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Déterminants socioéconomiques influençant l'accessibilité aux soins dans la zone de santé de masa. cas de l'hgr masa/kasangulu. province du bas-congo

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par ESAIE AYMAR BUMBA MOASO DJONGI
Université de Kinshasa - Master en santé publique 2009
  

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CHAPITRE 5 : LA DISCUSSION

Le présent travail a pour objet de donner un aperçu général et de faire l'analyse des déterminants socio-économiques qui influencent l'accessibilité aux soins dans la ZS de Masa. L'accessibilité est l'un des principes fondamentaux du système congolais de soins de santé.

Mais qu'est-ce que l'accessibilité? Qu'est-ce qui constitue un accès raisonnable? Quand nous parlons de « services de soins de santé », à quels services pensons-nous? Pensons-nous seulement aux soins médicaux classiques ou pensons-nous également aux soins donnés par des professionnels de la santé autres que des médecins?

Les services de santé, tout comme les obstacles nuisant à l'accès à ces services, agissent comme des déterminants de la santé. Lorsque les systèmes de santé ne fournissent pas des soins équitables ou un accès équitable aux soins, ils peuvent empirer les disparités sociales et devenir un facteur de la dégradation de l'état de santé de la population.

Il est évident que de nombreux facteurs influent sur la santé. Ces « déterminants » de la santé comprennent les conditions de vie et de travail, le milieu, les services de santé, le développement infantile, le soutien social, les habitudes sanitaires et les habiletés d'adaptation individuelles, ainsi que la biologie et le patrimoine génétique (Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé des populations, 1994). Outre ces facteurs, d'autres tels que le sexe, la culture et l'appartenance à certains groupes démographiques ont aussi une incidence importante sur l'état de santé (Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population, 1999).

Il s'avère dans notre étude que malgré le faible budget alloué à la santé, la majorité des ménages a pu quand même honorer leurs factures de soins. Une faible proportion des ménages (0,3%) a été supportée par de tiers payants. Par rapport à la taille de ménage, nous avons trouvé une moyenne de 4,88. Une proportion qui avoisine celle de l'enquête MICS2 (2002) qui indique que la taille moyenne des ménages en RDC est de 6,4 personnes. Elle avoisine également celle d'EDS (2007) qui indique une taille moyenne des ménages en RDC de 5,4 personnes. Nous remarquons une légère différence sur la taille des ménages qui est de 7,2 personnes par ménage pour l'enquête de la DEP alors que notre enquête l'estime à 4,88 .La différence proviendrait du fait que l'enquête de la DEP a concerné la ville province de Kinshasa, la ZS de KIKIMI qui pourrait avoir de légères différences avec la ZS de Masa dans la province du Bas-Congo.

Le revenu moyen mensuel qui vient d'être évalué par cette étude est de 50,349$ soit un revenu dépensé par jour par personne de 0,30$/personne/jour. Cela veut dire qu'on est encore loin d'atteindre le seuil de pauvreté absolu fixé à 1 $/personne/jour.

A cause de la prépondérance des activités informelles, la collecte des données sur le revenu mensuel de ménages pose d'énormes problèmes. Le revenu est interprété uniquement comme étant le revenu effectivement dépensé par le ménage, quelle qu'en soit la source.

D'ailleurs, dans une économie aussi informelle, le revenu dépensé est sans doute le meilleur des ressources financières des ménages car le salaire déclaré en RDC ne représente qu'une fraction évaluée entre 33% et 47% des dépenses du ménage. (Projet CRI (country of information). Fiche pays RDC, mailto: 2007.return@yluchtelingenwerk)

En 2003, la population de la RDC était estimée à environs 56625000 d'habitants. Sur cette population, près de 45300000 personnes survivaient avec seulement 135 FC (au taux de change de 450 FC pour un dollars américain) de consommation journalière chacune. En termes de proportion, cela représente un chiffre de l'ordre de 80% de la population dont le niveau de vie se situe bien en deçà du fameux seuil de pauvreté (monétaire) fixé à 1 dollars américain par personne et par jour. A Kinshasa, le revenu moyen a été évalué en 2006 à 197,39$ soit un revenu dépensé par jour par personne de 0,85$. (Projet CRI (country of information). Fiche pays RDC, mailto : 2007.return@yluchtelingenwerk)

Par rapport au statut d'occupation, notre étude a démontré que 70,5% de chefs de ménages sont propriétaires contre 21,8% des locataires. Selon l'enquête MICS2 le statut d'occupation de l'habitation se présente de la manière suivante 75% des chefs de ménage étaient propriétaires de leur logement, tandis que 12% étaient locataires et 10% hébergés, c'est-à-dire logés par un parent, un ami ou sous logés. (MICS2, 2002)

La présente étude a montré que les ménages dirigés par des femmes représentent 19 % de ménages contre 81% des ménages conduits par le chef de sexe masculin. Signalons que la proportion des femmes chefs de ménages est supérieure à celle de MICS 2001 (14%). (MICS 2, 2001) Cette augmentation de proportions de femmes chef de ménage serait surtout due au fait de l'augmentation des veuves et filles mères.

Tandis que Mushagalusa, dans son enquête menée dans la ZS de Kadutu a trouvé, comme pour notre enquête une prédominance du sexe masculin dans la direction des ménages soit 56% pour le sexe masculin .Mais son enquête reste cependant muette sur la taille et le sexe du chef de ménage.

La différence réside aussi dans la profession du chef de ménage. La DEP, dans son enquête, a trouvé une forte proportion des chômeurs (58,8%) dirigeant les ménages. Tandis que notre enquête n'a trouvé que 3,4% des chefs de ménages sans emploi. La différence du lieu d'enquête expliquerait aussi une telle différence. Nous n'avons pas voulu établir un quelconque parallélisme avec le travail de Mushagalusa étant donné la différence assez importante du lieu d'enquête.

En ce qui concerne le nombre de repas, dans l'ensemble 96,3% des ménages consomment moins de trois repas (moyenne de deux repas). Une proportion légèrement élevée par rapport à l'enquête réalisée par MICS 2 (2002) qui indique que la majorité de la population, soit 86% prennent moins de trois repas par jour. A Kinshasa, la proportion est de 86%. (MICS 2, 2001)

Contrairement à l'enquête de Mugisha menée au Burkina Faso qui révèle que la qualité des soins est le seul facteur prédictif positif pour le choix de l'utilisation des services de santé, notre enquête a révélé cinq facteurs prédictifs qui sont la qualité des soins, le niveau de vie, les dépenses de santé, la compétence du personnel soignant et la taille de ménage.

L'assimilation des déterminants de la santé a permis de comprendre comment le milieu socio-économique influe sur la santé. À priori, le rapport entre le revenu et l'état de santé, de même qu'entre le revenu et l'utilisation des services de santé apparaissaient comme une corrélation logique. À posteriori, les recherches ont confirmé qu'au Canada, l'utilisation des services de santé n'a aucun rapport avec le revenu (Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population, 1999).

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