Conclusion
Au terme de ce mémoire, le Nord de Chennai
appara»t comme un espace original sous bien des aspects. Longtemps
négligé, souvent ignoré, il semblerait qu'il soit
aujourd'hui au cÏur d'enjeux décisifs, qui pourraient être la
clé de son intégration dans la métropole bouillonnante
qu'est devenue Chennai. Mais le chemin à parcourir promet d'être
long et périlleux, tant l'ampleur de la tâche para»t
démesurée. En effet, même si les perspectives d'avenir,
notamment économiques, connaissent à l'heure actuelle une
embellie jamais vue jusque là, on peut se poser la question de l'impact
réel de ce renouveau industriel et portuaire sur les populations.
Dans la mesure où les grands projets mis en place
à la fois par les privés et par le gouvernement visent
principalement à servir leurs propres intérêts, ce qui
après tout n'a rien de surprenant, on ne peut que constater une relative
mise à l'écart des questions profondes et sociales qui font que
Chennai a été pendant longtemps, et reste toujours, une ville
coupée en deux. Mais peut-on réellement parler de ville lorsqu'on
évoque les quartiers Nord de Chennai? Au cours de notre enquête,
on a pu démontrer à quel point le manque d'intérêt
des planificateurs et des politiques à l'égard de ces quartiers a
pu aboutir à l'émergence d'une poche d'urbanisation presque
stérile, à l'écart de tout, et oü les services les
plus fondamentaux viennent à manquer. Hors, quel est le rTMle de la
ville ? Et finalement, qu'est-ce qu'une ville ? Maximisation des connexions,
concentration des richesses, accroissement des opportunités et de la
qualité de vie sont à mon sens les fondamentaux qui font que la
ville est ville. Lorsqu'elle ne remplit pas ces fonctions, elle ne l'est plus.
Et c'est ce qui se passe actuellement dans les quartiers Nord de Chennai,
oü la ville n'est plus. Alors comment faire pour lui redonner du sens ?
Comme un corps organique, une ville fonctionne par les flux. C'est pour cette
raison que la question des transports est primordiale. Or, la politique de
grands proj ets dans ce domaine ne propose qu'un renforcement des zones
déjà fortement irriguées, ou le raccordement à des
points stratégiques, et c'est en cela qu'elle est imparfaite. Pour
qu'une réelle volonté de désenclavement puisse
émerger, il faut que les aménageurs y trouvent un
intérêt. C'est là l'un des derniers défis à
relever pour le Nord de Chennai, et c'est sur ce point qu'il faut agir.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier, tout d'abord, mon
interprète et ami, Antoni, qui a accepté de m'aider sur ce projet
en dépit de la distance qui l'a séparé de sa famille
pendant plusieurs semaines. Sans lui, mon travail de terrain n'aurait pas
été aussi plaisant et efficace.
Je remercie également Kamala Marius-Gnanou et Loraine
Kennedy, qui depuis la France m'ont aidé à aiguiller mes
recherches et ont su me redynamiser dans les moments de doute
Merci aussi à Eric Denis, mon responsable à
l'Institut Francais de Pondichéry
Merci à Aurélie Varrel, toujours de bon conseil et
très soucieuse de la réussite de mon projet
Merci à Karen Coelho et à M. Vijayabaskar, du
Madras Institute ofDévelopment studies
Merci au personnel de la Chennai Metropolitan Development
Authotithy et de la TamilNadu Industrial Development
Corporation
Et un grand merci, enfin, à toutes les personnes
croisées de près ou de loin au cours de mon enquête sur le
terrain, merci pour leur accueil, leur patience et leur efficacité !
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