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Le roman pour adolescents et les outils numériques, évolution d?un paysage éditorial. comment internet devient le tremplin du marketing littéraire et des grands formats jeunesse ?

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par Adriana Tourny
Université de Villetaneuse Paris XIII - Commercialisation du livre - en alternance 2011
  

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1. Comptabiliser et comprendre le lectorat grâce à Internet.

Génération Google, génération zapping, les jeunes sont difficiles à suivre, à cerner et à séduire. Internet va alors devenir un outil précieux pour l'éditeur qui y trouve le moyen d'effectuer des études marketing tant qualitatives que quantitatives. Grâce aux minis-sites, blogs et réseaux sociaux, les éditeurs vont donc non seulement suivre l'évolution de la popularité de leurs livres mais les réactions des lecteurs.

Les études quantitatives peuvent être effectuées via les sites, les blogs et les réseaux sociaux comme Facebook. Les éditeurs peuvent ainsi savoir, grâce aux inscrits, la fréquence des connexions à leurs sites, par jour, par semaine etc. Ils ont aussi la possibilité de comptabiliser le nombre de nouveaux inscrits. C'est un très bon indice sur ce qu'il reste à faire en termes de promotion.

L'éditeur peut aussi s'aider des Like de Facebook pour savoir si le livre ou les informations fournies satisfont les lecteurs. Ce « J'aime » de Facebook est très utile puisqu'il donne des informations tant quantitatives que qualitatives. Si 90% des adolescents sont inscrits sur Facebook et y sont très actifs, on peut alors croire qu'ils « aimeront » les pages concernant des auteurs ou romans qu'ils ont appréciés. Par conséquent, les chiffres obtenus d'après Facebook sont pris très au sérieux par les services marketing des maisons d'édition.

Exemple avec la page Facebook de la collection Cherub chez Casterman :

Des votes quantitatifs, tels que des Quizz, sont effectués sur les sites et blogs des éditeurs. Les votes permettent d'obtenir des informations précieuses car plus ciblées. Fait de questions fermées telles que : « Quel livre préférez-vous entre tel ou tel titre ? >> ou encore « Avez-vous lu tel livre ? >>110, cette technique évite aux éditeurs de faire appel constamment aux agences marketing externes, habituellement très onéreuses.

Effectuer une enquête sur Internet comprend des risques de biais. En effet, l'internaute pourra être influencé par l'avis des autres internautes, si les sondages sont apparents, mais aussi par le moment et l'endroit où l'internaute répondra au questionnaire. Malgré ces biais, ces cybers études quantitatives rendent un grand service aux éditeurs pour suivre l'évolution de leurs ouvrages au sein du public et pour mieux comprendre ce qu'aime et souhaite ce public.

Si l'éditeur souhaite réellement cerner ses lecteurs, il sera conseillé de se tourner vers les cybers études qualitatives.

Les études qualitatives seront plus facilement effectuées sur les blogs et les sites que sur les réseaux sociaux puisqu'elles demandent un développement, voire un débat

110 Op.cit. Annexe E. Captures d'écrans 2 et 3.

entre internautes. Les éditeurs vont donc animer des groupes de discussions en posant une question ouverte telle que : « Donnez nous votre avis sur... », « Pourquoi êtes-vous fan de... », « Quel personnage préférez-vous dans tel livre ? ». Les internautes aiment participer à ce genre de débats qui animent la communauté. Ils peuvent s'exprimer et participer à la vie autour de leur livre. Cela concorde avec l'état d'esprit dans lequel se trouve aujourd'hui les adolescents et jeunes adultes, libres de s'exprimer sur leurs goûts et ressentis.

Ces études deviennent des échanges très enrichissants. Les éditeurs instaurent une proximité avec leurs lecteurs que seul Internet rend possible. Les lecteurs sont en demande d'une écoute sincère et le fait de leur demander leurs avis et leurs recommandations est un point fort en faveur de l'éditeur. Les lecteurs s'expriment sur les déceptions qu'ils ont rencontrées au cours de leurs lectures, sur les personnages qu'ils préfèrent. Ce dernier exemple peut être utile si l'éditeur souhaite effectuer un roman sur l'un des personnages secondaires d'un titre déjà publié. Par exemple, on pourrait imaginer un livre sur les aventures d'Hermione Granger après sa vie auprès d'Harry Potter.

Des études qualitatives sont parfois lancées au sein de forums par les éditeurs mêmes. Censé être un lieu réservé aux internautes, les éditeurs ont compris qu'il était utile d'animer aussi cette plateforme d'échanges.

Les débats lancés par les éditeurs sont une source d'informations qui vient à intéresser les concurrents. Tous se rendent sur des plateformes dédiées aux romans ados afin d'observer ce que font les autres éditeurs mais aussi afin de rencontrer des publics qu'ils n'auraient pas. Ainsi, Céline Vial confie que le service marketing de Flammarion Jeunesse se rend souvent sur les forums et blogs de ses concurrents pour trouver de nouvelles idées et comprendre ce qu'il reste à développer chez Flammarion. « C'est une sorte d'espionnage industriel mais c'est légal et pas méchant. Tout le monde le fait ! »111, dit-elle. L'éditeur se crée un pseudonyme et participe aux discussions comme une adolescente le ferait. Cela sous-entend qu'il adopte un vocabulaire d'adolescent et des réactions d'adolescente. Les internautes sont en quelque sorte manipulés mais cela reste inoffensif. On se demande tout de même si certains éditeurs ne se rendent pas sur des

111 Op.cit. Annexe A, n°3.

forums, en se faisant passer pour des adolescentes, afin de conseiller leurs romans... Si c'est le cas, les internautes n'ont qu'à bien se méfier. Ce n'est pas faute de mettre en garde les internautes sur les dangers d'Internet. Les pseudonymes et les avatars sont tels qu'on ne sait jamais vraiment qui ce cache derrière une jolie photo.

Les sites Internet et les réseaux sociaux permettent en outre de récolter l'avis des lecteurs. Les services marketing peuvent s'en servir pour créer des Opérations Commerciales. Prenons l'exemple de cet été où les forums se sont remplis de discussions sur les romans << de plage >>. De ces discussions se dégagent des tendances sur les thèmes, les genres, les styles d'écriture, qui vont aider les éditeurs à améliorer leur futur programme d'été ou à réfléchir sur les possibles OPE commerciales à faire. Par ailleurs, les questionnaires peuvent, tout simplement, nourrir les communautés déjà existantes, ici on parle aux Happy Few.

Enfin, le Web permet aussi de pister ses utilisateurs. Grâce aux adresses IP des ordinateurs, les éditeurs peuvent savoir combien de pages ont été lues, lesquelles sont les plus populaires, combien de temps les lecteurs s'y consacrent, s'ils y reviennent ou non etc. C'est ainsi que les éditeurs savent si une page est obsolète et inutile ou, au contraire, très en vogue. Dans ce dernier cas, on pourra lui accorder plus d'espace et développer le sujet. Tout est bon pour améliorer son service et ses produits. Ces démarches sont marketing et uniquement marketing. Un éditeur ne peut pas pratiquer ces techniques et se dire anti-marketing, ce serait une vraie contradiction. Toutefois, sans tomber dans un marketing viral incontrôlable, il est aujourd'hui important de se rapprocher de ses lecteurs si ce n'est que pour les tenir informés et écouter leurs commentaires. << Tout est mesurable sur Internet. Nous pouvons suivre précisément l'impact d'une campagne >>112, confirme David Pavie, Directeur des sites grand public chez Hachette Livre.

Comme l'a écrit Claude Combet, journaliste Livres Hebdo : << Sur le Net, où l'essentiel reste à inventer, toutes les idées sont bonnes à prendre >>113.

112 SNE, Assises Professionnelles du Livre : A l'heure du numérique. Institut océanographique de Paris - 21 octobre 2010.

113 Op.cit. Dossier Montreuil. LivresHebdos.fr

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery