4.4. Propriétés physico-chimiques
Il ressort de l'analyse granulométrique du sol de la
rhizosphère que le pourcentage de la charge caillouteuse est
élevé (70 %). Nos résultats montrent en plus que le sol de
la rhizosphère de U. pilosa a un pourcentage de 40 à 60
%. Ces conditions sont favorables à la croissance des espèces du
genre Uapaka. Des études réalisées sur Uapaka
kirkiana rapportent que cette espèce s'installe sur le sol avec une
moyenne de 50 à 60 % de la charge caillouteuse (Chidumayo, 1988 ;
Kalenga et al., 2000). En outre les espèces de Uapaka
poussent sur des sols ferrugineux ou ferralitiques dérivés
du métamorphisme et des types de roches ignées et tolèrent
les sols pauvres et peu profonds (Kalenga et al., 2000).
A la lumière des résultats de
l'analyse chimique du sol de la rhizosphère de U. kirkiana et U.
pilosa, il ressort que le pH eau et KCl sont respectivement rangés
dans la gamme de 5,01 et 5,12. Ce pH est convenable pour la mycorhization, et
peut être l'une des raisons de la forte mycorhization des espèces
étudiées. Nos observations sont en accord avec les études
de Thoen (1974) dans la station de l'INERA Kipopo. Dans cette station, l'auteur
a montré qu'avec le pH eau de 4 à 5, la mycorhization est
très satisfaisante pour l'épanouissement et les
développements des ectomycorhizes des essences exotiques.
L'acidité et la pauvreté du sol sont de facteurs
favorisant le développement des mycorhizes selon Hogeberg (1986) et
Khasa et al. (1990) qui soulignent l'importance de bien connaitre les
caractéristiques physiques et chimiques du sol, qui peuvent ou non
favoriser le développement des mycorhizes (fertilité du sol et
humidité...). De même, Kalenga et al. (2000) ont
confirmé dans leurs études que U. kirkiana et U. pilosa
poussent bien dans un sol où le pH eau est acide, autour de 4
à 6.
Dans la région tempérée, les
résultats de l'analyse des sols montrent que le pH est de 7 à 7,5
(Diaz et al., 1994). Dans ces conditions, le pourcentage de
mycorhization est faible comparée à celui obtenu dans notre
milieu d'étude. Ce propos vient de plus confirmer l'impact du pH acide,
pour une mycorhization optimale.
L'analyse statistique effectuée pour mettre en
évidence une relation linéaire entre les paramètres de la
mycorhization (nombre des racines mycorhizées, nombre des racines
totales et le taux de mycorhization) et les paramètres physiques du sol
révèle des tendances positives et négatives.
Pour les échantillons prélevés dans la
rhizosphère de U. kirkiana, la relation linéaire est
significative et positive entre le nombre des racines mycorhizées et le
nombre des racines totales d'une part, et entre la charge caillouteuse et les
échantillons d'autre part. Par contre, elle est négative entre
les restes des variables physiques et les échantillons d'un
côté ; et entre la charge caillouteuse et la teneur en sable de
l'autre (Tableau 13).
Pour les échantillons récoltés dans la
rhizosphère de U. pilosa, la relation linéaire est
positive et significative entre le nombre des racines mycorhizées et le
nombre des racines totales d'une part, et entre la teneur en sable et celle en
particules fines (argiles et limon). Par contre, elle est négative entre
la charge caillouteuse et la teneur en particules fines (argile et limon) de
l'autre (Tableau 15).
Ces deux observations conduisent à un constat tel que
l'augmentation des racines mycorhizées dans la rhizosphère de ces
deux espèces est due, au vu de nos résultats par l'augmentation
du nombre des racines. Le taux de mycorhization n'est pas corrélé
avec aucun des paramètres mesurés à cet essai. Ce dernier
constat est surprenant du fait que ce paramètre est calculé par
la division du nombre des racines mycorhizées par celui des racines
totales. Néanmoins la taille de l'échantillon (trois)
expliquerait en partie ce comportement. En plus, le pH acide est favorable
à la mycorhization. Mais l'absence de l'analyse de la corrélation
entre ce paramètre (voir aussi d'autres paramètres du sol)
masquerait la tendance réelle de la mycorhization.
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