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Le chemin de fer dans l'économie ivoirienne 1960-1980

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par Konan Alain BROU
Université de Cocody Abidjan - Maitrise 2007
  

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Chapitre II : LES LIMITES DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE

1960- 1980

De 1960 jusqu'en 1980, le chemin de fer en Côte-d'Ivoire a joué sa partition dans le développement économique et social du pays.

En effet, avec un volume des trafics qui a connu une croissance au fil des années, l'Etat de Côte-d'Ivoire avait les moyens pour réaliser les différents projets de développement.

Cependant, force est de constater que si des résultats significatifs ont été enregistrés du point de vue de son impact sur les zones traversées et l'économie ivoirienne, il faut néanmoins reconnaître qu'il est confronté à d'énormes difficultés du point de vue matériel et technique qu'il convient de résoudre le plus rapidement possible afin de lui permettre d'être encore plus compétitif pour le développement de la Côte-d'Ivoire.

A- : Les limites du réseau ferroviaire

1- La vétusté de la ligne et du matériel

Le réseau ferroviaire en Côte-d'Ivoire qui est née de la colonisation est à l'image de la quasi-totalité de l'infrastructure ferroviaire de l'Afrique de l'ouest.

Construit au début du 20ème siècle, presque toutes les voies au lendemain des indépendances étaient vétustes du fait de leur âge, du manque d'entretient et de l'inadaptation de la conception aux conditions d'une exploitation ferroviaire efficace et moderne.

En effet, même si des investissements ont été fait durant des années pour son amélioration, il faut cependant reconnaître que le chemin de fer aurait pu être encore plus performant si la voie était plus développée.

Le réseau connaît des problèmes d'infrastructures, il est resté dès lors vétuste et hétérogène et n'offrent pas souvent des caractéristiques d'une voie exploitable selon les normes et les techniques d'un trafic économique.

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La voie est caractérisée par « une tracé accidentée avec des rampes maxima de 250/100 »56 , un rayon minimum de courbes de 180 mètres ; ce sont des rails légers de « 25 kilogrammes au mètre avec un travelage faible de 1,328 traverses par mètre »57.

Il est évident que de telles caractéristiques qui convenaient à l'époque de la construction du réseau ne pouvaient plus répondre à un moment donné aux exigences d'un trafic commercial intense que connaît la voie ferrée.

Par ailleurs, nous savons que le chemin de fer est un moyen de transport et de communication qui vend des services mais un problème va se poser dans le domaine du trafic des voyageurs.

En effet, la longueur des sections à voie unique entre les gares limitent strictement le nombre de trains qu'il est possible de faire circuler chaque jour et cela est évidemment une gène pour l'assouplissement des horaires et par conséquent la commodité des déplacements, d'où saturation du réseau.

Avec une voie métrique et unique de 25kg/m comme nous l'avions déjà souligné plus haut et qui est généralement non ballasté, le chemin de fer en Côte-d'Ivoire jouait son rôle dans l'économie avec un certain nombre de difficultés.

Du point de vue du matériel, notons qu'en 1963, le réseau comptait « 28 locomotives, 21 locotracteurs et 16 autorails diéselisés de traction »58.

De même, le matériel remorqué était composé de 945 wagons marchandises et de 97 wagons voyageurs.

Tous ces éléments demeurent non négligeables car ils ont permis dans un premier temps à la Côte-d'Ivoire et au chemin de fer d'honorer leur engagement vis-à-vis des clients pour le bien de l'économie ivoirienne.

56 La voie de la Régie Abidjan-Niger, op-cit P9

57 Id La voie de la Régie Abidjan Niger, op-cit p9

58 Louis Edouard Settie, L'Etat et le processus de développement en Côte-d'Ivoire 1960-1980 op-cit p27

Cependant, nous affirmons que si la voie était plus développée avec des matériels de traction et de remorquages plus performants, le rail en Côted'Ivoire pouvait réaliser des résultats encore plus satisfaisants plus que ce qu'il a déjà accompli dans l'économie ivoirienne.

Par la même occasion, avec un total de 1175 km dont 625 km pour la Côted'Ivoire, le chemin de fer qui traverse tout le pays agit comme un outil indissociable à notre économie vu les énormes services qu'il procure.

Mais le problème de la vétusté de la ligne et du matériel se présentait comme une épine pour une utilisation adéquate de ce moyen de transport et de communication.

Par ailleurs, l'écartement de 0,91m qui est un écartement dit de 0,91Decauville se présente comme un obstacle en ce sens que c'est un chemin de fer à voie métrique qui exige très peu de superstructure et conçu pour un transport pas trop lourd.

Ainsi les caractéristiques de la voie limitent la vitesse, le nombre et le poids des trains qui l'utilisent. De ce fait, dans le trafic des marchandises et des voyageurs, il fallait respecter ces prescriptions afin d'éviter des accidents comme le déraillement des trains.

Au total, la vétusté de la ligne et du matériel qui est l'héritage de la colonisation a constitué un frein pour le chemin de fer afin de jouer pleinement son rôle en tant que moyen de développement économique.

En dehors de cette vétusté de la ligne et du matériel, notons aussi que la non orientation de la ligne demeure aussi un problème.

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2- La trajectoire unique de la ligne

En Côte-d'Ivoire, notre succès économique repose sur notre agriculture et cette idée est perçue dans le discours d'investiture du 30 Avril 1959 du chef de l'Etat ivoirien, Feu le président Félix Houphouët BOIGNY lorsqu'il affirmait « la Côte-d'Ivoire demeurera un pays à vocation agricole »59.

Il faut comprendre par là qu'aux quatre coins du pays, les cultures industrielles et vivrières sont produites et il faut les transporter pour les convoyer vers les grands centres comme Abidjan afin de les commercialiser où les exporter pour le bonheur de l'économie ivoirienne basée sur l'agriculture.

Si des routes ont été construites, développées et améliorées pour le faire dans certaines régions, néanmoins force est de reconnaître qu'avec un chemin de fer performant, le transport serait plus rapide et régulier.

Par ailleurs, le besoin de se déplacer étant entré dans l'habitude des populations ivoiriennes alors les infrastructures de communication comme le chemin de fer se doivent d'être à la disposition des populations.

Cependant, le problème de la voie ferrée en Côte-d'Ivoire ne permet pas à un certain nombre de personne de bénéficier de ses services.

En effet, « sa finalité première, c'est le transport des produits lourds de la Haute volta, du Mali et du Niger vers Abidjan et également les marchandises lourdes d'Abidjan vers ces pays »60

De ce fait, il n'y a eu aucun embranchement en direction d'autres régions à l'intérieur de la Côte-d'Ivoire. Il ne fait que la traversée du nord au sud et vice-versa comme nous l'avons évoqué.

En d'autre terme, la trajectoire unique du chemin de fer ivoirien limite fortement sa rentabilité dans la mesure où des régions comme l'ouest et l'est du pays qui sont de très fortes régions agricoles pouvaient accroître encore le

59 Le Démocrate, édition spéciale 7 décembre 1993-7 décembre 1994, « pourquoi il faut croire en Bédié », Abidjan, SI I 1993, p60

60 Louis Edouard Settié, op-cit p48

volume d'activité de la voie ferré. L'ouest du pays avec la construction du Port de San-pedro, offre d'énormes possibilités pour l'exploitation d'un trafic ferroviaire intense.

Quant à l'est qui est une forte zone de production de cacao, peut être un atout essentiel dans l'accroissement du volume du trafic marchandises de la Régie Abidjan-Niger.

En effet, cette zone qui concentre le plus grand nombre de son trafic sur la route est un manque à gagner énorme pour le chemin de fer dans la mesure où un tonnage important de cacao circule sur les routes de cette région. Routes qui ont pris l'appellation de «routes du cacao» à cause des quantités énormes de cacao qui empruntent ces voies pour le Port d'Abidjan.

En d'autre terme, l'ouverture d'autres voies en direction d'autres régions du pays contribuerait à désenclaver plus les régions et à développer celles-ci par le transport des marchandises et des voyageurs en direction du port et des autres villes de ces régions.

Cette non orientation de la ligne est encore très perceptible dans le trafic avec le Mali dans la mesure où la route participe pour beaucoup dans le trafic des marchandises de ce pays car le chemin de fer n'a pas d'embranchement dans le nord ouest.

De même, les problèmes entre le Mali et le Burkina dans les années 70 a perturbé le trafic vers le Mali car une partie des marchandises de ce pays passe par le pays des «hommes intègres» ce qui a constitué une perte pour le réseau ferroviaire et partant de là pour l'économie ivoirienne.

En somme, la voie ferrée ivoirienne a bel et bien eu un impact positif sur le développement économique et social de la Côte-d'Ivoire du point de vue de l'évolution des activités du réseau et des recettes engrangée de 1960 à 1980.

Il serait difficile pour nous d'affirmer que ce moyen de transport et de communication n'a pas joué sa partition dans le développement économique de la Côte-d'Ivoire.

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Cependant, la vétusté de la ligne et des matériels et sa trajectoire unique ont été de tout temps un handicap sérieux au bon fonctionnement de la voie ferrée en Côte-d'Ivoire.

Dès lors, pour lui permettre d'être encore plus efficace, l'Etat, la direction de la Régie Abidjan-Niger qui gère le réseau ferroviaire ivoirien et les partenaires au développement vont s'engager à trouver des solutions à ces différents problèmes.

Ainsi donc, si des projets ont été réalisés permettant l'accroissement des trafics du chemin de fer, il faut reconnaître que beaucoup reste à faire.

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