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Zones économiques spéciales et nouveaux enjeux fonciers: le cas de Marg Swarnabhoomi au Tamil Nadu, Inde

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par Paul BERTIN
Université Bordeaux III - Master 1 territoires, développement et cultures 2010
  

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2eme partie - Aux sources du projet Swarnabhoomi

Afin de comprendre les raisons d'être du projet Swarnabhoomi, il convient de revenir sur les dynamiques urbaines et économiques récentes de la ville de Chennai, puisque le projet a été voulu dans le but de répondre à une demande, incontestablement liée à un nouveau contexte metropolitain.

2.1 - Chennai et son contexte metropolitain

Chennai, anciennement Madras, capitale de lÕEtat fédéral du Tamil Nadu, est aujourdÕhui la

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ville du pays avec ses 9 millions dÕhabitants , derrière les megapoles que sont Delhi, Bombay, et Calcutta. Malgré un contexte indien oil le processus dÕurbanisation se fait à petits pas, Chennai attire , et sÕinsére aujourdÕhui pleinement dans une réalité globale. Située à quelques heures seulement de Bangalore, cinquieme ville du pays et centre majeur de la production et de la recherche en informatique et technologies de pointe, Chennai, elle aussi, a fait le choix de la spécialisation. Elle est aujourdÕhui à la tete de lÕEtat le plus urbanisé et le plus industrialisé du pays, et contribue à hauteur de 30% de la production automobile indienne. Ville portuaire, elle reste egalement trés competitive dans le domaine du textile qui a fait sa richesse au cours des siécles précédents, et contribue à la moitié des exportations nationales de cuir en 2008. Depuis les années 80 et surtout 9010 et lÕémergence de politiques incitatives, on observe le développement de corridors industriels le long de grands axes routiers et autoroutiers, principalement à lÕouest et au sud, avec lÕémergence notamment dÕun IT corridor, probablement lÕune des plus grosses concentration sud asiatiques en matiére de recherche et développement dans le secteur des technologies de lÕinformation et de la communication. De trés nombreux frabricants informatiques ou éditeurs de logiciels y ont élu domicile, comme par exemple Hewlett Packard, Dell ou IBM, pour ne citer que les plus célébres, si bien que ce secteur représente 11,5% des revenus de la métropole en 2007 (Ramesh, 2007).

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Estimation e'tant donne que le dernier recensement date de 2001

10 Et lÕouverture economique du pays initiee en 1991

Cette concentration post-libérale sur le modele nord-américain des edge-cities, qui fait suite à un processus de développement urbain déjà complexe au vu de la polynuclé arité de l'agglomération, essentiellement due aux gonflements successifs de bourgs ruraux qui peu à peu ont fusionné, a conduit à l'appartition d'une bipolarité au sein de la région métropolitaine de Chennai. Graduellement, on passe ainsi d'une partie nord consacrée aux industries lourdes et polluantes, à une partie ouest consacrée principalement à l'assemblage (avec par exemple l'installation ces dernieres années de centres de production dans les secteur de la téléphonie et de l'électronique, par de grandes firmes multinationales telles que Nokia, Siemens, Motorola ou Sony-Ericsson), et à une partie sud, plus moderne, et tournée vers les industries de pointe, l'enseignement supérieur et la recherche. Le haut niveau d'éducation, l'émergence récente de nombreuses ZES qui attirent les flux de capitaux étrangers, le développement d'infrastructures adaptées et l'avenement du transport individuel, participent à la tertiarisation de la periphérie sud de Chennai, qui n'en finit plus de s'étendre, toujours plus loin le long de l'autoroute NH45, de la Old Mahabalipuram Road (OMR), et de l'East Coast Road (ECR). Les anciennes activités, dans le secteur primaire pour l'essentiel, disparaissent, et cedent la place à des quartiers créés de toutes pieces, à des gated commu nities, et à des villes nouvelles, rivalisant tant par leur ampleur que par la qualité des équipements qu'elles proposent. Les grues sont partout, le béton coule à flot, et le visage de l'Inde de demain prend forme, à l'image de la Chine au cours de la derniere décennie. Tant et si bien que pour se rendre du centre-ville à la pointe sud de l'agglomération, on doit désormais parcourir plus d'une trentaine de kilometres. Cette coulée vers le sud prend également sa source dans la flambée des prix de l'immmobilier dans la partie centrale de Chennai, qui rivalisent parfois avec ceux des grandes villes européennes11. La proximité de l'aéroport international a évidemment participé à attirer une population riche et mobile.

Le projet Swarnabhoomi, sur lequel je reviendrai plus en détail dans une deuxieme partie, s'inscrit pleinement dans cette logique de fuite vers le sud,

et se trouve de fait directement lié aux dynamiques métropolitaines de la ville de Chennai. De plus, à l'issue d'un entretien avec le Chief Planner du CMDA (Chennai Metropolitan Development Authority), j'ai appris que l'ECR, qui relie Chennai à Swarnabhoomi et à Pondichéry, a été prise pour cible dans le cadre du développement d'un corridor touristique, qui devrait profondément influer sur l'attrait de

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Quartier de Nungambakam notamment

la zone au cours des prochaines annees. Pour faciliter cette transformation, lÕECR devrait etre elargie tres prochainement à 2x2 voies, ce qui devrait permettre une acceleration des flux.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus