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Réglementation prudentielle et performances du système bancaire au Cameroun

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par Rodrigue NANA KUINDJA
Université de Yaoundé II SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2009
  

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1.2- Les causes institutionnelles

L'appartenance à la zone franc impliquait le respect d'un certain nombre de règles qui s'appuyaient sur la garantie de convertibilité, la parité fixe et la transférabilité des capitaux. La garantie de convertibilité stipulait que la France doit fournir au Cameroun des devises dont il a besoin, mais en revanche le Cameroun devait déposer 65% de ses avoirs extérieurs dans son compte d'opérations auprès du Trésor français. La rétention des avoirs du Cameroun dans le compte d'opérations par le Trésor français l'a certainement privé des moyens de développer son industrie ou son économie. En d'autres termes, si le Cameroun avait ses propres devises, il pouvait facilement financer ses banques en vue de soutenir ses investissements. De plus, l'ampleur de la crise de liquidité de la fin des années 80 aurait été sûrement moindre. Cette garantie n'était qu'une centralisation des devises dans le compte d'opérations pour le développement de la métropole. En plus, le processus de compte d'opérations appliqué dans la zone franc a diminué la marge des manoeuvres des autorités monétaires pour la définition d'une politique cohérente de crédit.

La règle de la parité fixe entre le franc français et le franc CFA a été toujours présenté comme une garantie du système financier pour le Cameroun. Les dévaluations successives ont mis en défaut cette règle de garantie et renchéri les importations d'autres pays autres que la France. Le Cameroun a connu des révisions à la baisse de la parité du franc CFA par rapport au franc français en août 1969 (12,50%), en octobre 1981 (3%), en juin 1982 (5,75%), en mars 1983 (2,5%), et en juin 1988 (50%). Elles ont porté un coup dur à l'économie camerounaise. L'alourdissement de coût des importations a entraîné des sorties massives de fonds qui ont aggravé l'illiquidité des banques. Les dévaluations successives ont produit des dépréciations des avoirs en devises détenus par les banques centrales et libellés en franc français.

Toute mutation de la parité du franc français par rapport aux devises étrangères s'est répercutée sur le franc CFA. En plus des dévaluations, ces diverses mutations ont entraîné ou accentué des décaissements importants du Cameroun pour assurer le remboursement de sa dette extérieure. La libre transférabilité des devises entre la France et le Cameroun a entraîné également une fuite facile des capitaux vers les banques étrangères où les taux d'intérêt étaient plus attrayants. Dans les années 80, la fuite des capitaux s'est intensifiée avec l'instauration de la politique libérale et à cause de certains évènements politiques et de certaines décisions de la banque centrale (putsch manqué de 1984, l'arrêt du rachat des billets émis par la BEAC en circulation hors zone franc, etc....). Ceci s'illustre par la présentation dans le tableau 1 de l'évolution des sorties des billets de la zone BEAC de 1985 à 1993.

Tableau 1. Evolution des sorties de billets de la zone BEAC de 1985 à 1993 (milliards de francs CFA)

Années

Exportations

Rachat des billets

auprès de la

Banque de France

Pourcentage

1985

1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993

173,44

189,94

237,35

292,28
239,54
231,44
244,20
312,13
146,87

73,09
91,23
141,92
203,96
151,48
137,31
137,20
185,73
110,32

42,00%
48,00%
60,00%
70,00%
63,00%
59,00%
56,18%
59,50%

75,11%

(Source : documentation BEAC)

La libre transférabilité des capitaux entre la zone franc et la France a incité les opérateurs économiques à effectuer des placements de capitaux dans les banques étrangères où les taux d'intérêts étaient plus élevés ou attrayants. Ce principe de libre transférabilité a privé les banques camerounaises de ressources d'épargne qui leur auraient permis de résister probablement à la crise de liquidité. La zone BEAC a souffert de la sortie de plus en plus de billets dans les années 80. En 1985, la BEAC a racheté ces billets pour une valeur de 175 milliards de francs CFA. En 1988, ce rachat a atteint près de 295 milliards de francs CFA. Notons que la grande partie de cette sortie de billets BEAC s'est effectuée vers la France.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry