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L'art du désert - Etude des peintures aborigènes contemporaines du désert central d'Australie dans le contexte de la culture aborigène et du marché de l'art.

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par Amandine Dooms
Université Libre de Bruxelles - Histoire de l'Art et Archéologie. Civilisations non-européennes 2001
  

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2.1.3 Les dessins de sable

Traditionnellement, la parole peut être accompagnée de dessins symboliques ou figuratifs faits dans le sable et illustrant le discours. Il pourrait s'agir, par exemple, d'une chasse ou de l'histoire d'un ancêtre, ou encore d'expliquer l'organisation sociale de la société (ILL.19). Au fur et à mesure de l'histoire, le narrateur efface les dessins de la main pour illustrer la suite. Se succèdent ainsi plusieurs scènes attachées à l'histoire. Le dessin remplace même parfois la parole tout comme le langage des signes qu'utilisent les Aborigènes (Petitjean 2000, 56). Les peintures contemporaines utilisent souvent les mêmes signes que ceux que l'on voit dans les dessins de sable (Petitjean 2000, 56).

2.1.4 Les arts du corps

2.1.4.1 La peinture corporelle

La peinture corporelle est une des sources de motifs pour les artistes contemporains. Tout comme les peintures de sable et l'art rupestre, elle existe avant tout dans le contexte rituel religieux et utilise des cercles concentriques, des points, des lignes...(ILL.20). Selon T.G.H. Strehlow, elle sert, tout comme de nombreux masques et costumes africains, à transformer les danseurs et autres participants des cérémonies qui deviennent les ancêtres à qui sont destinées les cérémonies (Strehlow 1964, 52). Les motifs et les couleurs diffèrent selon les groupes et selon les cérémonies ou selon les occasions, telles que la protection lors des guerres ou la parade amoureuse. Les couleurs disposées au doigt sur la peau recouverte de graisse animale sont celle de la terre : ocre rouge, jaune et brun, argile blanche et charbon. L'ocre rouge est considérée comme la plus sacrée, invoquant la puissance et des significations profondes et secrètes (Isaacs 1984, 56).

Bien plus que de la simple peinture, on retrouve parfois une seconde peau faite sur le danseur à base d'herbes hachées et collées, de plumes, de fientes d'oiseau, etc, telle une peinture de sable sur support humain (ILL.12, 21) (Isaacs 1984, 65-6). Il ne faut pas oublier que, dans la culture aborigène, le vêtement est quasi inexistant ; la peau est donc le support direct de toutes décorations (bien qu'actuellement les vêtements occidentaux sont de plus en plus répandus : short, tee-shirt...).

2.1.4.2 La scarification

La scarification est également fort répandue. Comme la peinture, elle correspond à un statut mais est définitive. Plus que la douleur momentanée qu'elle engendre, c'est le dessin qui compte (Isaacs 1984,54). Les motifs sont les mêmes que dans les autres formes d'art aborigène vues jusqu'ici.

2.2 Historique du courant artistique contemporain.

2.2.1 Les premiers objets aborigènes du désert fabriqués au vingtième siècle.

Au début de la colonisation du désert qui accompagna l'inauguration de la ligne de chemin de fer trans-australienne en 1915, les femmes aborigènes des missions des Monts Warbuton (1934) et d'Ernabella (1939) furent encouragées dans la production de statuettes de bois destinées à la vente dans les grandes villes. Ces statuettes, connues sous le nom de toas (ILL.22), sont donc des inventions liées à la colonisation et s'insèrent peu dans la tradition aborigène. Parfois, leurs décorations reprennent des signes et des motifs traditionnels sortis des grandes compositions que sont les peintures corporelles, de sable ou rupestres. A Ernabella, des sacs, écharpes, tapis, ceintures, décorés comme les toas avec des motifs traditionnels furent également fabriqués pour la vente. Vers 1972, ces objets tissés furent remplacés par les batiks. (Caruana 1994, 102-3).

Les peintures sur toile diffèrent des toas car, même si elles ont incorporé des éléments nouveaux que sont le médium et le support, elles s'insèrent dans la continuité de la tradition. La peinture n'est pas un simple élément de décoration sur l'objet mais forme l'objet lui-même. De plus, en tant que séquences extraites des ensembles plus grands que sont les peintures de sable, les compositions gardent plusieurs niveaux de signification accessibles selon les niveaux d'initiation, et ont ainsi un sens traditionnel profond pour ceux qui savent l'y trouver. Une troisième chose distingue les peintures sur toile des toas : elles sont

insérées dans le marché de l'art en tant qu'oeuvre d'art et pas seulement en tant qu'objet artisanal ethnologique.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon