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Analyse des conséquences de l'endettement public extérieur sur la croissance économique de la RDC (1991-2010)

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par Sulutani AMANI MAISHA
Institut supérieur pédagogique de Bukavu - Licence en pédagogie appliquée 2011
  

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II.2. LES ORIGINES DE LA DETTE PUBLIQUE DA LA RD CONGO35

La dette extérieure de la République démocratique du Congo, en phase de restructuration depuis 2002, trouve son origine durant les années de dictature de Mobutu en période de guerre froide. Plaque tournante de la CIA, le Zaïre de Mobutu a bénéficié d?une aide extérieure de plusieurs centaines de millions de dollars annuels de la part de ses parrains occidentaux. Ces derniers ont laissé se développer un système de corruption et de détournements de fonds, ainsi que le financement d?« éléphants blancs » - à commencer par le barrage d?Inga, à la baise du cycle d?endettement extérieur qui a conduit le pays à la

banqueroute dans les années 1980. Après une période d?euphorie (1967-1972), notamment due à la bonne tenue du cours du cuivre, les nuages économiques se sont en effet vite amoncelés. Dès 1973, année de la "zaïrianisation" des entreprises étrangères, les difficultés financières ont vu le jour et n?ont cessé de s?aggraver au fur et à mesure des années.

Dès 1976, Mobutu est contraint de rétrocéder les entreprises étrangères "zaïrianisées" et de mettre sur pied un Comité de stabilisation qui supervise l?application de deux programmes successifs (en 1976 et en 1977). Suite à l?échec de ce double programme, un troisième plan de stabilisation est mis en oeuvre en 1979-1980 sous la supervision du FMI. La monnaie du pays est dévaluée pas moins de six fois entre novembre 1978 et février 1980. Cette succession de mesures ne suffit en rien à enrayer la crise, mais Mobutu sait que son rôle géostratégique lui assure de bénéficier d?un flux extérieur continu pour boucler ses fins de mois.

Cependant, la crise de la dette du tiers-monde, dont le Zaïre est une des principales victimes en Afrique, bouleverse ce mécanisme bien huilé. Dès septembre 1983, le Zaïre fait partie des pays pionniers à passer sous la coupe des plans d?ajustement structurel(PAS) concoctés (dressés) par les institutions financières internationales. Commencent alors les années de "traitement de choc" et d?"assainissement" orchestrées par le Premier ministre Kengo wa Dondo, en étroite collaboration avec le FMI et la Banque mondiale. Le service de la dette mobilise plus des deux tiers des dépenses de l?État. Les coupes sombres dans les dépenses sociales poussent les populations à développer des stratégies de survie. Les soins de santé deviennent payants et les emplois de plus de la moitié des enseignants sont supprimés. Méme Mobutu, habitué à disposer d?un cinquième des recettes de l?État et inquiet de voir sa cassette personnelle allégée, exprime alors son désaccord.

Ce régime, agrémenté d?une succession impressionnante de rééchelonnements de dette (neuf au total !1), perdure jusqu?à la fin de la guerre froide, qui fait que Mobutu devient une relique dictatoriale d?un temps désormais révolu. Ses frasques (écarts) financières et politiques sont de moins en moins tolérées. Le massacre d?étudiants à l?université de Lubumbashi, en mai 1990, finit de ternir son image. Le Zaïre est définitivement lâché par la Belgique, puis par les États-Unis, ses anciens parrains, avant que la Banque mondiale et le FMI claquent la porte à leur tour.

Sur fond de pillages et de guerres, dont la première allait provoquer la chute du dictateur en mai 1997, la décennie des années 1990 débouche sur une rupture avec les institutions financières internationales et sur l?arrêt presque total du paiement de la dette

extérieure - seuls quelques remboursements d?arriérés ont été opérés par le gouvernement Kengo wa Dondo au milieu des années 1990, puis par Laurent Désiré Kabila en juin et juillet 1998, mais ils ont respectivement cessé dès le début de la première guerre (1996-1997), puis de la deuxième (août 1998).

Au fur et à mesure que les années ont passé, les intérêts ont continué de courir et de gonfler le stock des arriérés, jusqu?à 500 millions de dollars par an. Au début des années 2000, la dette extérieure congolaise, qui équivalait une décennie plus tôt au montant des biens mal acquis par Mobutu et son « clan » (8 milliards de dollars), atteignait plus de 13 milliards de dollars. Plus de 70% de cette dette était due aux créanciers bilatéraux du Club de Paris, dont les deux tiers à cinq pays (Etats-Unis, France, Belgique, Allemagne et Italie).

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