WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le roman pour adolescents et les outils numériques, évolution d?un paysage éditorial. comment internet devient le tremplin du marketing littéraire et des grands formats jeunesse ?

( Télécharger le fichier original )
par Adriana Tourny
Université de Villetaneuse Paris XIII - Commercialisation du livre - en alternance 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C. Le roman ados et les outils numériques : Promouvoir et vendre différemment.

1. La nouvelle promotion pour les adolescents : quelques conseils pour devenir leur « ami >>.

Le socialnetworking et le webmarketing sont deux choses distinctes. Les spécialistes du marketing du Net insistent fortement sur l'importance de maîtriser le webmarketing dont le socialnetworking fait partie.


· Le webmarketing :

Le webmarketing, ou marketing sur Internet, englobe les actions menées sur :

- l'éditorial :

Constitution de catalogues de marques (sites), de collections ou de titres (mini-sites). Ici, il est question de réfléchir sur la campagne à mener selon si elle concerne un roman, une collection ou une saga. David Pavie explique qu'en France, « Google renvoie 40% de trafic vers les principaux sites d'informations et Facebook seulement 1%. Tandis qu'aux États-Unis, Facebook génère 14% de trafic des principaux sites d'informations et Google seulement 7%. Donc d'un cas de figure à l'autre, l'apport des outils n'est pas le même >>120.

- La publicité :

Achat d'espaces (médias et Google) et de mots-clés (Google Search), partenariats et jeuxconcours. La publicité online est très proche de celle du offline, cela prend beaucoup de temps et coûte relativement cher.

120 Op.cit. Assises Professionnelles du livre.

L'éditeur pourra favoriser sa publicité en achetant des espaces sur Google Search. Référencement payant, ces espaces sont des liens sponsorisés qui permettent d'obtenir une très bonne visibilité.

Des partenariats avec d'autres médias reviennent moins chers et fonctionnent bien. Il peut s'agir d'un partenariat avec le site d'un journal ou d'un magazine.

Le webmarketing conserve des formats proches du offline comme l'affichage. La publicité sera par exemple affichée en fond d'écran de la page d'accueil. Cette technique a un véritable impact sur l'internaute puisque qu'elle capte son regard dès la connexion.

Enfin, l'achat de mots-clés est absolument primordial pour accroître sa visibilité. Pour cela, différentes techniques sont données par Google. La dernière est celle de Google Win/Win qui permet à la marque de faire des simulations d'achat de mots-clés afin de savoir lequel aurait le plus d'intérêt. Le logiciel donne des idées, fait un devis du coût de l'achat et du nombre potentiel de clics sur une semaine. Enfin, le logiciel permet aussi d'analyser la concurrence qu'aura le mot-clé. Nicolas Cauchy parle de << méthode révolutionnaire >>121, ce que l'on veut bien croire.

- La relation client :

Newsletter, emailing, animation des réseaux sociaux (Facebook, blogs et autres).

Tout d'abord, les newsletters demandent beaucoup de travail. Le contenu doit toujours apporter quelque chose au destinataire. Une newsletter qui ressemblerait à de la publicité serait mal reçue. De plus, << il convient de choisir un hébergeur homologué capable de délivrer correctement de grandes quantités de mails qui ne seront pas considérés comme des spams (critère de << délivrabilité >>) >>122, explique Anne Assous.

Il en va de même pour l'emailing. Alors que la newsletter est un << abonnement >> aux informations d'une marque, l'emailing est un envoi groupé de mails à une certaine quantité d'internautes pour une campagne ciblée.

Enfin, l'éditeur doit investir les réseaux sociaux. En choisissant le socialnetworking, l'éditeur passe << de la communication descendante à la conversation >>. FlickR, Twitter, LinkedIn, Facebook et autres, sont des communautés qui grandissent de jour en jour. << Facebook est souvent désigné comme le 3e pays du monde avec 500 millions d'habitants >>123, raconte David Pavie. S'en passer semble de plus en plus difficile pour les

121 Printemps du numérique, Saison 2. Le webmarketing et le livre. Nicolas Cauchy. 2011.

122 Op.cit. Assises Professionnelles du livre.

123 Ibid.

éditeurs. << Facebook a cet avantage de reposer sur le ton du déclaratif ce qui fait de ce réseau une mine d'informations pour tous professionnels du marketing » ajoute-il.

- Le référencement :

Le référencement se fait via différents moyens. L'achat de mots-clés, l'affiliation à d'autres sites (partenaires, Facebook, blogs...) en font partie. Afin d'améliorer son référencement, l'éditeur peut utiliser Google Analytics qui permet de calculer l'audience de son site web. Un éditeur qui n'aurait pas beaucoup de moyens peut compter sur le référencement naturel ce qui risque de le renvoyer loin de la première page Google. Un bon référencement peut faire beaucoup pour le succès d'un livre, d'une collection, d'un auteur ou d'un éditeur. Toutefois, il faut souvent attendre plusieurs mois pour voir l'effet du référencement.

Le webmarketing est un engagement à long terme << incontournable » pour Anne Assous. << Il y a une génération de digitals natives qui va arriver à l'âge adulte et à laquelle il faut répondre. 96% des jeunes de 18 à 24 ans sont membres d'un réseau social »124 ajoute-elle. Il y a une véritable attente de la part des adolescents et des jeunes adultes. La popularité des blogs de lecture pour ados, des pages d'éditeurs jeunesse Facebook en est la preuve. Être présent dans l'univers des jeunes est un devoir culturel pour les éditeurs qui ne doivent pas croire que les gros lecteurs ne sont pas de gros utilisateurs d'Internet. Au contraire, les jeunes d'aujourd'hui sont les deux.


· Le socialnetworking :

Les réseaux sociaux sont des outils utilisés quotidiennement par des millions de français. Pourtant, dès qu'une marque décide d'y faire son entrée, des règles précises, voire, une << philosophie », sont à adopter. À l'origine lieux de partage, les réseaux sociaux sont basés sur l'échange entre adhérents. Toute personne peut décider d'entrer dans un réseau et de prendre la parole en toute liberté. C'est parce que l'échange et la liberté sont les fondements des réseaux sociaux que Facebook a eu raison de nommer ses inscrits des << amis ». En effet, les internautes qui se mettent en contact peuvent agir comme il le ferait dans la vie. Ils discutent, critiquent, conseillent, jugent parfois mais le principal est qu'ils

124 Ibid.

soient présents et jouent le jeu de l'échange. Ainsi, les marques, comme les maisons d'édition ou les auteurs, se doivent d'adhérer eux aussi à ce concept d'échange et de liberté. Traiter le << fans>> ou l'<< ami >> en égal est une priorité. Plus important encore, l'ami ne souhaite pas être considéré comme un consommateur, comme une part de marché. Nicolas Cauchy explique lors de son intervention au Printemps du numérique, que l'éditeur doit à tout prix << se méfier des messages trop publicitaires >>. La motivation de l'éditeur en s'inscrivant dans les réseaux sociaux ne doit pas être celle de vendre mais de s'engager auprès de ses lecteurs. Utiliser les réseaux sociaux est un investissement continu, à temps réel. Il faut animer les pages, réactualiser les informations, répondre aux lecteurs et surtout tenir compte de leurs commentaires. Si entre amis il est facile de s'écouter les uns les autres, il paraît parfois peu naturel pour une marque de prendre en compte les conseils d'amateurs. Un tel comportement ferait vite basculer l'éditeur dans la ligne de mire des internautes qui ne se retiennent pas pour exprimer leur mécontentement. L'éditeur doit voir son lecteur, non pas comme un amateur mais comme un ami. C'est pourquoi l'éditeur va devoir adapter son discours. Il doit bannir le langage publicitaire mais il doit aussi adopter un langage et un comportement similaire à celui de ses << amis >>. Toutefois, l'éditeur doit garder le contrôle de la situation. Malgré << l'esprit Web >>, il faut continuer à être professionnel, c'est un équilibre à faire attentivement. S'il n'est pas là pour vendre, l'éditeur peut, par contre, servir l'image de sa marque grâce à une bonne communication.

Une bonne communication repose sur une éthique toute simple que Nicolas Cauchy décrit en quelques points : << Fidéliser, alerter, immerger >>125.

Les actions pour suivre cette éthique peuvent être résumées comme suit :

L'éditeur doit absolument mettre des contenus de qualité. Les << amis >> sont des initiés qu'il ne faut jamais sous-estimer. Leur donner des informations en avant-première, par exemple, est un témoignage de reconnaissance. Il faut installer une relation de confiance privilégiée. Nicolas Cauchy emploi le terme de << désintermédier la communication >>126.

<< Solliciter régulièrement ses lecteurs pour créer une relation pérenne >>127.

125 Op.cit. Printemps du numérique Saison 1. Les réseaux sociaux.

126 Ibid.

127 Ibid.

L'éditeur doit accepter les commentaires négatifs bien que ceux-là puissent blesser. C'est souvent pour le bien de la marque que « l'ami » prendra le temps de faire un commentaire négatif. Il faudra donc en tenir compte et même remercier l'internaute de sa remarque. Il faut toujours renforcer le lien de confiance.

Investir les réseaux sociaux est une action dans la durée. L'éditeur ou l'auteur n'aura pas intérêt de s'arrêter en cours de route au risque de décevoir des internautes et ainsi, de perdre des lecteurs.

Permettre aux internautes de devenir des créateurs de contenus. En plus des commentaires, les « amis » doivent pouvoir partager leurs créations avec leur « ami » éditeur. Une vidéo pour un roman, une bande-son, une illustration ou une fanfiction, tous les contenus devraient être reçus par l'éditeur, comme nous l'avons vu avec le cas de Penguin Jeunesse avec le site Spinebreakers. Des éditeurs et auteurs français ont d'ailleurs entrepris d'effectuer des publications collectives à l'aide d'internautes. Nous avons tous entendu parler du projet d'Anna Gavalda, en partenariat avec Facebook et France Loisirs, basé sur le thème du cadavre exquis. Sur Facebook, l'auteur publie les pages de son roman dans son avancement et à sa droite, une page blanche est laissée aux internautes pour toutes interventions. Ils peuvent intervenir sur l'action d'un personnage, conseiller une aventure etc. Au bout d'un certains temps, l'internaute ayant obtenu le plus de votes voit son idée être intégrée au récit de l'auteur et cela jusqu'à la fin du roman.

Il est important que l'éditeur réfléchisse au préalable sur la pertinence d'un média par rapport à l'action qu'il souhaite mener. Un lancement 100% numérique est possible mais tout dépend du produit. Dernièrement, Univers Poche a expérimenté le lancement numérique de la trilogie Hunger Games. Roman ados - jeunes adultes, le lancement Internet n'a posé aucun problème. Complétée par quelques affichages sur des bus et autres, la campagne a eu un impact très fort chez le jeune public. Sites, blogs, pages Facebook, Twitter, Hunger Games a envahi la Toile et l'éditeur ne cesse d'alimenter ses réseaux. Dans une nouvelle étude présentée lors de la seconde saison du Printemps Numérique d'Editis, Nicolas Cauchy distingue le comportement des jeunes adultes à celui des adultes. Les adultes voient le webmarketing comme « un contenu accessible autour de repères

référents tels que la marque, l'auteur ou l'éditeur >>128. Face à cette simplicité, les jeunes adultes se présentent comme une cible exigeante mais accueillante. Selon eux, << le webmarketing doit être des contenus multimédias accessibles tout le temps et partout >>129.

Les éditeurs français sont encore peu nombreux à utiliser Facebook à bon escient. La première raison est le travail supplémentaire que cela implique. La seconde est, selon Nicolas Cauchy, << l'acceptation différente de la manière de parler du livre >>. Internet modifie notre manière de communiquer et de s'informer. L'accès à la culture et sa réception sont altérées ou pourrait-on dire, évolues. Il est parfois difficile pour un éditeur français, encré dans la tradition éditoriale de longue date, de voir ses ouvrages promus tels des films hollywoodiens. Par ailleurs, Internet a fait basculer l'équilibre d'origine du monde éditorial de l'offre qui crée de la demande. Chris Anderson, dans son livre Longue traîne130, définit deux règles : << Make everything available >> (rendre tout disponible) et << Help me find it >> (aidez-moi à le trouver).

Tout dépend du positionnement de la maison d'édition, de l'image qu'elle souhaite renvoyer. Il restera toujours quelques irréductibles, qui préserveront les anciennes techniques de promotion face à la folie du webmarketing.

Le webmarketing vient donc modifier les investissements publicitaires, la relation aux lecteurs, la manière de valoriser les marques et de piloter les investissements. C'est un travail qui touche autant la communication et le marketing que l'éditorial. Tandis que certains éditeurs réussissent tant bien que mal à entreprendre des campagnes webmarketing, d'autres, dont les budgets le permettent, préfèrent créer des postes leur étant entièrement dédiés. Agence de webmarketing en free lance ou community manager en interne, de nouveaux métiers naissent de la révolution numérique éditoriale.

128 Op.cit. Printemps du numérique, saison 2. Le webmarketing et le livre.

129 Ibid.

130 Anderson Chris, La longue traîne : la nouvelle économie est là, Ed. Pearson Education, Paris, 2007.

2. Le community management, l'avenir de la promotion du livre et de l'éditeur.

Le community manager est le porte-parole d'une ou plusieurs marques. Né de la révolution numérique, le community management consiste à soutenir des stratégies marketing sur Internet via les médias sociaux. Le webmarketing est une tâche chronophage. Il faut construire une relation de qualité et durable avec les internautes. Pour cela, le community manager doit bien connaître la marque pour laquelle il travaille afin de pouvoir répondre à toutes les questions éventuelles des internautes. De plus, une veille continuelle des nouveaux réseaux et de leurs évolutions est à faire. Le community manager doit être à la pointe de la technologie, il doit anticiper les idées des internautes.

Il n'existe encore que très peu de formations pour le métier de community manager. L'école de commerce de l'INSEEC propose, à Bordeaux, un Master de Web Community Management et Réseaux Sociaux qui semble complet et en adéquation avec les besoins des entreprises. Toutefois, la majorité des community manager actuels sont des autodidactes, des passionnés du numérique et de la communication sur réseaux sociaux. La majorité d'entre eux sont effectivement des jeunes diplômés appartenant à la génération de digitals natives. Ces jeunes sont de grands utilisateurs d'Internet et de ses différentes formes de communication dont les blogs et Facebook. Ils connaissent le langage technique d'Internet, les outils de cyberpromotion et sont aussi conscients des différents profils des internautes, de leurs envies et de leurs comportements. En tant qu'utilisateur, ils savent ce que les marques doivent bannir afin de ne pas perdre une clientèle. Le community management n'est pas un jeu, c'est un véritable métier. Il ne suffit pas de surfer sur les réseaux sociaux. Son objectif est de laisser une trace positive de la marque sur le client. Pour cela, << le community manager doit être incitatif, interactif, attentif et intéressant >>131. La qualité d'une communauté ne se calcule pas en nombre de << fans >>. Il vaut mieux privilégier les échanges constructifs de qualité plutôt que de faire la course à la popularité. << Il faut donner les bonnes raisons à l'internaute de transmettre de l'information et de vouloir communiquer avec d'autres >>132, explique Anne Assous. Pour Nicolas Cauchy, << ce sont les personnes qui font ou non le succès d'une marque sur les réseaux sociaux >>133. On parle

131 ConseilsMarketing.fr : Le Community Management, un nouveau métier I 04.02.2011.

132 Op.cit. Assises Professionnelles du livre.

133 Ibid.

aujourd'hui de l'e-réputation d'une marque qui doit être défendue par le community manager. L'enjeu est donc tel qu'il est préférable de choisir avec grande attention celui ou celle qui la représentera. Les maisons d'édition ont le choix entre créer un poste de community manager en interne et celui de travailler avec une agence externe.

- En interne :

Les deux géants de l'édition française, Hachette et Editis, développent aujourd'hui des services de community management en parallèle à leurs services marketings. Les avantages d'un community manager en interne sont multiples. Il adhèrera plus facilement aux objectifs de l'éditeur et à l'image de marque à défendre. Il pourra suivre l'évolution des projets au cours de réunions internes, être en lien constant avec l'éditeur et le service marketing et peut-être même guider les éditeurs dans leurs politiques éditoriales. De plus, travailler en interne peut accentuer l'engagement du community manager envers l'éditeur qu'il représente. En effet, il ne sera pas partagé entre plusieurs clients et sera entièrement dévoué à son entreprise. Il est certain qu'un éditeur qui mise beaucoup sur les réseaux sociaux comme Pocket Jeunesse, aura intérêt à avoir son propre community manager plutôt que de faire appel constamment à une agence free-lance qui reviendrait très cher.

- En externe :

Pour les éditeurs qui utilisent les réseaux sociaux pour quelques grandes campagnes, les agences de communication sont encore la meilleure solution, ou devrait-on dire, « étaient » la meilleure solution. En effet, les éditeurs ont longtemps fait appel aux agences de communication pour déléguer de grosses campagnes promotionnelles. Services onéreux, les agences de communication ont l'avantage d'avoir le recul nécessaire sur le produit pour faire un travail adéquat avec la clientèle ciblée. De plus, entièrement dédiée à une campagne et non au soutien de tout un catalogue, l'agence pourra y accorder plus de temps et obtenir un résultat plus approfondi et plus propre. Le problème toutefois reste qu'une agence de communication n'est pas toujours une agence de webmarketing et qu'elle peut donc présenter des lacunes en termes de stratégies numériques. Par ailleurs, une agence de webmarketing ne sera pas spécialisée dans le monde du livre, ce qui peut poser problème quant à la communication envers les lecteurs. La promotion d'un produit culturel n'est pas à traiter comme un produit purement commercial.

Face à ce dilemme, une agence devient particulièrement intéressante.

Cinquième de Couve est une agence de conseil en communication et marketing sur Internet spécialisée dans l'édition du livre qui travaille tant avec les éditeurs qu'avec les auteurs. Services, conseils et techniques, Cinquième de Couve veut assurer à son client une présence à 360°, en alliant au marketing direct un marketing cross-médias. Les services proposés aux éditeurs sont très complets allant du simple référencement à la prospection ciblée ou à la conception de produits dérivés. Concernant les auteurs, les services sont aussi très réfléchis : blogs, e-réputation, site communautaire privé, vidéos ou applications I Phone. Toutes les sortes de livres sont traitées. Il peut s'agir d'un roman, d'un beau-livre ou d'une bande-dessinée. Pour chaque genre, un panel de services sera conseillé. L'agence veut éviter aux éditeurs de se perdre dans les méandres du numérique et ainsi, de ne pas maîtriser leur image et leur promotion. << Il faut externaliser ces services. Il est clair que ce n'est pas le travail d'un éditeur que de faire des lancements marketing numériques, de faire du community management. C'est un monde très vaste et il faut le connaître parfaitement et y être entièrement consacré >>134, explique Laurent Bouvier, responsable à l'agence. Cinquième de Couve ne se contente donc pas de lancer une promotion numérique. L'agence peut endosser le rôle de community manager durant l'année qui suit le lancement, selon le succès du livre ou de la collection. En effet, le plus intéressant pour l'agence sont bien les collections qui demandent plus de travail qu'un simple one shot, sans oublier les sagas. Aujourd'hui phénomènes littéraires mondiales, elles permettent de construire un véritable monde numérique parallèle au livre. << La trace numérique >>135, dont parle Laurent bouvier reste toutefois un avantage certain pour n'importe quel livre puisqu'elle favorise un potentiel succès à retardement.

Promotion devient rapidement animation, création et même récréation. Sites compagnons, réseaux sociaux, applications et même quelques trailers sont proposés dans des limites budgétaires très intéressantes. En effet, Laurent Bouvier insiste bien sur sa volonté d'offrir des prestations accessibles tant aux gros éditeurs qu'aux petits. << Avec 200 euros, on peut faire quelque chose de très bien sur Internet alors imaginez pour 15 gros titres à l'année, ça ne revient pas si cher >>136. L'agence ne souhaite pas réserver le marketing aux gros budgets. L'avantage d'Internet c'est bien son coût, assez bas en création de site et en maintenance.

134 Annexe A, n°6. Entretien avec Laurent Bouvier, responsable de l'agence Cinquième de Couve.

135 Ibid.

136 Ibid.

L'agence a aussi un système de statistiques permettant de suivre les évolutions des audiences. Tous les quinze jours ou tous les mois sont envoyés les bilans de popularité des sites développés par l'agence. Cinquième de Couve peut aussi se greffer sur des sites déjà en fonctionnement, anciennement tenus par les éditeurs.

Un service, un peu plus éloigné du livre est proposé, celui des produits dérivés.

· Dédicaces autour de jeux concours : celui qui gagne le jeu, gagne une dédicace de l'auteur.

· Gestion des tirés à part : Les tirés à part sont un relais de croissance potentiel pour les éditeurs. Organisation de la prospection et de la commercialisation des tirés à part auprès des entreprises potentiellement intéressées par ce genre de produit.

· Gestion des tirages photographiques en série limitée : lors du lancement d'un beau livre, des tirages photographiques en série limitée peuvent être des supports efficaces pour organiser une campagne de marketing direct.

Cinquième de Couve espère pouvoir convaincre les éditeurs que le marketing n'est pas « sale »137 et qu'il peut faire un bon travail. Encore considérée comme la bête noire dans le monde littéraire, Laurent Bouvier est conscient qu'il faut rassurer les éditeurs, surtout à l'heure de tous ces bouleversements que subit l'édition. Il faut leur montrer que leurs livres ne seront pas traités comme des produits agro-alimentaires. Pour Laurent Bouvier, le marketing a fait ses preuves dans le cinéma et l'édition a encore beaucoup de retard de ce côté-là. L'émergence de nouveaux médias est telle que le livre se doit d'exister comme une marque et ne doit plus se contenter d'un seul média, celui de l'imprimé.

Ouverte depuis un an, l'agence est en pleine prospection et a déjà signé des contrats avec les éditions de La Martinière et les éditions Plon. L'esprit littéraire qui habite Cinquième de Couve réussit à séduire les éditeurs. En effet, l'agence a construit son équipe dans la diversité des parcours professionnels et académiques. Le community manager de Cinquième de Couve devra absolument avoir des connaissances littéraires et des compétences en édition du livre. Promouvoir un produit culturel demande qu'on le connaisse et qu'on l'apprécie tout particulièrement. C'est ce qui fait la valeur ajoutée de cette petite agence.

137 Ibid.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams