IV.3. IMPACT DE L'INITIATIVE PPTE
Pour entrer à l?initiative PPTE, un pays doit
présenter un niveau d?endettement insoutenable, en outre, la valeur
présente nette de la dette sur les exportations doit être
supérieure à 150%. L?objectif de cette initiative est donc de
ramener le service de la dette extérieure à un niveau qui ne
compromet pas la croissance économique des pays endettés.
Cette initiative est caractérisée par 4 grandes
phases :
1ère phase : le pays doit suivre un
programme triennal d?ajustement structurel avalisé par le FMI et la
BM destiné à la rédaction d?un Document de
Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), il
se focalise sur 3 grands piliers : restauration de la paix et bonne
gouvernance, la stabilisation macroéconomique et la
croissance pro-pauvre, la relance de l?économie national. La RDC a
implanté, lors de cette phase, un Programme Intérimaire
Renforcé (PIR), il était destiné à arrêter la
dégradation de la situation économique et stabiliser l?inflation
et le taux de change, entre juin 2001 et mars 2002 et un Programme
Multisectoriel d?Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR)
entre avril 2002 et juillet 2005, il visait un taux de croissance annuel moyen
du PIB de 6 % pour la période 2002-2005, une diminution du taux
d?inflation annuel à 5% à l?horizon 2005 et une augmentation
progressive des réserves internationales.
2ème phase : le pays atteint le point de
décision si le FMI et la BM jugent sa dette extérieure
insoutenable. Dans ce cas, ils définissent le montant intégral et
irrévocable dont bénéficiera le pays au terme de
l?initiative pour atteindre l?objectif de soutenabilité. La RDC atteint
cette phase en juillet 2003 car la valeur actuelle nette de sa dette sur les
exportations s?élevait à 758% la fin de 2002. Ainsi, pour la
dette congolaise, les allégements intérimaires requis devraient
s?élever à 5,3 milliards de USD en valeur actuelle nette.
3ème phase : le pays doit poursuivre les reforme
préconisées par le FMI et de BM et rédiger un DSRP
définitif. Actuellement, la RDC poursuit la Programme économique
du gouvernement et doit achever la rédaction de son DSRP
définitif. Elle doit en outre rembourser ses arriérés
envers ses créanciers bilatéraux du club de Paris. Sur les 9703
millions de USD que la RDC lui devait au 30 juin 2002, plus de 90% sont
constitués d?arriérés.
4ème phase : finalement, le pays atteint le
point d?achèvement. A ce niveau, les allégements calculés
au point de décision sont appliqués au pays. Ce point devrait
être atteint par la RDC en juillet 2006 mais cela n?a été
possible en raison des retards accumulés dans la rédaction de
DSRP intérimaire et définitif.
Toutefois, cette initiative présente un certain nombre
d?inconvénient qui réduisent son efficacité en
manière d?endettement des pays endettés dont la RDC :
1' les étapes pour bénéficier des
allègements sont souvent lentes et exigeantes, ce qui est susceptible
de décourager l?adhésion et les efforts de la part des pouvoirs
politiques ;
1' le paiement ai titre du service de la dette reste
élevé. En effet, environ 80% de la dette extérieure
congolaise est constituée d?arriérés de paiements. Or, le
critère de conditionnalité est de les rembourser pour
bénéficier des allégements. Cette situation
conduit à un effet « boule neige » et à
l?aggravation de la dépendance extérieure du
pays.60
Le 23 juillet 2003, la RDC a accédé au point de
décision «de l'initiative PPTE». Par ce fait, elle a obtenu le
bénéfice des conditions de Cologne, soit des allégements
supplémentaires de 23% pour un montant total de USD 262 millions. Ainsi,
l'ensemble des allégements obtenu des créanciers membres du Club
de Paris a-t-il atteint 90%. Elle atteint la décision
d?achèvement dans le cadre de l?Initiative en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés (I-PPTE) le 01 juillet en 2010. Il a
été caractérisé par une amélioration
significative de l?environnement interne entre autres, la forte croissance
économique, la stabilité du cadre macroéconomique.
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