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Analyses des impacts de la microfinance sur le secteur informel en Haà¯ti pendant la période 1995- 2010

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par Yveson DUKENSON
Universite d'état d'Haiti - Licence en sciences économiques 2011
  

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PROBLEMATIQUE

Dans tous les pays où règne un retard considérable de développement, la majeure partie de la population n'a pas accès aux services financiers traditionnels, plus particulièrement au crédit bancaire. Cette situation est vraisemblablement dü au fait qu'une grande partie de ces populations vivent dans des situations d'extrêmes précarités et de pauvreté et que les institutions financières traditionnelles imposent des conditions « draconiennes » pour accéder au crédit dans le but de couvrir le haut niveau de risque liés à l'investissement dans ces pays.

En Haïti, ces conditions sont très rigides, compte tenu surtout des troubles sociopolitiques, des catastrophes naturelles et de la mentalité anti-changement dont fait montre certains de nos concitoyens. Ces contraintes font du pays l'un des endroits des Caraïbes où le niveau de risque est le plus élevé en matière d'investissement privé et, par conséquent, un endroit où le crédit est très restrictif où la forte régulation du système bancaire ne facilite point le financement de projet risqué. A titre d'exemple, en 2005 seulement 27.5 milliards de gourdes étaient accordées au secteur privé sous forme de crédit par le secteur bancaire traditionnel, selon les données de la BRH. En 1997, seulement 400.000 des demandeurs de crédit ont été satisfaits (PNUD, BIT 1997). Selon la PNUD seulement 133 clients sur les 400.000 détenaient les 2/3 de la totalité du crédit bancaire de cette même année. De même, selon la BRH, le volume moyen de crédit bancaire annuel était de 28.5 milliards de gourdes entre 1995 et 2000 (BRH, Rapport annuel 2007). Ces données montrent que Le crédit s'avère être un casse-tête en Haïti ; ainsi, des projets prometteurs souffrent dans les tiroirs, faute de financement.

Pour certains donc, le crédit est un luxe, il est discriminatoire, sélectif. « Le haut niveau de risque en est la cause, » affirment habituellement les banquiers et autres responsables d'institutions financières. Il faut ajouter à tout cela l'incapacité d'un grand nombre de demandeurs de crédit de répondre aux exigences des banques commerciales, même tout niveau de risque pris en compte.

Il faut donc, à cela trouver une alternative, si l'on veut toucher certains des problèmes économiques auxquels font face le pays. Considérant qu'avec le principe du « multiplicateur des crédits »5, ce dernier est le moteur du développement de l'entreprise privée, qui peut aider grandement le pays à se lancer sur la voie du développement économique et social. Il devient donc urgent que la problématique du crédit soit posée, tout en considérant ses multiples aspects. Certains pays du tiers-monde ont bien compris ce fait et ont trouvé des alternatives à des problèmes similaires dans la micro finance, qu'ils ont appelé finances pour les pauvres, par opposition aux services financiers qu'offrent les institutions financières traditionnelles qui sont pratiquement destinés à ceux qui possèdent déjà un certain capital.

Haïti quant à elle, ne fait l'expérience de cette alternative qu'en 1939, date où les premières lois sur les coopératives ont été publiées6. Au fait, depuis cette date et face à un grand besoin de financement de l'économie, la micro finance, à travers principalement les coopératives, s'est vite propagée dans le pays. En 2002, parmi les bénéficiaires du crédit, 100,000 l'étaient des institutions de micro finance qui étaient alors au nombre de 79, avec un portefeuille de 1.235 milliards de gourdes nous dit la ANIHM. En 2007, la micro finance sert 108,778 micros entreprises avec une nette augmentation du portefeuille, avec des taux de croissance respectifs de 18 et de 23% par rapport à 2002. La micro finance, joue donc un rôle non négligeable dans l'activité économique, mais la détermination de ces impacts réels est aujourd'hui encore l'objet de controverses.

5 Une banque détenant un excédent de liquidité sous forme de monnaie central cherche à le rentabiliser l'utilisant pour accorder du crédites prêts. Mais comme les bénéficiaires des crédits accordés ne conservent eux même qu'une fraction de leur avoir sous forme de monnaie centrale, les banques peuvent distribuer des crédits pour un montant supérieur à celui de leur liquidité excédentaire

La micro finance a de toute évidence des limites, cependant elle a contribué entre 1995-2010 à faire augmenter considérablement le niveau de crédit dans l'économie haïtienne, elle lui a donné une bouffée d'oxygène, mais le gros du travail semble reste à faire. Cette augmentation du crédit coïncide, selon les données de l'association nationale des institutions haïtiennes de micro finance(ANIHM), à une augmentation considérable des micros entreprises, surtout commerciales à Port-au-Prince. Alors, il semblerait qu'il y existe une relation, mais il n'Ya aucune évidence. De là vient la question centrale de la problématique : Quel est l'impact global de la micro finance sur le secteur informel à travers l'amélioration des conditions de vie des marchands bénéficiaires ?

De cette question principale découlent des préoccupations secondaires telles :

· La micro finance est-elle capable, dans sa philosophie actuelle, de promouvoir réellement la croissance économique ?

· A quel niveau a-t-elle contribuée à réduire le problème du crédit en Haïti ?

· Dans quelle mesure peut-on faire de la micro finance un pilier de l'économie haïtienne ?

De là, toute une série de questions que nous proposons de répondre, afin de pouvoir, à la fin du travail, confirmer ou infirmer nos hypothèses qui présupposent une relation positive entre microcrédit, accroissement de micro-entreprises commerciales et amélioration des conditions de vie à Port-au- Prince pendant la période sous étude.

Voici, les affirmations provisoires que nous supposons.

Les H

H1

La micro finance à un impact positif sur l'économie haïtienne, en particulier dans la réduction du chômage pendant la période 1995-2010.

H2

La micro finance en finançant le petit commerce a contribué à un niveau micro, à résoudre le problème de financement dans le secteur informel en Haïti entre 1995- 2010.

H3

La micro finance peut constituer un fer de lance dans la lutte contre la pauvreté en Haïti.

Afin de pouvoir vérifier ces hypothèses, nous nous proposons de poursuivre tout au long de ce travail les objectifs suivants :

Objectif général du travail : Faire ressortir la relation qui existe entre le microcrédit et l'amélioration des conditions de vie des dans le secteur informel entre 1995-2010.

Toutefois, cet objectif sera soutenu simultanément par les objectifs spécifiques suivants :

Objectif spécifiques :

> a) Etudier le poids du microcrédit dans le petit commerce formel et informel.

> b) Faire ressortir l'impact du microcrédit dans la création du pouvoir d'achat des petits marchands à Port-au-Prince.

> c) montrer que la micro finance peut être un vecteur de développement socio-économique pour le Pays.

A cette fin, ce travail de recherche s'articule autour de deux (2) parties et de quatre (4) chapitres.

Une première partie théorique qui comprend les trois premiers chapitres : Vers une meilleur compréhension de Micro finance, rôle de la Micro finance Micro finance en Haïti et Impacts de la PEG à Port-au-Prince.

Et une deuxième partie empirique, qui comprendra le quatrième chapitre qui sera l'objet d'une étude de cas et de la présentation des résultats de notre enquête qui nous permettra de confronter théories économiques et réalités haïtiennes.

Une annexe des tableaux, graphes et outils d'entretiens apparaitra à la fin du document afin de faciliter une meilleure compréhension du travail.

Eléments de méthodologies

Comme l'exige le processus ou la démarche scientifique, ce travail comprendra d'abord une partie théorique qui, constituera, après élaboration des objectifs et des hypothèses, à faire une revue critique de la littérature existante avec une analyse documentaire des publications des institutions compétentes. Ce qui nous aura permis d'élaborer une problématique avec une question centrale qui sert de fil conducteur au déroulement du travail. Cette partie englobera toute la partie théorique du travail. Elle est suivie de la partie empirique qui comprendra un travail de terrain qui aura pour mission, via des entretiens, de collecter des informations sur un échantillon aléatoire de petits marchands bénéficiaires du microcrédit à Port-au-Prince, ce qui nous a permis d'étudier la véracité de notre première hypothèse. Nous avons présenté, par ailleurs à l'aide des variables qualitatives et quantitatives nos trois institutions de Micro finance, ainsi que les résultats de notre enquête menée dans la zone métropolitaine de Port-au prince.

L'approche dans ce travail sera donc à la fois une approche qualitative et quantitative même si l'analyse qualitative dominera compte tenu de la nature qualitative de nos principales variables, un accent sera également mis sur l'analyse comparative, généralement utilisée en sciences humaines et sociales7.

Limite du travail

Ce travail s'inscrit dans un cadre spatio-temporel bien défini. Il porte sur les institutions de micro finance non coopérative à Port-au-Prince pendant la période 1995- 2010. Nous voulons par-là guider notre étude sur les institutions de micro finance non coopératives sans oublier la composante coopérative de la micro finance qui est toute aussi importante mais qui peut être l'objet d'une autre étude, comme c'est déjà le cas dans pas mal de travail antérieur au notre.

7 Madeleine G. op.cit.

D'autre part, trois IMF nous servent d'échantillons pour notre étude de cas, en raison bien sür, de leur importances dans le secteur, cet échantillon pouvait être bien sûr exhaustif, mais exigerait beaucoup plus de temps et de moyens matériels que nous ne disposons pas dans le cadre de ce travail.

Trente (30) petits marchands bénéficiaires nous servent d'échantillon pour nos entretiens, là encore on pouvait augmenter la taille, mais étant donné que ceux-ci sont choisis de manière aléatoire et reflètent en qualité nos trois institutions, nous jugeons acceptable cet échantillon.

Ainsi, cette étude doit être toujours circonscrite dans l'espace sur lequel elle est réalisée. Elle doit être toujours analysée à l'intérieur de cet espace-temps car tout débordement temporel risque de conduire à des jugements erronés à l'égard du travail.

Nous n'avons, pour tous dire, nullement la prétention de tout dire sur ce thème, d'autant plus que la dynamique scientifique veut que rien n'est totalement acquis et que spécifiquement, le débat sur le rôle de la micro finance dans les pays du Sud est un débat actuel. Tandis que nous mettons sous presse, il peut y avoir de nouvelles avancées et de nouveaux paradigmes qui sont peut-être en train d'être mis sur pied dans ce vaste champ d'étude qu'est la micro finance.

Tout compte fait, nous pouvons rentrer d'emblée dans le vif du sujet, c'est vers une meilleure compréhension de la micro finance que nous dirigeons.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand