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Redéploiement industriel et grands projets structurants dans la métropole de Chennai: quelle place pour les quartiers Nord ?

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par Paul BERTIN
Université Bordeaux III - Master 2 territoires développement et cultures 2011
  

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3ème Partie Ð North Chennai de l'intérieur

3-1 Du spatial au mental

Pour chaque localité, il s'agira principalement de dégager des grandes tendances, qui donneront du sens aux cartes mentales que nous avons récolté sur le terrain. Pour cela, on tentera de lire le subjectif, reflété par l'utilisation de figurés particuliers, la mention récurrente de certains lieux, la forme générale de ces cartes, la richesse de celles-ci, ainsi que les limites et les discontinuités qui pourront éventuellement en ressortir. Il s'agit véritablement d'un travail d'interprétation, plus lié à la psychologie qu'à des critères de mesures cartésiens et établis scientifiquement. Hors, comme je ne peux prétendre à la ma»trise de la psychologie, l'analyse de ces résultats n'engage donc que mon propre jugement.

A partir de ces observations et de ces interprétations, on tentera de mettre en avant, pour chaque

localité, une typologie qui lui sera propre, et qui nous permettra de synthétiser nos observations pour faciliter, ensuite, leur comparaison.

Athipattu Pudu Nagar

Ici, les figurés de type linéaire dominent largement, et représentent les liens entre des localités, des pTMles d'attractivité comme les établissements industriels ou les écoles, sans qu'on puisse en déterminer la nature (rail ou route) directement sur la carte. Dans 90% des cas, c'est donc en recoupant les données obtenues avec google map qu'on parvient par déduction à en déterminer la nature, ou à partir des récits explicatifs des participants au moment de la réalisation, notés sur un carnet séparé. Mais ces linéaires ne correspondent pas forcément à des voies précises de communication, mais parfois plus simplement à des directions empruntées, comme des couloirs de mobilité. Ces constats seront récurrents pour toutes nos localités.

Pour Athipattu , donc, le lien qui ressort de façon la plus récurrente est celui reliant notre localité à la gare centrale de Chennai, la voie ferrée. Elle appara»t souvent comme une « colonne vertébrale » sur nos cartes, et exprime donc un lien trts fort avec le centre (historique) de la ville. Par ailleurs, on remarque dans 40% des cas une bipolarité tres nette entre d'une part, les localités au contact direct d'Athipattu (Minjur, Pooneri, Ennore, Manali New Town), et celles qui représentent les pTMles d'attractivité en centre-ville (avec, en tête, Central Station, George Town, Egmore Station, Anna Salai, T-Nagar ou Koyambedu Market). Entre les deux, souvent, rien. On peut donc dire que la voie ferrée provoque tres clairement un « effet tunnel » entre les deux pTMles principaux. En réalité, cette voie ferrée appara»t comme un véritable cordon ombilical, reliant Athipattu aux zones d'approvisionnement.

En dehors de ce type de cartes, on note une assez grande confusion, un aspect particuliérement désorganisé dans la représentation. Parfois même, les liens manquent et donnent une impression de morcellement de l'espace, et mettent en avant des zones plus inaccessibles. Cette remarque concerne surtout les espaces situés au nord, entre Athipattu et le centre-ville.

Si l'on devait marquer les limites pour cette série de cartes mentales, on pourrait les fixer, pour le nord à Pooneri (au delà des limites de la CMA mais proche d'Athipattu), pour le sud à Anna Salai et T-Nagar (donc le cÏur économique de Chennai). A l'ouest, la limite atteint le réservoir de RedHills. Par ailleurs, à l'inverse de ce qu'on remarquera pour les localités du sud, le lieu de vie est placé au

en périphérie de la carte, et le place en situation de « cul de sac ».

Enfin, ce qui doit nous frapper dans cette première série de cartes mentales, c'est surtout l'aspect ramassé et minimaliste de la majorité de nos représentations, les lieux mentionnés et les connexions étant souvent peu nombreux. C'est d'ailleurs Athipattu qui posséde le plus faible score en terme d'éléments mentionnés (on comparera les données quantitatives dans la partie suivante).

On obtient au final une typologie à deux formes dominantes :

En étoile double Minimaliste

Ce que l'on doit retenir pour cette première localité :

Une predominance de la voie ferrée Ð Une forte polarisation vers le centre-ville Ð Un aspect souvent ramassé qui peut traduire l'enfermement Ð Une absence des espaces Ç nord È en dehors des localités adjacentes.

Manali New Town

Les cartes mentales issues de cette localité se caractérisent en premier lieu par une trés grande variété des représentations et des lieux mentionnés, au contraire d'Athipattu ou de grandes tendances pouvaient etre dégagées. Ici, c'est particuliérement délicat.

Les liens et connexions se révélent souvent tortueux et confus, et l'orientation est souvent inexacte. Le trait manque de franchise. On perçoit une plus grande difficulté à rallier les points extérieurs, et on est frappé par les détours qui apparaissent pour relier des localités pourtant proches les unes des autres. On a ici le seul exemple d'une représentation oil la localité étudiée, donc le lieu de vie, n'appara»t pas du tout, comme si elle n'appartenait pas à Chennai. Une autre représente Manali New Town dans un rectangle, sans liens avec les points extérieurs.

Par ailleurs, on remarque que les localités reliées par le nord à Manali N.T se retrouvent de maniere récurrente, alors qu'au sud, elles sont presque toujours différentes. La localisation de notre localité sur la carte, enfin, est très aléatoire, au contraire d'Athipattu qu'on retrouvait souvent en position de cul de sac, à l'extrémité nord.

Ces observations nous donnent une forte impression d'isolement, et de mauvaise connaissance de l'espace de l'agglomération. Etant donnée la variété des représentations, il est impossible de faire ressortir une typologie.

Ce que l'on doit retenir :

Une forte confusion qui révèle une pratique limitée de l'espace métropolitain - Des choix représentatifs qui suggèrent l'enfermement - Des tracés tortueux et des détours qui semblent signifier une mauvaise connectivité.

Sekkadu

C'est pour cette localité que l'on retrouve les exemples des plus pauvres et les moins aboutis de toute nos séries. L'exercice de cartographie s'est révélé particulierement difficile. On retrouve ici beaucoup d'exemples de cartes en « points solitaires », c'est à dire sans aucuns liens entre eux, et en étoile simple, pourvue seulement de directions, sans bifurcations ni embranchements, ce qui laisse supposer une faible connaissance du réseau, ou peut être la prédominance de l'utilisation de transports collectifs donc passifs pour se rendre à l'extérieur.

Là encore, aucune voie n'est nommée, comme c'était le cas pour nos localités précédentes (ce que j'avais omis de préciser), ce qui exprime sans doute un acces difficile et chaotique aux axes principaux de la ville. La désorganisation est encore une fois tres marquée.

Peu d'éléments « centraux » sont mentionnés, ou lorsqu'ils le sont, les liens de Sekkadu vers le centre de Chennai impliquent des contournements, généralement par le Nord, l'Ouest, ou bien par le Nord-Est, comme si un obstacle majeur compromettait les liens directs. En vérité, c'est l'inexistence pure et simple de voies d'acces par le Sud qui explique ces représentations. L'écart entre les distances géographiques et les distances effectives para»t considérable et transpara»t dans les représentations.

On observe par ailleurs la forte récurrence des éléments spatiaux industriels dans les cartes

obtenues, qui paraissent même barrer l'espace

à l'Est, puisque derrière eux, plus rien.

Enfin, on retrouve

des representations en Ç étoiles doubles È, Sekkadu se trouvant au cÏur d'une des deux. Mais là oil le centre de Chennai apparaissait au cÏur de la seconde pour Athipattu, ici, on retrouve des localités situées plus au nord, et qui font office de hub pour rejoindre d'autres parties de la ville.

Ci-dessous, les formes dominantes que l'on retrouve de façon récurrente pour notre localité :

Minimaliste

Points solitaires

Etoile simple Etoile double

Ce que l'on doit retenir :

Une impression d'enfermement largement dominante, surtout par rapport aux espaces centraux et au Sud.

Mogappair West

Une polarisation trés nette appara»t ici vers le centre-ville par Poonamale High Road via le quartier
d'Anna Nagar, ainsi qu'une polarisation plus diffuse de part et d'autre de l'Inner Ring Road jusqu'à
Guindy et Tambaram. La gare routiére de Koyambedu appara»t de façon systématique sur la

majorité des cartes mentales, et semble faire partie des éléments structuraux puissants, à tel point qu'il est même parfois placé au centre de la carte tant les déplacements semblent conditionnés par ce nÏud. Mogappair, en contrepartie, est souvent représentée sur les marges extérieures de la carte.

On observe ici les premiers exemples de hiérarchisation dans les voies de communication (elles sont représentées de facon plus ou moins large), avec des figurés ponctuels, des dessins, qui amènent plus de précision.

Le tout se révèle plus facile à comprendre et à interpréter, d'autant que l'orientation est souvent correcte. En recoupant toutes les informations, on obtient une vision relativement large de l'agglomération, mais on observe dans le méme temps une disparition totale du Nord. Les intersections, les ramifications sont plus présentes, et révèlent une meilleure connaissance du réseau.

Formes dominantes:

Axe central

Plan schématique, avec
hiérarchisation

Ce que l'on doit retenir:

Le Nord de l'agglomération dispara»t totalement des cartes - Le style se veut plus précis et permet l'émergence de grands axes de communication - On percoit une plus grande facilité dans les déplacements.

Tambaram

Très nettement, on voit ici la richesse des transports disponibles, et des voies d'accès qui confèrent à Tambaram une qualité de hub. Les cartes sont riches et complexes, les routes sont nommées, les

figurés variés.

La voie ferrée et l'autoroute NH 45 apparaissent de façon claire sur la majorité des cartes, et font office de colonne vertébrale. Les autres grands axes sont aussi présents, mais de façon moins récurrente. Il est très difficile de faire ressortir des Çpoints chaudsÈ tant la variété des lieux est importante. Ce que l'on observe malgré tout, c'est la prédominance de la périphérie, les franges Ouest, Sud-Ouest et Sud dominant largement l'ensemble, ainsi qu'une percée vers le centre-ville par Anna Salai, voie d'accès privilégiée. Là encore, les localités du Nord sont inexistantes.

Les déplacements semblent conditionnés en grande partie par la voie ferrée, qui relie Tambaram à la gare d'Egmore, tant les localités traversées par celle-ci transparaissent très clairement sur la majorité des cartes.

A trop vouloir en mettre, cependant, les participants ont tendance à négliger l'orientation, ce qui donne souvent une impression assez confuse.

Enfin, on retrouve deux cartes (sur un total de 10, je le rappelle) à très grande échelle, oü Chennai se résume pratiquement à la seule localité de Tambaram. On retrouvera de nouveau ce phénomène plus tard, à Teynampet . Cela peut para»tre étonnant, mais c'est vraisemblablement la profusion et la variété de l'offre présente sur place qui semble expliquer un certain enfermement, mais conséquence de l'absence de nécessité de se déplacer loin pour satisfaire à ses besoins (c'est du moins ce que j'ai conclu d'après le discours explicatifs des participants concernés).

Formes dominantes:

Complexe En réseau de linéaires En stations

Ce que l'on doit retenir:

Les styles deviennent plus complexes, et on gagne encore en précision - L'espace pratiqué s'élargit et s'enrichit, même si ponctuellement, on note un resserrement, reflet d'une autosuffisance -

Sholinganallur

Tout logiquement, l'ECR et l'OMR dominent les représentations et font office de colonne vertébrales. Les limites Nord s'arrêtent souvent au sud du triangle qui constitue le centre-ville, autour d'Adyar et de Thiruvanmiyur, et le cÏur de Chennai est peu représenté.

Les lieux mentionnés apparaissent de facon très récurrente, surtout de part et d'autre des grandes pénétrantes (ECR/OMR).

On a la sensation, comme pour Tambaram, d'une périphérie qui se suffit à elle-méme, à l'inverse d'Athipattu, par exemple, qui semble dépendre totalement du centre.

Ce qui frappe, par ailleurs, c'est la qualité des cartes, dans leur orientation comme dans leur exactitude. Elles se ressemblent énormément. Les linéaires se coupent souvent à angle droit, et le tout forme un ensemble très géométrique, et facilement compréhensible. Les cartes en ÇH È et en plan schématique dominent largement.

Formes dominantes :

 
 
 

En croix ramifiée

En "H"

Plan en "H"

Ce que l'on doit retenir:

Un aspect particulièrement schématique reflet d'une perception clarifiée de l'espace - Une auto-suffisance par rapport au centre-vile -

Teynampet

On retrouve ici les cartes les moins étendues dans l'espace métropolitain, très resserrées sur le
centre. Les voies de circulation sont larges, nommées, et les choix représentatifs privilégient le plan.
Elles recouvrent d'avantage l'idée de couloirs que de liens les indications se trouvant

majoritairement sur la voie elle-même.

Anna Salai, ainsi que la plage de Marina Beach , font office de colonnes vertébrales de façon réguliére. Le long de celles -ci, on observe une grande precision dans les intersections. Les liens vers la périphérie sont simplement suggérés, par des directions à l'extrémité des axes mentionnés.

De ces cartes ressortent surtout les points chauds compris à l'intérieur du triangle du centre-ville. Une faible mobilité vers les franges périphériques transpara»t donc trts clairement. Le Nord est ignore, et là oil des directions sont mentionnées à l'issue des voies en direction du Sud ou de l'Ouest, les voies buttent souvent sur George Town et forment un cul de sac pour le Nord.

Les cartes issues de cette série se ressemblent particuliérement, dans le style comme dans l'échelle et les lieux représentés. Peut-être qu'une meilleure connaissance de la cartographie et un meilleur niveau d'éducation influent sur ces similitudes, et n'ont pas nécessairement un rapport direct avec la perception de l'espace.

Formes dominantes :

 
 

En plan schematique, avec hierarchisation

Complexe

Ce que l'on doit retenir :

Une disparition presque totale des espaces périphériques, donc une étroitesse de l'espace pratiqué - Une précision inégalée et un aspect global particulièrement ressemblant -

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway