1-1-2 L'évolution post-coloniale
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1901
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1921
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1941
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1961
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1981
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2001
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Population (Chennai City, en millions)
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0,54
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0,56
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0,87
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1,75
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3,29
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4,34
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Densité (habts/km2)
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793
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815
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847
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1357
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1866
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2468
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Tableau n°1 - Evolution de la population au
XXème siècle
La population de Chennai, qui atteint le demi million
d'habitants au tournant du 20éme siècle, n'évolue que
trés peu jusqu'à l'indépendance en 1947. Au cours de cette
période, l'étendue de la ville reste contenue dans le même
périmétre, et c'est plus par une densification et par un
comblement des Ç dents creuses È que l'évolution
s'opére.
Aprés 1947, la population explose, et Chennai conquiert
sans cesse de nouveaux espaces. La creation de la CMA (Chennai Metropolitan
Area) et de son organisme de gestion, la CMDA (Chennai Metropolitan Development
Authority) en 1971, fixent un cadre administratif à cette croissance
urbaine. La logique d'une croissance par le Sud s'amplifie, et
l'amélioration des conditions de transports et d'accessibilité
dans cette partie de la ville accompagne une croissance en Ç
étoile È ou en « doigts de gant », le long des
accés privilégiés. C'est ainsi que Mount Road,
renommée en Anna Salai, devient l'artère principale de la ville,
en même temps que les voies de chemin de fer en direction de Tambaram (au
Sud Ouest) et d'Ambatur (à l'Ouest) se dotent de nouvelles gares et de
voies supplémentaires qui permettent des debits toujours plus
importants. C'est véritablement le développement de l'offre en
terme de transports collectifs qui va permettre cette nouvelle dynamique
d'écoulement vers le Sud et l'Ouest, à mesure que l'espace temps
se réduit. A partir des années 50, cette nouvelle donne va
permettre le développement de nouveaux noyaux industriels, toujours
à proximité des grands axes que l'on vient de développer,
dans les environs d'Ambatur principalement, puis dans une moindre mesure autour
de Guindy (au delà de l'Adyar, dans la partie sud d'Anna Salai).
Dans le Nord, en paralléle de la longue bande
d'urbanisation cTMtiére préexistante depuis le XVIIIéme
siècle, et là encore à proximité de la voie
ferrée, va se constituer le cÏur énergétique et
industriel lourd. Ces installations prennent place sur de nouveaux terrains
conquis sur les marais jusque-là inoccupés. La proximité
des installations portuaires permet un accés direct aux matiéres
premières, qui sont transformées sur place avant d'être
acheminées aux quatre coins du pays. Raffineries (Indian Oil, Bharat
Petroleum), cimenteries (Dalmia, Chettinad), usines metallurgiques et petro
-chimiques s'établissent dans un triangle Tondiarpet-Ennore-Manali. Au
fil du temps, et au fur et à mesure que la demande
énergétique va augmenter, Chennai va se doter de nombreuses
unites de production electrique, qui vont egalement coloniser cet espace par
lequel le charbon transite depuis le port. Les écoulements
nauséabonds, les poussiéres en forte quantité et le bruit
engendrés par cette massification et cette forte spécialisation
empêchent le développement de quartiers résidentiels. Seul
un habitat informel, et quelques essais rates d'implantation de villes
nouvelles dans les années 70 (Athipattu Pudu Nagar, Manali) viendront
combler de façon trés
partielle les interstices entre cet espace et le reste de
l'agglomération. Les transports, concentrés presque exclusivement
sur le rail, expliquent aussi en partie le manque d'attrait de cette partie
Nord de Chennai, puisqu'ils ne permettent pas une irrigation suffisante
à l'établissement d'une population importante.
Carte n°1 Ð Evolution de l'emprise spatiale de
l'agglomération 1640-2001
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