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L'art du désert - Etude des peintures aborigènes contemporaines du désert central d'Australie dans le contexte de la culture aborigène et du marché de l'art.

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par Amandine Dooms
Université Libre de Bruxelles - Histoire de l'Art et Archéologie. Civilisations non-européennes 2001
  

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2.1.2 Les peintures de sable.

2.1.2.1 Description formelle

Aussi appelées « ground painting » en anglais, les peintures de sable (ILL.11-14) sont d'immenses tableaux formés sur le sol avec les couleurs et textures naturellement présentes dans le désert, c'est-à-dire principalement des pigments, des graines, des herbes hachées, des plumes, de la fiente, du sang et du sable. La majorité de ces compositions varient entre 6 et 30 m2 (Kimber 1993, 231) mais d'autres atteignent 100 m2, ce qui permet des compositions très complexes dont les tableaux sur toile ne sont généralement qu'un fragment (Michaels 1994, 53). Certaines peintures de sable sont construites autour d'un piquet central décoré et peuvent contenir des objets sacrés.

2.1.2.2 Peintures religieuses

Ces peintures sont rituelles. Elles sont composées lors de cérémonies qui
peuvent durer plusieurs jours. En général, on compose une peinture par jour qui
sera détruite à la fin de la journée par les danseurs. Néanmoins, on conserve

parfois une peinture pour l'incorporer à celle du lendemain. Ces tableaux, associés aux peintures corporelles, aux chants et aux danses, sont un moyen de renouer le contact avec les ancêtres originels. Considérées comme dangereuses pour les non-initiés à cause des forces ancestrales qu'elles invoquent, ces cérémonies sont maintenues secrètes (Isaac 1984, 45).

2.1.2.3 Etapes de fabrication

Les hommes qui font le tableau sont tous d'âge mûr car ils doivent avoir un niveau d'initiation très élevé qui leur permette de connaître précisément toutes les étapes du rituel et le rôle de chacun. Les initiés réunis pour la cérémonie choisissent une surface plus ou moins plane qu'ils défrichent sur un site souvent lié à l'émergence ou à la disparition de l'ancêtre qu'ils s'apprêtent à vénérer. Ils recouvrent le sol de terre de termitière mouillée puis séchée et y ajoutent parfois leur propre sang (Strehlow 1964, 51). Ces techniques rendent la surface bien plate et durcie. Les différents matériaux nécessaires sont rassemblés et préparés : les herbes sont finement hachées puis colorées avec de l'ocre ou de l'argile en poudre de manière à former une pâte colorée semblable à du papier mâché. Les cercles sont formés en premier par plusieurs personnes assises autour du motif en construction. Ce principe de construction induit l'absence de sens du tableau : on peut le regarder depuis n'importe quel côté, d'autant plus que ces compositions ne sont pas de formes régulières mais plutôt une surface aux bords ondulants. Les "artistes" forment les motifs avec de petits tas de pâte colorée juxtaposés; on pourrait voir là l'origine de points caractéristiques des peintures actuelles sur toile. Ce travail est lent et est souvent accompagné de chants fredonnés associés au tableau réalisé. A la fin de la cérémonie, le tableau est entièrement détruit par les pas des

danseurs. Ainsi les non-initiés qui viendraient sur place après la cérémonie n'en trouveraient presque plus de traces. (Isaac 1984, 212-3).

Les groupes des Aranda de l'Est et du Sud comme ceux du désert occidental ne construisent pas ces peintures de sable, mais font des cérémonies similaires où le support des motifs rituels est non pas le sol mais des boucliers (Strelhow 1964, 51). Des peintures de même type peuvent également décorer des pierres, des coolamons, sorte de grands plats qui servent au transport, et d'autres objets utilisés principalement lors de rituels (ILL. 15-18).

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