2-2 LA VOLATILITE DES COURS DU PETROLE SUR L'ECONOMIE
IVOIRIENNE
221 Caractéristiques de l'économie
ivoirienne
Située en Afrique de l'ouest entre le tropique du
cancer et l'équateur. La Côte d'Ivoire, avec une superficie de
322462 km2 et une population estimée à 20 millions
d'habitants, bénéficie de certains atouts naturels favorables
à son développement économique.
Elle dispose d'un climat tropical humide et d'une
végétation propice à l'agriculture, l'épine dorsale
de cette économie. Une côte maritime de 520 km de long, lui assure
ses exportations et ses importations des marchandises via ses deux ports
autonomes d'Abidjan et de Sans Pedro. Sans oublier un sous-sol plus ou moins
riche en minerais et en pétrole.
L'économie ivoirienne, longtemps axée sur la
production du binôme café\cacao, a permis à la Côte
d'Ivoire de se hisser au premier rang dans la sous-région Ouest
Africaine. L'on décrie cependant la vulnérabilité de cette
économie face aux chocs exogènes car dépendante des cours
internationaux de ses produits d'exportation. Cette partie a pour objectif de
mettre en évidence les traits spécifiques de l'économie
ivoirienne à travers les trois principaux secteurs que sont : le secteur
primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.
2211- Secteur primaire
Le secteur primaire ivoirien occupe plus de 60% de la
population totale et contribue à hauteur de 23% dans le PIB. On
désigne par secteur primaire, l'ensemble des activités
productrices des matières non transformées. Ce secteur est ainsi
composé de l'agriculture, des ressources animales et de l'exploitation
forestière.
+ Agriculture
L'agriculture représente le pilier de l'économie
ivoirienne en ce sens qu'elle occupe environ 66% de la population active et
génère 2\3 des recettes d'exportation de l'Etat. L'importance de
l'agriculture ivoirienne doit sa paternité aux différents atouts
naturels propices à cette activité, la mise en place de
structures d'encadrement et d'instituts de recherche agronomique et surtout aux
flux migratoires en direction de la Côte d'Ivoire. L'immigration de la
main d'oeuvre non qualifiée venue de la sous-région
principalement du Burkina Faso et du Mali a contribué au
développement de l'économie de plantation.
On distingue deux catégories de cultures agricoles, les
cultures de rente ou d'exportation et les cultures vivrières ou de
subsistances.
Les cultures d'exportation constituent la base de cette
économie. Elles se répartissent de la manière suivante
:
- zone forestière : café, cacao, palmier à
huile, hévéa, ananas, bananes douce etc. - zone de savane :
coton, anacarde, tabac etc.
Le binôme café\cacao représente à
lui seul près de 40% des recettes d'exportation et occupe plus de la
moitié de la population rurale. L'instabilité des cours de ces
produits et les différentes politiques misent en place en faveur de la
diversification des produits agricoles d'exportation encouragent bon nombre de
paysans et certains fonctionnaires à investir dans les cultures
d'hévéa ou de palmier à huile. Les revenus issus des
cultures d'hévéa ou de palmier à huile sont
réguliers (mensuels) et pratiquement stables, donc plus rentable.
Les cultures vivrières sont destinées à
l'alimentation des populations. Pratiquée de façon
traditionnelle, avec des méthodes archaïques, c'est une agriculture
de subsistance dont la production couvre la majorité des besoins
nationaux. Cependant les insuffisances se font sentir au niveau de la
production du riz. La Côte d'Ivoire importe ainsi une grande
quantité de riz pour combler ce déficit et satisfaire sa
population.
+ Exploitation forestière
L'exploitation forestière regroupe l'ensemble des
activités liées à la coupe et au travail du bois. Le bois
a constitué avec le café et le cacao les principales richesses du
pays durant les premières décennies de l'indépendance.
Mais ce secteur est depuis un certain moment en
déclin du faite de la déforestation abusive dans
les années 1960 et la disparition de certaines espèces
recherchées. Ce secteur est cependant prometteur avec l'afflux du
reboisement et des plantations de bois (teck).
+ Ressources animales
Il s'agit de l'élevage et de la péche qui demeurent
des activités marginalisées.
L'élevage est une activité peu
développée en Côte d'Ivoire car les populations ne sont pas
traditionnellement éleveurs. Le milieu naturel est défavorable en
zone forestière au sud à et l'ouest, à cause de
l'humidité qui favorise la prolifération des maladies nuisible au
bétail. La zone de savane est plutôt propice à
l'élevage, mais les populations sont des cultivateurs
s'intéressant peu à cette activité qui est laissée
aux mains des bergers peuls.
La production nationale en viande est insuffisante, elle
n'arrive pas à couvrir les besoins de la population. La Côte
d'Ivoire importe donc la viande en direction du Burkina Faso et du Mali.
La pêche est une activité économique
très importante car le poisson est un produit de grande consommation.
Les conditions de développement de cette activité sont
énormes. La Cote d'Ivoire bénéficie d'un réseau
hydrographique assez intense avec de nombreux cours d'eau, des lagunes et une
façade maritime de 520km. Au plan humain certains ivoiriens de la zone
côtière ont une longue tradition de pêcheurs. A tout cela
s'ajoute les infrastructures telles que les ports de péche d'Abidjan et
de San Pedro.
La pêche traditionnelle fournit environ 63% des
ressources en poisson et se pratique essentiellement dans les eaux
continentales avec des moyens rudimentaires (hameçon, filet, pirogue
etc.). Tandis que la pêche industrielle se pratique en haute mer avec des
moyens modernes. L'essentiel des prises est dominé par le thon, ce qui
fait d'Abidjan le premier port thonier d'Afrique.
Le secteur primaire, largement dominé par l'agriculture
demeure la clé de voute de l'économie ivoirienne. L'agriculture
est la principale animatrice des autres secteurs de l'économie tels que
l'industrie, le commerce et le transport.
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