WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Système d'information géographique (SIG ) et gestion des déchets à  Ouagadougou: cas du secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo

( Télécharger le fichier original )
par Bapandi Donatien IDANI
Université de Ouagadougou (Burkina Faso ) - Master en système d'information géographique appliqué à  la gestion de l'environnement et du développement durable 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE I: DU CONTEXTE A LA METHODOLOGIE

Ce chapitre traite en cinq sections la problématique de la gestion des déchets dans une métropole africaine, la ville de Ouagadougou en l'occurrence. Il s'agit du contexte et de la justification, des objectifs, des hypothèses, de la définition des concepts, ainsi que de l'approche méthodologique de la présente étude intitulée : « SIG et gestion des déchets solides à Ouagadougou : Cas du secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo ».

1.1. Le contexte et la justification de l'étude

Si les déchets constituent aujourd'hui un problème majeur en milieu urbain, cette perception est relativement récente. S. Barles (2005) montre que longtemps les ordures issues des activités humaines, quelles soient ménagères ou liées aux activités économiques, ont constitué un bien monnayable. Ainsi, beaucoup de petits métiers, comme les chiffonniers, existaient grâce à la présence de ce que l'on n'appelait pas encore déchets. A l'instar de la capitale française, Ouagadougou à l'arrivée des explorateurs donnait une image considérée insalubre au regard des perceptions d'aujourd'hui. Ainsi, le capitaine Binger décrivait Ouagadougou en ces termes lors de son passage en 1892 : Je m'attendais à trouver quelque chose de mieux que ce qu'on voit d'ordinaire comme résidence royale dans le Soudan, car partout on m'avait vanté la richesse du Naba, le nombre de ses femmes et de ses eunuques. Je ne tardai pas à être fixé, car le soir même de mon arrivée, je m'aperçus que ce que l'on est convenu d'appeler palais et sérail n'est autre chose qu'un groupe de misérables cases entourées de tas d'ordures autour desquelles se trouvent des paillotes servant d'écuries et de logements pour les captifs et les griots.

A l'époque, ce qui est considéré comme un dépotoir par le colonisateur sert de fumure dans les champs de case. Y. Déverin Kouanda (1993) dans sa thèse portant sur la représentation et la gestion de l'environnement en pays mosse explique la place du Taampure (tas d'ordures).

Les déchets jouent un rôle important. Il s'agit d'objets considérés sans déchéance, qui ont toujours une utilité sous une forme ou sous une autre (L. Albigès, 2007). L'excrément animal, la matière végétale ont une destination finale pour l'agriculture ou l'élevage. Le « taampure » constitue également une sorte de jalon marquant la limite entre le domaine familial et l'extérieur (J. Etienne, 2004).

L'arrivée des colonisateurs impose un modèle urbain calqué sur un plan géométrique. Désormais, à l'habitat dispersé succède la concentration de la population sur de petits espaces (les parcelles). Or, en pays mossi, la dispersion de l'habitat allait, jusqu'à présent, de pair avec le tas d'ordures proches de la cour qui devient alors objet de désagrément concomitant aux changements de modes de vie (Y. Deverin-Kouanda, 1993).

Les décennies suivantes ont confirmé la difficile gestion des ordures ménagères. La croissance urbaine mal maîtrisée par les autorités municipales a contribué à la multiplication des déchets à travers la ville et particulièrement en périphérie.

En 2004, sous l'égide du bureau d'étude canadien DESSAU-SOPRIN, un Schéma Directeur de Gestion des Déchets (SDGD) était mis en place. L'objectif principal était d'améliorer la collecte des déchets ménagers notamment par la mise en place de centres de pré-collecte (au nombre de trente cinq) et d'un centre d'enfouissement technique implanté en périphérie nord de la capitale. Par ailleurs, la ville était découpée en 12 zones dont la gestion était attribuée à des entrepreneurs privés ou des Groupements d'Intérêt Economique (GIE).

Il est rapidement apparu qu'une partie des déchets collectés pouvaient faire l'objet d'une valorisation contribuant d'une part à une diminution des tonnages enfouis au CTVD dont le site de regroupement des déchets est prévu pour durer 10 ans, et d'autre part, à la création d'activités génératrices de revenus.

Le Projet Stratégie de Réduction des Déchets Solides de Ouagadougou -Création d'emploi par des actions de collecte, de tri et de valorisation (PSRDO-CER) a été créé en 2009 comme un élément de réponse à ces observations.

Ce projet, initié par la commune de Ouagadougou en collaboration avec l'Initiative Développement Stratégique (Organisation Non Gouvernementale de solidarité et de coopération internationale basée en France), la Communauté Urbaine de Lyon (France), le Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût (Institution Inter-états regroupant 17 pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre dont le siège est basé à Ouagadougou au Burkina Faso) et l'Association de Volontariat et de Coopération Internationale (LVIA Italie), se propose de contribuer à donner une plus value aux déchets en les valorisant. Il s'agit également de participer à la réduction de la pauvreté, tout en participant à assainir les quartiers, grâce à l'implication des ménages et des opérateurs économiques, producteurs de

déchets et à la mobilisation des associations de quartier impliquées dans la filière de collecte et de traitement des déchets.

Afin de préciser et de tester la méthodologie, le projet se limite à deux zones d'intervention : la zone de pré-collecte 12 qui regroupe les secteurs 20, 21 et 22 (arrondissement de SigNonghin) et la zone de pré-collecte 6 qui est composée en partie du secteur 30 (arrondissement de Bogodogo). Ces zones concernent des quartiers périphériques défavorisés, caractérisés par un déficit d'accès aux services sociaux de base et qui sont l'objet d'une restructuration en cours dans le cadre du projet « Projet de désenclavement des quartiers périphériques de Ouagadougou et d'accès aux services essentiels », sur financement de l'Agence Française de Développement (AFD).

Les premières activités du PSRDO-CER ont porté sur la connaissance précise de l'existant en matière de gestion des déchets (contexte, opérations engagées, producteurs de déchets, etc.), des éléments indispensables à une meilleure planification des actions futures. Cette étude s'inscrit dans cette étape préliminaire. Elle pose l'application SIG comme un outil susceptible de participer à une meilleure connaissance des pratiques actuelles. Ce travail pose la double contrainte cadre universitaire et professionnel et impose donc une obligation de résultats appliqués dans un cadre conceptuel tourné vers la recherche fondamentale.

1.2. Les objectifs

L'objectif principal de cette étude est de créer une base de données spatialisées, donc gérée sous SIG, dont le but est l'optimisation des circuits de collecte des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Groupement d'Intérêt Economiques (GIE) oeuvrant dans le secteur de la collecte des déchets. Il s'agit également de capitaliser les informations disponibles en vue de mieux suivre et évaluer les performances des actions qui seront menées dans le cadre du (PSRDO- CER) et concernant le volet collecte des déchets organisé par la Municipalité. Le secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo constitue le cadre de l'étude.

Quatre objectifs spécifiques sont fixés :

- identifier les acteurs de la gestion des déchets ;

- définir l'utilité d'un SIG ainsi que des indicateurs d'analyse spatiale pour la gestion des ordures ménagères ;

- cartographier le siège des associations de collecte des déchets, les abonnés aux services de pré-collecte des déchets du secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo, et les circuits des collecteurs ;

- identifier les types de points de regroupement des déchets utilisés par les opérateurs de précollecte du secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo et déterminer les quantités théoriques de déchets qui y sont transférés.

1.3. Les hypothèses

Dans l'optique d'améliorer nos connaissances sur la gestion des déchets solides dans la

ville de Ouagadougou, nous posons l'hypothèse principale que le SIG constitue un outil efficace de capitalisation, d'aide à la décision et de suivi-évaluation des actions en matière de gestion des déchets ménagers.

De cette hypothèse principale, découlent quatre hypothèses spécifiques :

- les acteurs intervenant dans la gestion des déchets solides à Ouagadougou sont clairement identifiés et catégorisés ; chacun d'eux jouant un rôle bien déterminé dans le cycle de gestion des déchets ;

- le SIG est un outil qu'on peut appliquer à la gestion des ordures ménagères ;

- la répartition spatiale des abonnés par opérateurs de pré-collecte des déchets au secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo repose sur une logique territoriale ;

- les centres de collecte du secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo, tous fonctionnels constituent les points de regroupement privilégiés de la quasi-totalité des déchets collectés dans le secteur.

1.4. La définition des concepts

Cette partie donne une définition des mots et termes consacrés que nous avons utilisés dans ce rapport. Le lecteur pourra donc aborder dans les chapitres suivants le vocabulaire avec plus de facilité.

Base de données: C'est un ensemble de données qui correspond à une représentation fidèle des données d'un domaine avec un minimum de contraintes imposés par le matériel. C'est donc une entité dans laquelle, il est possible de stocker des données de façon structurée, exhaustive et sans redondance.

Déchets : Il existe plusieurs définitions du terme « déchets » ; cependant pour les besoins de cette étude, nous retiendrons celles relatives à la loi française du 15 juillet 1975 et aux conventions de Bâle et de Bamako.

Selon la loi française du 15 juillet 1975, un déchet est tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou tout généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon. Ce sont les mêmes termes qui ont été retenus pour définir les déchets dans le code de l'environnement burkinabé.

Les conventions de Bâle et de Bamako entendent par « déchet », des substances ou objets, qu'on élimine, qu'on a l'intention d'éliminer ou qu'on est tenu d'éliminer en vertu des dispositions du droit national.

En toute logique, on englobe sous terme « déchets » tous les déchets solides, liquides et gazeux qui ont un impact négatif sur l'environnement. Les déchets solides étant des matériaux mis au rebut et qui ne sont pas évacués par le biais de canalisations comme les eaux usées et les boues.

Gestion des déchets : C'est la collecte, le transport, le traitement (le traitement de rebut), la réutilisation ou l'élimination des déchets, habituellement ceux produits par l'activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément local. C'est un processus qui intègre à la fois la production des déchets et leur traitement. La production correspond aux choix des produits à la source, à leur utilisation, à leur valorisation. Le traitement correspond au tri des déchets, à leur collecte, au transport, et au traitement et/ou le stockage des déchets.

La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu'ils soient solides, liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique. Les manières de gérer les déchets diffèrent selon qu'on se trouve dans un pays développé ou en voie de développement, dans une ville ou dans une zone rurale, que l'on ait affaire à un particulier, un industriel ou un commerçant. La gestion des déchets non toxiques pour les particuliers ou les institutions dans les agglomérations est habituellement sous la responsabilité des autorités locales, alors que la gestion des déchets des industriels est sous leur propre responsabilité.

Recyclage : C'est un procédé par lequel les matériaux qui composent un produit en fin de vie (généralement des déchets industriels ou ménagers) sont réutilisés en tout ou en partie. Pour la plupart des gens dans les pays développés, le recyclage regroupe la récupération et la réutilisation des divers déchets ménagers. Ceux-ci sont collectés et triés en différentes catégories pour que les matières premières qui les composent soient réutilisées.

Système d'Information Géographique (SIG) : Les Systèmes d'Information Géographiques, nés dans les années 60 au Canada, ont été définis par plusieurs auteurs. Selon la Société française de Photogrammétrie et de télédétection (1989) les SIG sont : «Un système informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement (géoréférencées) ».

Selon R Randremanana et al. (2001), un SIG peut être défini comme « Un ensemble de données de nature diverse, structurées de façon à être gérées facilement et dont le point commun est d'être géoréférencées, c'est-à-dire être repérées dans l'espace, à l'aide de coordonnées géographiques. »

Nous retiendrons pour les besoins de notre étude la définition de P Givaudan (2009) pour qui les Systèmes d'Information Géographiques « associent des composantes matérielles, logicielles et humaines afin de définir et décrire un espace géographique, de le connaître, de le gérer et de prendre des décisions le concernant. ».C'est un ensemble de données repérées dans l'espace structurées de façon à pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la décision.

Valorisation des déchets : Elle consiste dans " le réemploi, le recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir de déchets, des matériaux réutilisables ou de l'énergie". C'est

l'objectif des politiques de gestion des déchets, en plus de la prévention. Deux types de valorisation sont retenus : la valorisation matière et la valorisation énergétique.

1.5. L'approche méthodologique

Elle a consisté à rechercher la documentation sur la gestion des déchets solides dans les pays en développement et plus particulièrement au Burkina Faso. Les principales sources de documentation ont été le Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût (CREPA siège), l'Université de Ouagadougou, ainsi que la mairie de la ville de Ouagadougou.

La revue de la littérature relative à la gestion des déchets en milieu urbain comme à Ouagadougou est riche. Toutefois, nous avons privilégié 4 documents qui constituent des axes de recherche en réponse aux objectifs posés lors de notre stage.

DESSAU-SOPRIN, SCHEMA DIRECTEUR DE GESTION DES DECHETS DE OUAGADOUGOU (2000) propose une organisation intégrée de toutes les activités reliées à la gestion des déchets et des aménagements appropriés. Il fournit également les cadres financier, institutionnel et réglementaire propres à assurer la gestion efficace des déchets selon le concept de quartier propre qui a été préalablement établi dans un plan d'action devant permettre au Gouvernement du Burkina Faso d'atteindre les objectifs reliés à la gestion des déchets solides et assignés par le vaste projet d'environnement urbain, soit le 3ème Projet de Développement Urbain (PDU) sous la responsabilité du Projet d'Amélioration des Conditions de Vie Urbaines (PACVU).

MAS.S, VOGLER.C. (2006) dans le cadre d'un stage réalisé au CREPA ont réalisé un état des lieux des transformations des déchets solides de la ville de Ouagadougou et recensé les filières de valorisation. Il ressort de cette étude que, la mise en oeuvre progressive du schéma directeur de gestion des déchets porte ses fruits bien que certaines difficultés sont observées au niveau de la pré-collecte et de l'évacuation des déchets.

NIKIEMA/Meunier. A (2007) s'est intéressée à la gestion des déchets à travers une analyse
essentiellement descriptive des pratiques déclarées par les chefs de ménages lors du
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1996. De cette analyse, il

ressort que les comportements en matière d'élimination des déchets se traduisent par une opposition spatiale centre périphérie. En effet, dans les quartiers centraux, la majorité des ménages utilisait à cette époque les bacs mis à leur disposition. Dans l'auréole péricentrale hétérogène cohabitent des ménages convertis à l'utilisation de poubelles avec d'autres évacuants encore simplement leurs déchets dans la rue. Certains quartiers comme les 1200 logements, la zone du bois, la patte d'oie et plus ponctuellement ceux ou sont implantés les cités de la période révolutionnaire s'individualisent par leur abonnement à un service privé de ramassage des ordures. Dans la périphérie, on observe un mode d'évacuation dans la rue s'apparentant aux pratiques villageoises fondées sur le rejet des ordures ménagères à l'extérieur de la cour.

SCHERRER M. (2007) à partir d'une étude réalisée à Ouahigouya (Burkina Faso) a élaboré une base de données (BD) et un Système d'Information Géographique (SIG) contenant des informations relative à la gestion des déchets de la ville et permettant d'évaluer les performances du système mis en place.

La base de données, créée avec le logiciel Access, regroupe diverses informations concernant les opérateurs de pré-collecte des ordures ménagères, les points de regroupement des déchets présents dans la ville, la décharge, ainsi que la production de déchets de la population de Ouahigouya. Quant au SIG, il a été réalisé avec le logiciel Arc View. Il comporte différentes cartes thématiques présentant les résultats d'analyse des données tels que le taux d'abonnement au service pré- collecte des déchets, différentes statistiques sur la population de Ouahigouya ou encore l'état et la localisation des bacs publics.

Il convient toute fois de noter que, compte tenu du délai imparti pour le travail, les outils mis en place n'ont pas été totalement finalisés car signale l'auteur, toutes les données nécessaires n'ont pas pu être obtenues. De ce fait, plusieurs cartes thématiques n'ont pas pu être créées car aucune information sur les abonnées n'a pu être obtenue. Aussi, le géoréférencement c'està-dire l'attribution des coordonnées géographiques réelles aux éléments du SIG n'a pas été possible à cause des raisons citées plus haut.

1.5.1. L'échantilonnage

Le secteur 30 de l'arrondissement de Bogodogo, zone d'intervention du PSRDO-CER, a été retenu comme site d'étude. Les activités ont porté sur le recensement des associations collectrices de déchets, et des ménages abonnés aux services de pré-collecte de la zone d'étude.

Le tableau suivant dresse l'état des associations opératrices de collecte des déchets de notre zone d'étude et du nombre de leurs clients.

Tableau 1 : Les associations de pré-collecte des ordures ménagères du secteur 30 et leurs clients.

Numéro d'ordre

Nom de l'association

Nombre d'abonnés de l'association

1

Association Souto-Nooma

150

2

Association Sougre- Nooma

1268

3

Association Santé plus

417

4

Association Yilemdé

573

5

Association Cosalu

120

Totaux d'abonnés du secteur 30

2735

Source : PSRDO, Résultat d'enquête

Cinq opérateurs de pré-collecte de déchets officiellement déclarés se partagent donc le territoire du secteur 30. Ces derniers totalisent un nombre d'abonnés estimé à 2735.

Nos activités devaient consister au géoréférencement de l'ensemble des abonnés de la zone. Or, il est rapidement apparu que le temps disponible pour cette étude serait trop court pour finaliser les activités du calendrier de travail. Un échantillon a donc été défini sur la base des associations. Les associations Sougr-Nooma et Cosalu représentant respectivement la plus grande association (avec un nombre total d'abonné estimé à 1268) et la plus petite association (avec un nombre total d'abonnés estimé à 120) ont été retenues. Ce choix avait pour but de comparer les différences de fonctionnement selon la taille de la structure. Ainsi, nos travaux ont porté sur 1388 clients, soit un taux de couverture du secteur 30 d'environ 51% (figure 1).

Figure 1 : Les résultats atteints à l'issue de la phase de collecte des données

Source : PSRDO-CER, Résultat d'enquête

1.5.2. La collecte des données

Elle s'est appuyée sur différents outils.

Un guide d'entretien (cf. annexe 1) a été adressé aux services municipaux ; cela dans le but d'obtenir de plus amples informations sur les caractéristiques sociodémographiques de la ville de Ouagadougou, de connaître le schéma d'organisation de la filière déchets et le rôle de la commune dans la gestion des ordures ménagères dans la ville de Ouagadougou.

Le relevé des coordonnées géographiques des sièges des opérateurs de pré-collecte des déchets solides, des abonnés aux services de pré-collecte et des points de regroupement des déchets du secteur 30 a été réalisé par Global Positioning System (GPS). Des fiches d'identification étaient parallèlement remplies à l'aide des propriétaires. Pour valider ces relevés, une carte sur support papier était utilisée pour matérialiser la position de l'abonné.

Un guide d'observation des points de regroupement des déchets a permis de compléter le panel d'outils utilisés.

D'une manière générale, les enquêtes nous ont permis de recueillir des informations sur la gestion des déchets solides, sur le profil sociodémographique et économique des opérateurs de collecte et de leurs clientèles, ainsi que sur les destinations desservies et la répartition du marché de collecte entre les opérateurs.

1.5.3. Les variables de l'étude

Les variables d'études définissent les besoins d'informations pour tester les hypothèses de notre travail. En regroupant les objectifs spécifiques, les hypothèses, les variables, la population cible et les outils de collecte, nous obtenons le tableau suivant. Ce tableau est nommé : grille conceptuelle.

Tableau 2 : Grille conceptuelle

Objectifs spécifiques

Hypothèses

Variables

Population cible

Outils de collecte des données

Echelle d'observation

Identifier les acteurs de

Les acteurs

-Type et nombre d'acteurs

-Commune de

-Exploitation de

Secteur 30 de

la gestion des déchets

intervenant dans la

intervenant dans la filière

Ouagadougou

documents

l'arrondissement

dans la zone d'étude

gestion des déchets

déchets au secteur 30.

 

existants

de Bogodogo

 

solides à

 

-CREPA

 
 
 
 

-Types d'activités se

 

-Guide d'entretien

 
 

Ouagadougou sont

clairement

identifiés et catégorisés ; chacun
d'eux jouant un rôle bien déterminé dans le cycle de gestion des déchets.

rapportant à la gestion des
déchets solides dans le
secteur 30 de Ouagadougou.

-Entreprise CGMED

-Les opérateurs de pré-

collecte

-Fiche d'identification

 

Objectifs spécifiques

Hypothèses

Variables

Population cible

Outils de collecte de données

Echelle d'observation

Définir l'utilité d'un SIG
ainsi que des indicateurs
d'analyse spatiale pour

la gestion des ordures
ménagères.

Le SIG est un outil qu'on peut appliquer à la gestion des ordures ménagères.

-Les fonctions du SIG

-Les avantages fournis par le SIG dans le domaine de la gestion des déchets.

-CREPA

-Commune de

Ouagadougou

-Entreprise CGMED

- Exploitation de documents existants.

Commune de

Ouagadougou, secteur 30 de
l'arrondissement de Bogodogo.

 
 
 

-Les opérateurs de pré-

collecte

 
 

Cartographier le siège

La répartition

Le nombre d'abonnés au

-Commune de

-Guide d'entretien

Commune de

des associations de

collecte des déchets, les
abonnés aux services de

spatiale des abonnés
par opérateurs de

pré-collecte des

service de pré collecte.

-La satisfaction des abonnés
par rapport à la prestation

Ouagadougou -CREPA

-Fiche d'identification

Ouagadougou, secteur 30 de
l'arrondissement

pré-collecte des déchets
du secteur 30 de

l'arrondissement de

déchets au secteur 30
de l'arrondissement
de Bogodogo repose

des opérateurs de pré-

collecte.

-Les opérateurs de pré-

collecte

-Relevé GPS

de Bogodogo.

Bogodogo, et les circuits des collecteurs.

sur une logique

territoriale.

-Les zones de couverture de chaque opérateur de précollecte.

-Les abonnés au service de pré-collecte des déchets.

 
 

Objectifs spécifiques

Hypothèses

Variables

Population cible

Outils de collecte de données

Echelle d'observation

identifier les types de

les centres de

- Les centres de pré-

-Direction de la Propreté

Exploitation de

Commune de

points de regroupement

collecte du secteur

collecte

-Projet PSRDO-CER

documents

Ouagadougou,

des déchets utilisés par

30 de

 
 

existants

secteur 30 de

 
 

- L'état des bacs publics et

 
 
 

les opérateurs de pré-

collecte du secteur 30 de

l'arrondissement de

Bogodogo, tous

des sites de transit.

--CREPA

-Guide d'entretien

l'arrondissement de Bogodogo

 
 
 

-Entreprise CGMED

 
 

l'arrondissement de

fonctionnels

-La couverture spatiale des

 

-Fiche

 

Bogodogo et déterminer
les quantités théoriques

constituent les points
de regroupement

bacs publics et des sites de transit

-Les opérateurs de collecte

d'identification

 

de déchets qui y sont transférés.

privilégiés de la

quasi-totalité des

déchets collectés

dans le secteur.

-La fréquence de vidange des bacs et des sites de transit.

-Les abonnés au service de pré-collecte des déchets.

-Relevé GPS

--Guide d'observation

 

1.5.4. Les outils de traitement de données

Le traitement des données collectées a été effectué sous diverses formes :

- le transfert des données du GPS vers un fichier Excel a été réalisé avec le logiciel GPS expert.

- Une base de données créée avec le logiciel MS Access a regroupé les diverses informations concernant les opérateurs de collecte des ordures ménagères, les ménages abonnés à ce service, ainsi que les points de regroupement des déchets dans ces secteurs.

- couplé à MS Access le logiciel SIG Arc View 3.2 a été utilisé aussi bien pour des requêtes spatiales que pour des représentations cartographiques.

De façon générale, il est à noter que, les analyses ont été réalisées avec MS Excel, MS Access, ArcView; cela suivant la nature des informations recherchées.

1.5.5. Les difficultés rencontrées

La réalisation de cette étude a été jalonnée de nombreuses difficultés qui ont nui à l'exhaustivité de la base de données. Ce sont :

- la réticence de certains enquêtés : parler des pratiques d'assainissement n'est pas chose aisée car c'est toucher à la vie privée des personnes. De ce fait, nous avons été confrontés à la réticence voire au refus de communication de certaines personnes ;

- les contraintes liées au climat : la campagne de collecte de données s'est déroulée en saison chaude du 15 mars au 25 avril 2010. Compte tenu du temps disponible pour cette étude et afin de recenser le maximum d'abonnés, les enquêtes débutaient à 7h pour se terminer à 18h30, quelque soit le jour de la semaine.

CHAPITRE II : DE L'ETUDE DU MILIEU A LA PRESENTATION DE LA FILIERE DECHETS

Ce chapitre traite, en deux sections, des généralités sur la gestion des déchets solides à Ouagadougou. D'une part, il présente le milieu de l'étude, d'autre part, l'historique et les acteurs de la gestion des déchets.

2.1. Présentation du milieu de l'étude

Le cadre général de notre étude est la ville de Ouagadougou. Elle est située entre 12° 18 et 12° 36 de latitude nord et 1° 26 et 1° 36 de longitude ouest. Les limites communales vont audelà de la limite urbanisée. En effet, les limites de la commune se fondent sur celles de la province du Kadiogo. La commune compte trente (30) secteurs urbains et dix-sept (17) villages périphériques et est découpée administrativement en cinq (05) arrondissements (cf. carte 1).

Carte 1 : Présentation de la commune de Ouagadougou

2.1.1. Influence des aspects physiques sur la gestion des déchets

Le relief de la ville de Ouagadougou est monotone. Il est constitué d'une vaste pénéplaine appelée couramment « plateau mossi » qui correspond à l'affleurement du socle granitogneissique ancien et qui occupe près de 85% de la superficie du pays. Il s'élève à une altitude de 250 à 300 mètres (Kietiyeta, 2003). Cette platitude du relief rend plus facile la collecte des ordures ménagères d'autant plus que la quasi majorité des véhicules utilisés pour la collecte sont à traction asine.

Sur le plan climatique, Ouagadougou est sous l'influence de la zone soudanienne du climat tropical sec. La ville comme tout le reste du pays connaît une saison pluvieuse qui dure de juin à septembre (4 mois), et une saison sèche d'environ huit mois, qui s'étend d'octobre à mai. La pluviométrie moyenne annuelle se situe entre 700 et 900 millimètres avec 60% des précipitations qui se concentrent entre juillet-août (Direction de la météorologie nationale, 2003). Durant la période hivernale, les acteurs de la filière déchets rencontrent divers problèmes liés à la collecte et à l'évacuation des ordures. Cela n'est pas sans conséquences. En effet on peut noter des troubles environnementaux (nuisances olfactives chez certains abonnés et aux alentours des dépotoirs) et des cas de maladies (paludisme et bronchite notamment) chez les collecteurs de déchets qui sont presque tout le temps contraints de braver la pluie pour accomplir leur tache quotidienne.

Les températures sont sous l'influence des deux grandes saisons. Pendant la saison des pluies, la température diurne est d'environ 26°C. Elle atteint une moyenne de 42°C pendant la saison sèche avec cependant, quelques fortes baisses au mois de décembre -janvier (température minimale moyenne de 19°C). En termes de gestion des déchets, il convient toutefois de noter que les fortes températures ont une influence sur la décomposition précoce de diverses matières dont celles organiques contenues dans les déchets. Cela engendre des nuisances olfactives et peut également être sources de divers problèmes de santé.

Deux principaux vents soufflent sur Ouagadougou. On distingue l'Harmattan, un vent sec et actif soufflant d'octobre à mai et la Mousson un autre vent qui soufflant de mai à octobre apporte de l'humidité. Ces vents sont souvent responsables de la dispersion des divers déchets plastiques (sachets plastiques utilisés comme emballages) et toxiques (piles) pouvant entraîner des conséquences extrêmement graves pour la santé des habitants et l'environnement urbain.

Sur le plan hydrologique, Ouagadougou est située dans le bassin versant du Massili (affluent du Nakambé). La présence de trois barrages (n°1, 2 et 3) permet de constituer des retenues d'eau pour la ville. Ces retenues se succèdent sur un talweg qui s'allonge d'Ouest en Est. Quatre marigots drainent l'ensemble des eaux de ruissellement vers la zone de dépression. Ces marigots ont été aménagés en caniveaux à ciel ouvert et ont prit respectivement les noms de : Canal du Kadiogo, Canal du Centre, Canal de Wemtenga, et Canal de Zogona. Ces différents canaux jouent un rôle important dans l'évacuation des eaux pluviales de la ville. Mais le manque d'entretien de ces ouvrages en fait de véritables lieux de dépotoir où stagnent des eaux usées de toute sorte et parfois également des déchets solides.

2.1.2. Profil socio-économique de la ville de Ouagadougou

En termes de gestion des déchets solides, le profil socio-économique de la population est particulièrement important dans la mesure où de nombreuses études ont montré que le statut économique impliquait une production d'ordures souvent plus importante et d'une composition différente d'un ménage à l'autre.

D'après les résultats du dernier Recensement Générale de la Population et de l'Habitation (RGPH), la ville de Ouagadougou comptait 1 475 223 habitants en 2006. La pyramide des âges de Ouagadougou à l'image de celle du Burkina Faso a la physionomie classique d'une pyramide des villes des pays en développement : une base élargie correspondant à une population majoritairement jeune s'effilant doucement vers les classes les plus âgées. L'habitat ouagalais forme un paysage composite ou se côtoient le moderne et l'ancien, et ou cohabitent diverses formes d'habitats alliant le banco traditionnel et le béton. Du point de vue de l'équipement, Ouagadougou présente un profil très différencié. Elle donne de ce fait l'image d'une ville à plusieurs vitesses avec un coeur loti, équipé et desservi par des réseaux d'adduction en eau et en électricité, de voiries, de caniveaux etc., qui offre un certain confort individuel aux résidents du centre, une périphérie viabilisée mais ne disposant pas de la totalité de ces équipements et enfin une auréole extrême correspondant aux périphéries non loties au sein desquelles les résidents dépendent des équipements collectifs disponibles dans les quartiers réguliers plus ou moins proches, voire parfois dans les villages alentours.

Le profil de la population est donc très différencié selon les quartiers, cependant la gestion des déchets répondant à une logique administrative (les limites communales) englobe une diversité de situations. L'arrondissement de Bogodogo, qui s'étend sur 105 km2 au sud-est de la commune de Ouagadougou, a été retenu comme site d'étude (cf. carte n°2). Le secteur 30 a fait l'objet d'une attention particulière puisqu'il constitue le site d'intervention du projet PRSDO-CER, structure d'accueil de notre stage.

Carte 2 : Présentation de l'arrondissement de Bogodogo

Avec une population estimée à 108119 habitants (RGPH 2006), le secteur 30, site de notre étude est partagé entre un habitat loti et un habitat non loti. L'alimentation en eau potable dans ce secteur est essentiellement assurée par l'ONEA, des forages à motricité humaine et, dans quelques rares cas des puits traditionnels.

De grands éléments structurent le secteur. On distingue, le Secrétariat Permanent du Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), un Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA) et la SONABEL.

2.2. Présentation de la filière déchet 2.2.1. Historique de la gestion des déchets

Depuis l'indépendance du pays en 1960, différents modes de gestion des déchets ont été mis en place dans la ville de Ouagadougou avec plus ou moins de succès.

Ainsi, la régie municipale actrice principale de la gestion des déchets et de l'assainissement de la ville depuis 1958 concède la responsabilité de la filière au privé (société Nakoulma) en 1968. Entre 1979 et 1986, le manque de moyens financiers conduit la collectivité municipale à une rupture du contrat avec cette entreprise. La commune procède alors, à travers son service de la voirie, à l'enlèvement et à l'enfouissement des ordures dans les bancotières de la ville, jusqu'en 1986.

A partir de cette date, la Direction Nationale des Services d'Entretien de Nettoyage et d'Embellissement (DINASENE) prend le relais. Elle est transformée en Office en 1988. Cependant, incapable d'assurer la charge de la collecte dans l'ensemble de la ville, l'ONASENE est contraint de se soumettre au Partenariat Public-Privé (PPP). La collecte de la redevance pour l'enlèvement des ordures ménagères oscille entre 300 et 1000 FCFA (Bayili, 1996). L'ouverture de ce nouveau secteur d'activités favorise la multiplication des entreprises ; Cependant aucune structure officielle ne vient régir ce marché qui ne respecte pas la réglementation environnementale dans la mesure où les déchets sont dispersés par les acteurs de la collecte dans des lieux non appropriés, parfois à quelques centaines de mètres seulement de là où ils avaient été collectés.

En 1993, la dégradation de la situation conduit la mairie à reprendre la gestion de ce secteur par l'intermédiaire de la Direction des Services Techniques Municipaux (DSTM).

A partir de 2000, la municipalité bénéficie du soutien de la Banque Mondiale à travers le 2ème et le 3ème Projet de Développement Urbain (PDU). Ce projet a eu pour objet d'asseoir les bases du principe du «pollueur payeur» par la récupération partielle des coûts de fonctionnement. En 2001, à la faveur de la décentralisation et de la mise en oeuvre du Plan Stratégique d'Assainissement de la ville de Ouagadougou (PSAO), la commune se dote d'une direction qui s'occupe de la propreté et de l'assainissement de la ville.

De concert avec le Projet d'Amélioration des Conditions de Vie Urbaine (PACVU), le 3ème PDU favorise la création des structures privées de gestion des déchets et améliore les possibilités locales de valorisation. Aussi, soutient-il selon les recommandations du Schéma Directeur de Gestion des Déchets, la construction de trente cinq (35) centres de transit des déchets solides et la réalisation du Centre d'Enfouissement Technique (CET) en 2001 devenu de nos jours le Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD). Les trente secteurs (30) de la ville de Ouagadougou sont alors divisés en douze (12) zones de collecte dont la gestion est confiée aux entrepreneurs privés et aux GIE et en trois lots pour le transport des déchets à destination du CTVD.

Carte 3 : Présentation de la filière déchet

2.2.2. Les acteurs de la gestion des déchets solides

La filière déchets regroupe plusieurs acteurs qui concourent à sa mise en oeuvre. Au Burkina Faso, la Politique et Stratégie Nationale d'Assainissement (PNSA) distingue cinq principaux types d'acteurs aux rôles différents. Ce sont l'Etat, les collectivités territoriales, le secteur privé, les populations et leurs organisations, et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Pour ce qui concerne le cas spécifique de la ville de Ouagadougou, on distingue :

+ L'Etat

Plusieurs départements ministériels interviennent dans la filière déchets solides mais le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV) joue un rôle prépondérant ; à ce titre, il assure :

- l'élaboration de la Stratégie Nationale d'Assainissement ;

- la définition du cadre juridique applicable à la gestion des déchets

- la réalisation d'études d'impact et de suivi environnemental du CTVD

+ La Direction de la Propreté (DP) : une structure rattachée à la commune

Au Burkina Faso, la décentralisation a conféré aux communes la gestion de l'assainissement. Ainsi, le maire de Ouagadougou est chargé sous le contrôle du conseil municipal de veiller à:

- la protection de l'environnement et de prendre en conséquence les mesures propres à empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances ;

- la protection des espaces verts et contribuer à l'embellissement de la commune.

Pour atteindre ces objectifs, il se fait quotidiennement accompagner par la Direction de la Propreté (DP), une structure créée à cet effet.

Créée en mai 2001 par arrêté portant organisation de la mairie de Ouagadougou, la DP assure cinq missions principales :

- le nettoiement et la collecte des déchets ;

- le transport des déchets à partir des centres de collecte jusqu'au centre technique de valorisation des déchets ;

- le traitement et la valorisation des déchets ;

- la prévention des pollutions et nuisances ;

- le curage des ouvrages hydrauliques (caniveaux, canaux) ;

D'une manière générale, pour la collecte et la pré-collecte des déchets, la DP utilise des bennes tasseuses, des camions portes-bacs et portes bennes ainsi que des bacs.

+ Le Projet Stratégie de Réduction des Déchets de Ouagadougou (PSRDO) : Un outil au service de la commune

Le Projet Stratégie de Réduction des Déchets de Ouagadougou- Création d'Emplois et de Revenus par des actions de tri et de valorisation (PSRDO-CER), est un projet initié par la commune de Ouagadougou en collaboration avec l'Initiative Développement Stratégique (IDS), la Communauté Urbaine de Lyon, le Centre Régional de l'Eau Potable et d'Assainissement à faible cout (CREPA) et l'Association de Volontariat et de Coopération Internationale (LVIA). Avec un budget global estimé à un million cent vingt cinq milles six cents soixante quinze (1.125.675) euros, c'est un projet d'une durée de vie de 3 ans dont le lancement a eu lieu le 10 juin 2009. Il a l'ambition de fédérer tous les acteurs concernés par la filière des déchets (administration, opérateurs de collecte, ménages) autour de nouveaux systèmes rentables et durables de gestion du tri, collecte, compostage et valorisation.

Carte 4: Localisation géographique du PSRDO/CER et de son champ d'action

+ Les entreprises privées

Depuis le début des années 90, compte tenu de l'ampleur des tâches et de l'insuffisance des moyens du secteur public, on assiste à une implication progressive des acteurs du secteur privé dans la gestion des ordures. Ces entreprises interviennent notamment dans la précollecte, le transport des déchets solides des centres de collecte vers le CTVD, ainsi que dans la gestion de ce même CTVD. A titre illustratif, l'entreprise CGMED est adjudicataire de la zone de collecte n°6 qui contient les secteurs n°14 et 30 de la ville.

Pour ce qui concerne le transport des déchets, il convient ici de signaler qu'il incombe à l'entreprise EBTE (Entreprise Burkinabè des Travaux et d'Equipement) de s'occuper du transport des déchets du lot n°3 ; le transport des lots n°1 et n°2 (auquel appartient le secteur 30) étant toujours à la charge de la commune.

La gestion du CTVD quant à elle est assurée par l'entreprise ECHA (Entreprise de Construction et de l'Habitat). A ce titre, elle a en charge l'enfouissement des déchets, ainsi que le contrôle des pollutions dues à l'activité d'enfouissement.

+ Les associations et groupements

Les structures communautaires (associations, groupements) comme les entreprises privées font la pré-collecte dans les différents secteurs de la ville de Ouagadougou.

Le fonctionnement de ces dernières est très distinct. En effet, d'un côté, nous distinguons des fédérations d'associations qui bien que menant une vie associative sont par le biais des Groupements d'Intérêt Economique (GIE) adjudicataires par appel d'offre des zones de collecte où elles exercent. De l'autre côté, ce sont les entreprises privées concessionnaires des zones de collecte qui confèrent des autorisations d'exploiter des sous parties de leurs zones à des associations contre redevance de sous-traitance.

C'est ainsi que, dans l'arrondissement de SIG NOGHIN, nous avons des associations de collecte qui sont adjudicataires d'une zone de collecte. Pour être adjudicataires, ces associations ont dû se regrouper en GIE Action pour la Protection de l'Environnement et payent chacune au GIE une cotisation mensuelle de 10.000 F.

A BOGODOGO (précisément au secteur 30), il n'y a pas de GIE et les associations n'ont pas de relation entre elles. Elles sont sous-traitantes de l'entreprise privée CGMED, adjudicataire de la zone de collecte. Ces associations ont d'abord été de petites structures informelles qui se sont par la suite regroupées pour former les associations sous l'impulsion d'une personne, en général une femme, qui n'intervenait pas dans la collecte mais seulement dans la gestion. Ainsi, cette dernière mettait les outils à la disposition des femmes et se chargeait des fiches d'abonnés et de la collecte des redevances. La motivation principale de ces femmes pionnières était le souci de la préservation de l'environnement dans leur quartier. Ces associations au départ informelles ont dû prendre le statut d'association de Loi n°10/92/ADP (portant Liberté d'association) pour pouvoir répondre à l'appel d'offre en 2005 que lançait l'entreprise CGEMED qui était devenue concessionnaire de la zone de collecte. Les contrats d'enlèvement des ordures se font sous le nom de CGMED et les associations collectrices de déchets doivent en échange payer une redevance équivalente à 20 % des recettes. Les contrats avec GCMED étaient pour une durée d'un an renouvelable. En juin 2009, CGMED a signé des contrats avec ses sous-traitants pour trois ans correspondant à la durée de vie du PSRDOCER.

+ Les Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

Des organisations non gouvernementales appuient techniquement et/ou financièrement le secteur de la gestion des ordures ménagères dans la ville de Ouagadougou.

Pour ce qui concerne les domaines de la recherche et de l'appui technique, nous distinguons principalement :

L'Institut International d'Ingénierie pour l'Eau et L'Environnement (2ie)

- Participation à l'élaboration de la Stratégie Nationale d'Assainissement ;

- Réalisation d'études sur la gestion des déchets. L'Université de Ouagadougou (UO)

- Participation au comité de contrôle et de suivi Environnemental (CCSE) ;

- Réalisation d'études sur la gestion des déchets.

Le Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST)

- Participation au Comité de Contrôle et de Suivi Environnemental (CCSE) du CTVD. Jumelage du Grand Lyon avec la Commune de Ouagadougou

- Fourniture de matériel à la DP ;

- Appui à la formation des cadres municipaux.

Le Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût (CREPA)

- Réalisation d'études et de projets pilotes sur la pré-collecte et la valorisation des déchets ;

- Formation des acteurs de la filière ;

- Participation aux activités d'Information, d'Education et de Communication (IEC) dans le domaine de l'assainissement.

Outre les aspects techniques, la filière de gestion des déchets est aussi soutenue sur le plan financier. Les aides proviennent d'organismes très différents. On peut citer : la Banque Mondiale, l'Union Européenne, le FAARF, l'Ambassade d'Allemagne, le CREPA, l'UNICEF, le Ministère de la Promotion de la Femme, Projet National Karité (PNK), et Promo Femme.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"