendent à réaliser une fructification minime des capitaux disponibles. Concernant le ratio de couverture des risques et le ratio de liquidité, il n'existe pas d'unanimité quand t'a leur efficacité à améliorer la rentabilité des actifs bancaires.

Le renforcement de la politique de crédit élève les profits bancaires. Autrement dit, plus la banque octroie des crédits, plus les revenus augmentent et donc les profits (Bashir, 2000 ; Ben Naceur, 2003). Néanmoins, la politique de crédit peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources financières (Bashir, 2000). Dès lors, le renforcement de la politique de crédit devrait être conduit en symbiose avec une stratégie efficiente de drainage de ressources additionnelles. En conséquence, la maîtrise de la politique de dépôts devrait normalement aider le système bancaire à augmenter ses profits (Moulyneux et Thornton, 1992 ; Bourke, 1989 ; Ben Naceur, 2003). Abreu et Mendes (2002), par exemple, ont estimé que la profitabilité et le ratio des emplois mesuré par le rapport crédits/dépôts entretiennent une relation positive, confirmant ainsi la complémentarité entre les politiques de crédits et de dépôts bancaires. En ce qui concerne la taille du secteur bancaire, en effectuant des régressions linéaires générales et en exprimant les profits en fonction d'un ensemble de facteurs internes et externes, certains auteurs (Bourke, 1989 ; Moulyneux et Thornton, 1992) ont obtenu une relation positive et statistiquement significative entre la taille et la rentabilité des actifs. D'autres auteurs (voir par exemple, Rouabah, 2006) estiment cependant que la taille n'est pas une source d'économie des coûts, soutenant ainsi que les grandes banques sont sujettes à des inefficacités d'échelle.

Les divergences entre la théorie et l'empirisme existent également au niveau de l'impact de certaines variables macro-financières sur la rentabilité des actifs. Si l'émergence des marchés de capitaux dans les pays en voie de développement renforce l'activité bancaire comme l'ont soutenu des études empiriques récentes (Bashir, 2000), quant à la concentration bancaire et à la taille du secteur bancaire, leur impact estimé sur la rentabilité des actifs bancaires est généralement positif, ce qui valide empiriquement la théorie économique (Ben Naceur, 2003 ; Rouabah, 2006 ; Beckman, 2007). Le financement de l'économie par le secteur bancaire reflète la capacité du système à satisfaire les besoins des acteurs économiques. La taille du secteur est alors sensée profiter aux différents intervenants (Demerguç-Kunt et Huizinga, 2001 ; Ben Naceur, 2003). De même, traditionnellement, les stratégies de concentration et leurs développements sont justifiés par la réalisation des économies d'échelle. L'introduction de cette variable a empiriquement prouvé une relation positive avec le rendement des actifs (Short, 1979 ; Bourke, 1989 ; Moulyneux et Thornton, 1992 ; Demerguç-Kunt et Huizinga, 2001).

L'estimation de l'impact des variables macro-économiques, notamment la croissance économique et l'inflation, a souvent trouvé un terrain d'entente entre les économistes. Plusieurs auteurs confirment à l'unanimité l'existence d'une relation positive entre la croissance économique et la croissance des profits bancaires (Bashir, 2000 ; Rouabah, 2006; Beckmann, 2007). A leur avis, la richesse nationale profite à toute l'activité économique du pays, affecte positivement l'évolution du secteur bancaire et incite les banques à innover et à rénover leurs techniques et technologies de gestion. Concernant l'impact de la variation du niveau général des prix, les travaux de Moulyneux et Thornton (1992), Guru et al (2002), Abreu et Mendes (2002) ont apporté des éclaircissements sur les liens susceptibles d'exister entre le rendement sur actifs et l'inflation. Leurs résultats empiriques font apparaître une relation positive qui laisse penser que la progression de l'inflation sera favorable à l'accroissement des profits bancaires.

En mars 1993, la COBAC a mis en place des normes prudentielles lui permettant de mieux apprécier la liquidité et la solvabilité des établissements de crédit placés sous son contrôle. Elle s'est également dotée d'un système de cotation des banques (SYSCO) axé sur le respect des normes établies. La solvabilité d'une banque est sa capacité à faire face à ses engagements vis-à-vis de ses créanciers au moyen de ses ressources propres. Il existe cinq normes permettant de contrôler la solvabilité des banques. Nous retiendrons uniquement Le ratio de couverture de risques qui oblige les établissements de crédit de justifier en permanence que leurs fonds propres nets couvrent au moins 8% de l'ensemble de leurs concours y compris ceux aux Etats. Cette variable favorise un encadrement adéquat aux banques et réduit la prise de risque. Elle protège le profit bancaire d'un éventuel risque et est destinée à sécuriser l'ensemble du système bancaire, ainsi que l'amélioration de la performance des banques. La liquidité d'une banque mesure sa capacité à faire face à ses engagements a vue ou à très court terme. Deux normes ont été établies afin de contrôler la liquidité des banques. Nous retiendrons uniquement Le ratio de liquidité qui contraint les établissements de crédit à justifier en permanence qu'elles disposent de ressources immédiatement disponibles et susceptibles de couvrir la totalité de leurs dettes à échoir dans un mois au plus.

Il ressort de cette section que la restructuration a rendu globalement les banques solvables et rentables. La section II nous donnera l'apport des ratios prudentiels.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery