1.1.2 - Une croissance qui a un coat
Gr%oce au développement des ZES et au pari de l'ouverture,
la Chine est devenue cette année
2ême
la puissance économique mondiale, et le premier pays
exportateur, devant l'Allemagne.
Cependant, cette métamorphose spectaculaire,
opérée en seulement une vingtaine d'années, ne s'est pas
faite sans conséquences.
Les investisseurs étrangers ont été
attirés par les SEZ chinoises d'une part du fait du faible coüt des
terrains et des avantages précédemment détaillés,
mais aussi et surtout du fait d'une législation du travail et d'une
politique environnementale profondémment laxiste. En 2006,
l'Organisation des Nations Unies pour l'environnement a désigné
Shenzhen comme étant un Ç hotspot mondialÈ de la crise
environnementale. En à peine treize années, de 1992 à
2005, vingt millions de paysans ont dü abandonner l'agriculture pour cause
de développement industriel, et 21% des terres arables ont vu leur
utilisation détournée en raison de l'explosion de l'urbanisation.
Les protestations contre l'acquisition forcée des terres arables sont
devenues monnaie courante, en particulier dans la province du Guangdong,
oü l'instabilité sociale est devenue un grave sujet de
préoccupation pour le gouvernement. Une partie de la classe
ouvrière employée dans des ateliers clandestins gagne à
peine 80 dollars par mois. L'émergence de la prostitution, de la
criminalité, sont les nouveaux symptômes d'une
génération d'ouvriers condamnés à l'esclavage.
Par ailleurs, les écarts de revenus sont devenus tels
qu'ils se rapprochent maintenant de ceux du Brésil3. Le
revenu moyen des citadins est ainsi plus de trois fois supérieur
à celui de leurs homologues ruraux. En raison des concessions massives
imposées à la Chine pour adhérer à l'OMC, la
tendance ne fait que se confirmer.
Il ne fait aucun doute que les exportations jouent un rôle
important dans la stimulation du PIB. Mais le prix à payer ne
risque-t-il pas d'être le même pour un pays tel que l'Inde?
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