1.1.5 L'inflation
Selon le professeur J.L. MASTAKI, « l'inflation est une
hausse généralisée et soutenue des prix de biens et
service d'une économie donnée ".
Pour P. Bezbakh et Al (Op. Cit, P328), « l'inflation
désigne un phénomène inscrit dans la durée et
touchant la plupart des prix des biens et des services ". On ne saurait donc
parler d'inflation s'il se produit une hausse de prix ponctuelle méme de
forte importance. Il en est de même si cette hausse de prix provoque
simplement une baisse de la demande des biens concernés et ne provoque
pas d'effet en chaîne sur les autres prix.
D'où l'inflation est une hausse des prix
généralisée et durable qui peut s'amplifier et devenir
incontrôlable.
Les causes de l'inflation selon le professeur J.L.
MASTAKI
1. Les causes monétaires :
C'est quand il y a augmentation de la monnaie alors que la
production est constante.
2. L'inflation par les coûts :
C'est lorsque les coüts de production augmentent, ce qui
entraîne une augmentation de prix de vente des biens et service.
3. L'inflation par demande :
Sur base de la première cause « les causes
monétaires », les néo - classiques disent que l'inflation
est un « phénomène monétaire ».
Les différentes formes d'inflation selon P. Bezbah
et al (Op. Cit, P328)
· L'inflation par la demande :
(excès de demande sur l'offre),
· L'inflation monétaire :
(croissance de la masse monétaire supérieure à la
production réelle),
· L'inflation des coûts : (hausse
des facteurs de production et /ou de commercialisation).
· L'inflation budgétaire
:(déficit du budget de l'Etat financé par la
création monétaire).
Le terme « inflation » implique donc l'existence
d'un mécanisme de transmission des hausses de prix (des « relais
inflationnistes ») qui fait que, de proche en proche, un grand nombre de
prix de biens et de services et la plupart des revenus sont touchés.
Cela se produit en particulier quand il existe des règles d'indexation
des revenus sur les prix (institués par l'Etat ou par des conventions
collectives) prévoyant des hausses automatiques de
rémunération quand la hausse des prix devient supérieure
à un taux plancher.
Le phénomène inflationniste est compatible avec
la stabilité (voire la baisse) de certains prix, l'indicateur de
l'inflation étant un indice qui mesure la variation du prix d'un «
panier de biens » ordinairement consommés. Si le poids des biens
dont les prix augmentent l'emporte sur celui des biens dont le prix diminue,
l'indice marquera une hausse du niveau moyen des prix, qui sera «
inflationniste » si la hausse se poursuit et s'étend.
On parle d'inflation « rampante » ou « contenu
» quand la hausse des prix reste faible (moins de 2% par an), d'inflation
« ouverte » quand le taux d'inflation s'élève au -
dessus de ce niveau d'inflation « galopante » quand on atteint une
inflation « à deux chiffres » et « d'hyperinflation
» quand l'inflation ne cesse de s'accélérer pour atteindre
des niveaux incontrôlables.
Les effets de l'inflation selon P.Bezbakh (Op. Cit,
P329)
Le terme « inflation " (étymologiquement du latin
inflare, « enfler ") évoque un phénomène
pathologique, normal, qu'il conviendrait d'éliminer.
Une économie « saine " serait donc une
économie sans inflation, la stabilité des prix reflétant
une situation sans tension particulière sans « excès ", et
permettant aux différents agents de pouvoir apprécier
correctement leurs revenus réels actuels et futurs.
Un des effets pervers les plus importants de l'inflation,
surtout quant celle - ci est instable, est de rendre difficile le calcul
économique ainsi que les prévisions en général. Les
agents sont alors amenés à anticiper des taux d'inflations (le
plus souvent en extrapolant les taux récents) et, de ce fait, à
se faire eux - méme les vecteurs de l'inflation. Ainsi, lors de
négociations salariales, les syndicats infegrent dans leurs
revendications la perte de pouvoir d'achat liée à la
dépréciation attendue des salaires nominaux, et les
prêteurs majorent leurs taux d'intérêt. Les anticipations
inflationnistes tendent donc à devenir « auto réalisatrices
".
Mais ce processus, qui pourrait être « neutre " si
tous les prix et tous les revenus augmentaient dans la méme proportion,
s'accompagne le plus souvent d'une distorsion des prix relatifs et d'une
croissance inégale des revenus.
En effet, les prix des différents biens et services
n'augmentent jamais au même rythme, pour des raisons tenant soit aux
mécanismes de transmission de l'inflation, soit au comportement des
agents, ou aux différences de gains de productivité.
De plus, les revenus nominaux et réels des
différentes catégories sociales n'évoluent pas non plus de
la méme façon, suivant leur rôle dans l'économie,
leur capacité de négociation et la nature même de leurs
revenus. Ainsi, on considère que les « actifs " se protègent
mieux de l'inflation que les retraités et les pensionnés, et que
l'inflation qui s'accélère bénéficie aux
emprunteurs, dont le poids de la dette s'allège au détriment des
prêteurs.
L'inflation exerce un autre effet négatif
sur l'économie d'un pays quand son taux s'écarte de
celui de ses concurrents. Si ce « différentiel d'inflation "
devient important, il détériore en effet la
compétitivité - prix des produits des pays les plus
inflationnistes, autant à l'exportation que sur leur marché
intérieur. La détérioration de la balance commerciale
qui
en résulte déprécie la monnaie du pays
déficitaire, ce qui enchérit le coût de ses importations.
Cette inflation « importée " accentue encore la hausse de ses prix
intérieurs. C'est la raison pour laquelle la plupart des grands pays
industriels se sont engagés après les chocs pétroliers des
années 1973 et 1979 dans des politiques de rigueur, dites de «
désinflation compétitive» pour s'aligner sur les taux
d'inflation des pays les moins inflationnistes.
|