Chapitre 1. La symbiose mycorhizienne en forêt
claire (Miombo)
1.1. Concept général sur la forêt
claire
La forêt claire peut être définie comme
une formation végétale mixte, avec une strate herbacée peu
dense sous un peuplement forestier de 15 à 20 m de haut. Les arbres y
ont les cimes jointives le plus souvent étalées en parasol mais
les feuillages sont légers, de sorte que l'ensemble est clair voire
lumineux. Le Katanga doit sa physionomie propre à la dominance
très large de la forêt claire (Malaisse, 1979).
Pour le Katanga méridional, à l'exclusion des
Hauts-Plateaux, la couverture est approximativement de 80 % de la superficie
total. Dans la région de Lubumbashi, cette formation
végétale couvre plus de 87 % du territoire. Trois facteurs
principaux contribuent à la périodicité de la forêt
claire. La fin des froids nocturnes déclenche une reprise assez
générale de la végétation, vers la mi-août.
Ce déclenchement est parfois décalé de plusieurs semaines
après la date à laquelle a sévi l'incendie. Le passage du
feu paraît donc mettre en oeuvre les réserves grâce
auxquelles la plante reverdit et, souvent, fleurit et fructifie (Malaisse 1997
; Schmitz, 1952). Enfin, la reprise de la végétation
s'échelonne selon les espèces. Deux grands types de cycles
végétatifs sont admis, aussi bien chez les arbres que parmi les
plantes basses (strate herbacée).Certaines espèces fleurissent
avant le retour des pluies et les graines se dispersent et germent au
début de la saison des pluies. D'autres plantes fleurissent plus tard,
engendrant une maturation des fruits en fin de saison des pluies. Les semences
restent alors en attente, sur la plante ou à même le sol. Leur
pouvoir germinatif pourra être accru par le passage du feu (Malaisse,
1993).
C'est la forêt claire qui remplace la forêt dense
sèche climacique lorsque le feu la détruit et en entrave le
rétablissement. Il s'ensuit une parfaite adaptation des espèces
à l'action du feu (épaisseur des écorces et
coriacité des bourgeons, conservation souterraine comme pour les
géophytes ou les chaméphytes) (Malaisse, 1993).
Cette végétation est aussi appelée
forêt décidue microphylle ouvert, rain green forest, forêt
tropophile, forêt hétéro thermique. C'est le Wood land des
auteurs Anglo saxons ou encore l'open Forest dans le colloque C.C.T.A / C.S.A
de Ndola en 1959 (Malaisse, 1979).
1.2. Variantes de la forêt claire
La forêt claire peut être subdivisée en
trois types dans la région du Katanga, à savoir la forêt
claire du type Miombo, la forêt claire à dominance de
Marquesia macroura et la forêt claire des hautes
termitières (Malaisse, 1993).
1.2.1. La forêt claire de type Miombo
Le Miombo est une des varient de la forêt claire
zambézienne caractérisé par la dominance des
espèces du genre Brachystegia spp., Julbernardia
spp. et Isoberlinia spp. ;
toutefois nous pouvons aussi trouver d'autres espèces du genre
Uapaka, Ficus, Mucuna, Erythrophleum, Alibiza, Pterocarpus, Afzelia,
Monotes, Acacia, Terminalia...
Sous la strate dominante, la végétation
arbustive est claire ou parfois inexistante. Ce sont quelques Raphia
de formes ramassées, de jeunes rejets de souches, des
Pterocarpus bas branchus ou encore des Combretum. La strate
herbacée, par contre, est un tapis continu qui le sol dès la
reprise des pluies pour disparaitre avec l'incendie (Duvigneaud et Dewit,
1950).
Cette espèce peut dépasser 15 m de hauteur et
possède de fûts rectilignes souvent appréciés comme
bois d'oeuvre. Les Isoberlinia montrent une forte dominance sans
concurrence spéciale de l'un ou l'autre élément de futaie.
Après une période d'occupation massive, les derniers sujets
vieillissent sans être remplacés par de nouveaux pieds. Là
où le sol est plus humide, la strate herbacée se compose
d'Hibiscus radanthus, de Thonningiasanguinea ou encore de
Sphenostylis (Malaisse 1997, Schmitz et al., 1952).
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