3. Les chiffres de la souffrance au travail
Le stress aujourd'hui est étudié dans sa
globalité et scientifiquement, les chercheurs théoriciens, hommes
politiques, chefs d'entreprises, tout le monde s'y intéresse et en
parle.
Un chiffre fait particulièrement frémir,
le conseil économique, social et environnemental estime le nombre de
suicides liés au travail à près de 300 ou 400
décès par ans. Ce chiffre ne peut être
déterminé avec exactitude car il est complexe à mesurer.
Autre exemple frappant, chez France TELECOM en moins de 2 ans 25
salariés se sont donné la mort, et immanquablement les amis,
collègues ou les lettres laissées évoquent la souffrance
au travail.
Dans un article intitulé « Suicides
liés au travail: lettre ouverte à Xavier Bertrand » et
publié dans l'express en avril 2011, Jean-Claudes Delguenès met
en avant des chiffres qui cernent l'ampleur de la situation. « La
France a le triste privilège de se classer parmi les pays qui affichent
la plus forte mortalité par suicide. Quoique stabilisé, aux
alentours de 11 000 à 12 000 décès par an depuis 1993, le
chiffre reste élevé : il est supérieur au nombre des
victimes du sida ou de la circulation routière. Fait aggravant, une
victime sur deux a moins de 50 ans. Fait troublant, les catégories
professionnelles les moins touchées - taux de suicide inférieur
à 20 pour 100 000 - sont toujours les mêmes depuis 1945 : les
cadres, les professions libérales et intellectuelles.
»
Le stress touche tout le monde, 1 salarié sur 3
est concerné par des troubles liés au mal être au travail,
8 % des salariés, principalement des femmes prennent des psychotropes
dans l'unique but de tenir au travail.
Dans une étude intitulée « stress au
travail : les faits et les chiffres » publiée en 2004 dans les
échos l'IFAS souligne l'inégalité par rapport au stress
:
· Les femmes sont plus touchées que les
hommes : 34% évoquent ressentir un « sur stress » contre 20 %
des hommes.
· Les non cadres souffrent eux aussi d'avantage, 25
% des non managers ressentent un « sur stress » contre 20 % des
managers
· L'âge est lui aussi discriminant, à
partir de 40 ans les risquent de « sur stress » sont
décuplés.
· On retrouve aussi la difficulté de
concilier vie professionnelle et vie personnelle, 50 % des femmes sont
concernées par ce problème contre 41% pour les
hommes.
D'après le reportage diffusé sur France
3 « la mise à mort du travail », la France est au
troisième rang en terme de productivité horaire derrière
la Norvège et les USA, chose curieuse et tenue secrète à
l'heure du « travailler plus pour gagner plus ».
En France un million de personnes sont
touchées par des accidents au travail ou sur le trajet pour s'y rendre,
et par des maladies professionnelles, se traduisant par un coût
considérable, une fortune à l'échelle de l'Europe, chaque
pays de l'Union européenne y consacre entre 3 et 4% de son
PIB.
Le stress et la souffrance au travail sont donc des
éléments à prendre en considération urgemment en
raison de leur gravité mais aussi de leur impact sur l'économie
entière. Aujourd'hui aucun pays n'y échappe, la France comme les
autres pays doit prendre la mesure de cette tendance lourde afin
d'élaborer des plans d'action. Pour cela il va être capital de
bien en comprendre les tenants et aboutissants de ce fléau afin de
pouvoir l'étudier et par la suite de trouver des solutions efficaces et
surtout applicables.
|