CONCLUSION GENERALE
Notre travail est intitulé « Promotion des
coopératives comme outil stratégique de lutte contre la
pauvreté au Rwanda : cas de l'IABM du secteur de Nyamabuye
(2004-2008) ».
Le choix de ce sujet a été motivé par
notre souci de faire la recherche sur ce qui peut apporter et /ou renforcer le
développement de la société rwandaise et d'apporter notre
modeste contribution. Les coopératives en tant
qu' « ENTREPRISE »et
« ASSOCIATION » ayant comme fin de rehausser le niveau
économique et social de ses membres, peuvent jouer un grand rôle
dans la réduction de la pauvreté des Rwandais et arriver à
un développement durable.
Dans ce travail nous avons voulu montrer les avantages majeurs
d'appartenir à une coopérative et essayé de
répondre à la question de savoir si oui ou non, la promotion de
la coopérative IABM avait un impact social et économique
réel sur la vie socioéconomique de ses membres.
Pour procéder méthodiquement, nous avons
formulé deux hypothèses de travail que nous avons voulu
vérifier par des réponses provenant de nos groupes cibles.
Ces hypothèses sont les suivantes :
· L'adhésion à la coopérative offre
beaucoup d'avantages d'ordre économique, financier, social et
matériel.
· La coopérative IABM contribue à
l'amélioration des conditions de vie de la population
bénéficiaire de ses services, notamment des actions
économiques quantifiables et sociales liées à
l'amélioration des conditions de vie et des changements d'attitudes et
de comportements grâce aux formations reçues
Dans notre premier chapitre, nous nous sommes largement
étendus sur les notions de la coopérative et de la
pauvreté. Nous avons montré la situation de la pauvreté
au Rwanda et les efforts déployés dans le domaine de la
réduction de la pauvreté.
Le deuxième chapitre, présente la description de
la zone d'étude et la présentation de la coopérative
IABM.
Le troisième chapitre a montré la
méthodologie que nous avons utilisée. Les techniques et les
méthodes de recherches utilisées nous ont permis de recueillir
les données, de les traiter de présenter et d'interpréter
les résultats, dans le but d'infirmer ou de confirmer nos
hypothèses de travail.
Enfin, le quatrième chapitre a consisté à
l'analyse et à l'interprétation des résultats.
Il nous a donné l'occasion de vérifier les deux
hypothèses du travail. La première est formulée comme
suit : «L'adhésion à la coopérative
offre beaucoup d'avantages d'ordre économique, financier, social et
matériel »
Cette hypothèse est vérifiée par les
résultats se trouvant dans le tableau no 9 qui dit que toutes
les personnes enquêtées soit 100% affirment qu'il y a des
avantages à travailler dans la coopérative comparativement aux
non membres des coopératives. En effet, la coopérative offert
beaucoup de facilités à ses membres comme la disponibilité
des intrants agricoles, les crédits bancaires et autres appuis de
natures diverses.
Nous avons voulu analyser l'impact des activités de la
coopérative IABM sur l'amélioration des conditions de vie de ses
membres et les résultats ont confirmé notre deuxième
hypothèse qui stipule que: « La coopérative
IABM contribue à l'amélioration des conditions de vie de la
population bénéficiaire de ses services notamment des actions
économiques quantifiables et sociales liées à
l'amélioration des conditions de vie et changements d'attitudes et de
comportement grâce aux formations reçues »
Pour atteindre cet objectif, nous avons procédé
à une enquête portant sur 78 personnes membres de la
coopérative IABM constituant notre échantillon. Nous avons
distribué un questionnaire qui nous a été ramené
avec des réponses riches et variées.
Le dépouillement et l'analyse des résultats nous
amènent à conclure que la coopérative contribue largement
et réellement au développement socio-économique de ses
membres. Comme le proverbe le dit : « L'union fait la
force », les membres ont changé positivement non
seulement leurs mentalités et leurs comportements mais aussi leurs
conditions de vie, grâce aux efforts conjugués de tous et à
l'appui de la coopérative.
Nos deux hypothèses ont été
vérifiées grâce aux données fournies par notre
enquête sur terrain et grâce aux entretiens que nous avons eus,
à la fois avec les membres de la coopérative IABM, les agents du
CSC ainsi que l'agent administratif, travaillant dans le District de Muhanga et
ayant les coopératives dans ses attributions.
Dans le cadre de notre contribution personnelle et pour
l'amélioration des performances de la coopérative IABM, nous nous
sommes respectueusement permis d'émettre des suggestions suivantes :
a) Aux membres de la coopérative, nous
suggerons de
· Sensibiliser les non membres à adhérer
à la coopérative.
· Suivre les conseils donnés par leur
coopérative et les chercheurs avec qui ils travaillent en vue
d'améliorer leur production d'une façon durable.
· Participer aux formations, réunions et voyages
d'études organisés à leur intention, pour renforcer leurs
capacités.
· S'approprier au maximum les actions de leur
coopérative.
b) A la coopérative, nous suggerons
de :
· S'impliquer davantage dans les activités
variées de réduction de la pauvreté, tant au niveau
régional, provincial que national ;
· Intéresser les bailleurs de fonds pour
renforcer la coopérative
· Préparer des expositions-ventes des produits de
l'IABM pour encourager les non membres à adhérer à la
coopérative et pour assurer le marché des produits.
· Constituer des réserves nécessaires pour
assurer la pérennité car le système
donateurs-récepteurs ne peut pas être éternel.
c) Aux ONGs d'encadrement, nous suggerons
de :
· Continuer à renforcer les capacités
institutionnelles et organisationnelles de la coopérative IABM.
· Assurer une formation continue et doter la
coopérative d'outils nécessaires de gestion pour assurer sa
survie après le retrait des bailleurs de fonds
· Préparer un calendrier de retrait graduel, afin
d'assurer une transition en douceur.
· Travailler en collaboration étroite avec la
coopérative et les autorités de base pour préparer la
relève.
d) Aux autorités locales, nous suggerons
de :
· Continuer les efforts de sensibilisation et de
mobilisation de la population à l'utilité du regroupement en
association coopérative selon la politique du gouvernement
rwandais ;
· Effectuer un suivi régulier des
activités de la coopérative afin de la prévenir contre des
dérapages et des risques de faillite.
· Renforcer la politique de l'Etat « un
ménage, une vache » pour permettre à la population
d'équilibrer son alimentation, d'augmenter le revenu monétaire
financier de la famille par la vente de lait et d'autres produits laitiers
ainsi que par le fumier organique nécessaire pour augmenter la
production agricole.
PERSPECTIVES DE RECHERCHE
Dans l'introduction générale, nous avons
limité notre travail au seul domaine de la coopérative comme
outil de lutte contre la pauvreté, mais en réalité, la
coopérative est beaucoup plus complexe.
En effet, elle peut être considérée sous
plusieurs angles tels que le côté social de la coopérative
avec ses valeurs humaines (souci de la personne et de l'association, le
caractère humaniste de la coopérative) ou ses valeurs
rationnelles (souci de l'entreprise, approche rationnelle de la
coopérative) etc. Il serait très intéressant de mener des
études approfondies sur cette « ambivalence »
c'est-à-dire cette double nature de la coopérative comme milieu
d'épanuissement d'abord moral et intellectuel et ensuite comme milieu
d'affaire dans lequel l'esprit de lucre et l'esprit caritatif font bon
ménage.
Nous invitons des chercheurs à poursuivre ce travail
qui n'est en réalité qu'une goutte d'eau dans l'océan par
rapport aux recherches, à mener dans le domaine des
coopératives.
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