1. Vers une
Compréhension
De la Micro finance
CHAPITRE PREMIER
|
Section 1. cadre conceptuel et
théorique
|
|
1.1 Cadre conceptuel
|
1.2 Littérature
|
1.3 Fondements théoriques
|
Section 2. Cadrage macroéconomique
|
1.4 Situation socio-économique
d'Haïti
|
1.5 Coup-d `oeil sur le système financier
d'Haïti
|
1.1 CADRE CONCEPTUEL
Afin d'éviter toute confusion dans ce travail, nous
présenterons ici les possibles définitions des principaux
concepts utilisés et les raisons pour lesquelles ces définitions
ont été retenues. Nous commençons par ceux dont nous
pensons qui sont indispensable à la compréhension du travail.
Microcrédit
Le microcrédit désigne l'attribution des
prêts de faible montant à des artisans, producteurs ou
entrepreneurs qui ne peuvent pas accéder au prêt bancaire
classique. Il se développe surtout dans les pays du Sud où il
permet de concrétiser des microprojets.
RAPPEL HISTORIQUE
Le microcrédit a été inventé par
un professionnel d'économie du Bengladesh Mohamed Yunus, ce qui lui a
valu le prix Nobel en 2006. Il fonda en 1977 le Grameen Bank afin de
généraliser son expérience de microcrédit du
Bengladesh. Depuis, le microcrédit a connu un grand développement
dans, principalement, les pays du sud mais aussi dans le pays du Nord, en
France y compris. Il existe aujourd'hui plusieurs milliers de banques qui font
du microcrédit au bénéfice de plus de 50 millions de
personnes dans le monde.
ROLE DANS LE DEVELOPPEMENT
Le microcrédit permet de développer de petites
activités, mais il aide aussi à lutter contre la pauvreté.
Il est efficace et comporte d'effets d'entrainement que les grands projets de
développement, qui bénéficient rarement aux
démunis, ne comportent pas. Il repose sur l'initiative et la
responsabilité individuelles, ce qui facilite la réussite des
projets. De plus, le microcrédit constitue le levier pour valoriser le
statut de la femme dans les PVD. Enfin il contribue à retisser les liens
sociaux après les conflits, comme c'était le cas au Rwanda, en
Cambodge, en Bosnie etc.
Néanmoins, le microcrédit ne peut pas être
le remède miracle pour éradiquer la pauvreté.
Il s'adresse d'abord aux couches défavorisées qui sont exclues
du système bancaire et non aux
plus pauvres, ceux qui n'ont même pas de quoi se payer
un (Chen janbe) 8dirait-on dans le cas haïtien. Il comporte
aussi un risque de surendettement car les taux pratiqués sont des fois
très élevés (Jusqu'à 100% dans certains cas).
Même le Bengladesh où plus de 66% de la population est
concernée par le microcrédit, demeure l'un des pays les plus
pauvres de la planète. Enfin, certains dénoncent le risque
d'éviction au détriment d'actions menées par les pouvoirs
publics en faveur de la santé, de l'éducation ou de l'eau.
C'est pourquoi, certains économistes parlent de
préférence de micro finance qui renferment non seulement le
crédit mais de l'aide à la petite épargne, de la
micro-assurance, de l'aide aux transferts des migrants etc. C'est ce dernier
aspect que nous retenons dans le cadre de ce travail.
Déjà, cette approche joint une partie de nos
préoccupations et nous met sur la bonne voie dans la recherche de
vérification à l'une de nos hypothèses mais des entretiens
seront réalisés avec quelques petits marchands portant notamment
sur les variables :
· Revenus du ménage.
· Statut des femmes.
· Créations d'emplois.
· Développement ou changement de la
micro-entreprise.
· Meubles.
· Fréquentation scolaire des enfants.
· Recettes du ménage.
· Capacité de faire face aux crises et
imprévus (épargne, fonds de sécurité).
· Qualité de l'alimentation pour le
ménage.
· Nombres de personnes dans le ménage.
COOPERATIVES
Groupement de personnes poursuivant des objectifs
économiques sociaux éthiques ou éducatif, l'institution
qui s'y rattache est généralement gérée par les
membres.
PHILOSOPHIE
Les coopératives s'inspirent au départ des
idées socialistes de Fourier qui, cherchait à unir les salaires
afin de se défaire du joug de l'employeur. Aujourd'hui, elle
s'éloigne de cet objectif idéaliste. On distingue de nos jours,
plusieurs types de coopératives celles qui cherchent l'approvisionnement
de ces membres à des tarifs préférentiels, ce sont les
coopératives de consommation, celles qui sont à capital
variable constitué par les sociétaires mettant en commun
8 Les gens qui sont en situation d'extrêmes
pauvretés en Haïti.
leur apport afin d'effectuer des achats, des investissements, des
crédits ou des opérations de transformation et de production.
Cette approche met en relief le lien de solidarité qui
existe entre les membres d'une coopérative et cet esprit d'entraine qui
règne aussi chez des petits marchands via le « sòl
» et le « sabotay » qui règne dans le
secteur informel haïtien. Voilà pourquoi il a été
retenu dans le cadre de travail.
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
C'est un processus de changement social économique et
également politique.
C'est un phénomène qualitatif
irréversible qui entraine des changements de structures des changements
mentaux et sociaux, des changements politiques éventuels et enfin qui
crée les conditions d'une croissance durable et cumulative.
Ce concept émerge dans les années 50 au moment
de la décolonisation et de l'émergence des pays tiers sur le plan
géographique. On peut également analyser le développement
économique comme un objet à travers le développement
humain et de développement durable diffusé par la PNUD. Ainsi, le
développement économique renvoi à la satisfaction des
besoins fondamentaux et la réduction des inégalités entre
et à l'intérieur des pays. Le développement
économique implique donc, le développement durable (issu du
rapport de Brundtland en 1987 et est considéré officiellement
comme un objectif depuis le sommet de la terre à Rio en 1992). Il a pour
objectif de concilier l'environnement, le social avec le développement
à travers une logique de double solidarité horizontal (en
répondant au besoin présent pour les exclure du
développement) et verticale (en prenant en compte les
générations futures par un comportement écologique
prudent).
Cette analyse qui touche les différentes facettes du
développement économique et qui fait de ce dernier un processus
de profonds changements dans les structures : économiques, politiques,
sociales et culturelles d'une nation rejoint notre préoccupation, c'est
ce qui lui a valu sa place ici.
SECTEUR INFOEMEL
Le secteur informel regroupe toutes les activités
économiques qui échappent au contrôle système fiscal
en vigueur dans un pays, il comprend des activités de productions et de
consommations et autres. Il est toutefois nécessaire de distinguer
secteur informel que l'on appelle aussi économie
informelle et économie illégale qui regroupe les
activités illicites appelées souvent économies
souterraine.
L'économie informelle est caractérisée donc
par :
L'illégalité des activités.
L'absence de livre comptable.
L'absence d'une licence de fonctionnement (Patente).
La précarité des activités.
Le faible montant disponible pour mener les activités.
VIE (Niveau de)
Le niveau de vie est la quantité de biens et de
services que le revenu permet d'acheter. Il correspond au niveau de
consommation d'un ménage, d'une catégorie sociale ou d'un pays et
dépend aussi de l'accès aux services publics. Pour un pays, il se
mesure à l'aide du revenu national par habitant (PIB Per capita). Cet
indicateur n'est en fait qu'une moyenne qui ne tient pas compte des
inégalités à l'intérieur du pays (la moyenne
étant influencée par les valeurs extremes), mais il nous permet
de mesurer le niveau de vie d'un individu. Car, c'est un indicateur
quantitatif, (c'est pourquoi d'ailleurs nous la préférons dans
cette étude), contrairement aux notions de mode et de conditions de vies
qui sont des notions qualitatives.
Cet indicateur toutefois, se distingue du pouvoir d'achat qui
correspond au revenu réel et qui tient compte de l'évolution des
prix. Il est donc possible d'améliorer le niveau de vie, soit en
augmentant la disponibilité de crédit soit en réduisant la
part du revenu réel consacré à l'épargne, si ce
revenu reste inchangé.
On entend donc, par amélioration du niveau de vie d'un
commerçant un processus de croissance du revenu de ce dernier
résultant d'un prêt contracté dans un IMF et qui le permet
d'avoir un mieux-être.
COMMERCE (Petit)
La catégorie des petits et moyens commerces comprend
principalement les commerçants isolés, travaillant dans de
petites structures, souvent familiales, qui effectuent directement leurs achats
chez le grossiste. Parallèlement, il existe des indépendants
associés, groupés en associations qui leur fournissent un certain
nombre de services communs. Enfin, les petites supérettes appartenant
à une chaîne peuvent également être rangées
dans cette catégorie.
Dans le cadre de ce travail, nous entendons par petit
commerce, toute activité commerciale formelle ou informelle dont le
chiffre d'affaire ne dépasse pas 500. 000 gourdes, qui emploie au plus
dix (10) personnes et qui trouve leurs financements principalement dans les
IMF.
Quand les activités de cette entreprise s'inscrivent
dans un cadre légal, c'est-à-dire sont reconnues par la loi. Et
que l'entreprise possède : une patente (licence de fonctionnement), un
livre comptable enregistreuse des opérations et est reconnue par le fisc
: on parle de commerce formel. Dans le cas contraire, on dit qu'il s'agit du
commerce informel
COMMERCANTS (Petits)
Selon le code de commerce haïtien, « sont
commençant ceux qui exercent des actes de commerces et en font leurs
professions habituelles. » Deux conditions résultent de ce texte :
d'une part, il faut faire des actes de commerces ; d'autre part, il faut les
faire à titre de profession habituelle. Une troisième condition
est requise mais qui n'est pas prévue expressément : le
commerçant doit agir en son nom et pour son compte. C'est ce qui donne
au commerce tout son aspect juridique. Un petit commençant se trouve
bien sûr dans la catégorie précédemment
citée.
INSTITUTION DE MICROFINANCE (IMF)
On entend par institution de micro finance toute institution
financière qui s'adonne principalement à l'activité du
micro financement, de la micro-assurance, de l'aide aux transferts des migrants
comme les coopératives, les mutuelles, les organismes de prêts des
ONG, etc.
La littérature économique abonde de
définitions de micro finance, mais la définition la plus admise
de nos jours, est celle qui tient compte du rôle de la micro finance, et
la définit donc comme : un outil de lutte contre la pauvreté et
un facteur de croissance économique. On le
désigne des fois sous le vocable de « finance de
proximité », parce qu'elle s'inscrit dans une logique
d'adaptation des produits et services aux besoins des plus pauvres.
BOURSES(Petites)
Cette expression fait référence aux gens qui ont
peu de moyens financiers et autres et qui sont à la recherche
d'alternative adaptées à leur situation pour subvenir à
leurs besoins. Les petites
bourses, dans le cadre de ce travail regroupent tous ceux ou
celles qui entreprennent une activitécommerciale mais qui
n'ont pas accès aux services financiers traditionnels.
IMPACT
Est généralement considéré, comme
l'effet produit par un phénomène sur un autre, c'est l'influence
qui en résulte. Dans le cadre de ce travail il est retenu comme toutes
les retombées positives immédiates et futures dans la vie des
marchands suite à un prêt bénéficié d'une
institution de micro finance.
S'il existe des controverses dans la manière dont on
doit définir la micro finance, il existe également, dans la
littérature économique, plein de divergences quant à la
manière dont on doit aborder et comprendre le rôle de la micro
finance dans une économie, c'est ce que le point suivant cherchera
à mettre en exergue en procédant à ce que l'on appelle
généralement une revue critique de la littérature.
|