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Analyses des impacts de la microfinance sur le secteur informel en Haà¯ti pendant la période 1995- 2010

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par Yveson DUKENSON
Universite d'état d'Haiti - Licence en sciences économiques 2011
  

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2.7.- Les limites du microcrédit

Tout d'abord, rappelons que la micro finance a toujours été une option coûteuse. Le coût est la principale raison évoquée par les institutions financières de détail pour justifier leur haut taux d'intérêts et leur absence dans certains endroits du pays. Ensuite, dans un secteur qui se caractérise par une multitude de petites transactions, il est essentiel de réaliser des économies d'échelle, aussi bien pour l'établissement lui-même que pour le développement économique et social. En général le coût total est de 25% des coûts d'exploitations d'un portefeuille moyen, alors qu'il est 5 à 7% dans les banques commerciales, ceci est un handicap majeur dans la capacité créatrice de richesse des institutions.

La micro finance est donc, limitée tant dans ses actions que dans ses statuts.

Les limites sont en effet de divers ordres.

· Juridiques.

Dans le cas d'Haïti par exemple, sur 200 IMF recensées par la ANIHM en 2009 seulement une trentaine a fait l'objet de la supervision régulière de la BRH, évolue à l'intérieur d'un cadre légal, et sont aptes, par conséquents, à entreprendre certaines activités.

· Organisationnelles et structurelles.

Comme nous l'avons déjà dit, le crédit de la Micro finance est limité à un certain montant, ce qui limite du coup les activités auxquelles peuvent se livrer le bénéficiaire d'un microcrédit. Un autre point, non moins important, limite sur le plan organisationnel et fonctionnel les activités des IMF. Selon la ANIHM en effet, presque toutes les IMF du pays font face à une manque de ressources humaines qualifiées pouvant leur aider à mener à bien leurs politiques, elles sont obligées de faire appel aux professionnels des banques qui n'ont pas toujours les compétences adéquates.

· La perception du marché.

Beaucoup d'agents économiques voient aujourd'hui encore dans la Micro finance un mouvement appartenant uniquement au secteur informel, dans lequel le risque de faillite est énorme. Et là, les événements de 2000 et 2001 semblent leur donner raisons.

· Stratégiques.

La Micro finance, comme on vient le voir, finance en grande partie les activités commerciales, en octroyant des prêts de faibles montants et de très courtes périodes (2 à 6 mois) avec des taux d'intérêts relativement élevés (4 à 7 % le mois) ; négligeant ainsi les activités de productions à création de fortes valeurs ajoutées. En cela, leurs impacts réels sur le développement est souvent mise en cause. Il faudrait alors, un changement de paradigme, une révision de toute la philosophie des IMF afin de franchir cette barrière. Cependant, il faut se garder en tête que la Micro finance n'est qu'un palliatif, il peut ne pas résoudre à elle seule les multiples problèmes de pauvretés des pays du sud. Elle doit être un élément intégré dans une politique globale de développement, c'est seulement à l'intérieur de cet ensemble qu'elle pourra être ce fer de lance du développement économique que nous l'avons supposée être.


· Financières.

L'une des limites majeures de la micro finance est leurs sources de financement. En effet, peu sont les IMF qui reçoivent des épargnes des particuliers ; elles sont alors obligées de trouver des moyens de financement autres que les épargnes. Les institutions relevant des ONG reçoivent généralement leur financements des instituions caritatives, les sociétés privées reçoivent une partie de leur financement de l'Etat, une partie des associés et des prêts dans les banques commerciales. C'est aussi le cas pour les IMF des banques commerciales, les instituions coopératives, quant à elles tirent en grande partie leur financements des épargnes des membres. Delà, découle le grand problème d'autonomie d'action des IMF que les critiques ne manquent pas de mettre en relief à chaque fois que l'occasion se présente.

En guise de conclusion à ce chapitre, nous allons regarder la micro finance au regard du développement économique en Haïti, au regard bien sûr des avantages et des limites de celle-ci afin de pouvoir mieux analyser ses impacts sur le secteur informel.

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