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Mutations des realisations d'un projet de renovation urbaine: la Cite an III à  Ouagadougou au Burkina Faso (1987- 2008 )


par Bapandi Donatien IDANI
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM ) Burkina Faso - Master II en management des projets 2008
Dans la categorie: Géographie
   

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CHAPITRE II : LE PROJET CITE AN III, DES ORIGINES A L'OCCUPATION DES LOGEMENTS

Ce chapitre traite en deux sections, des généralités sur le projet cité an III. D'une part, il retrace l'historique de la cité an III, et d'autre part, il présente les caractéristiques de cet habitat planifié ainsi ceux de ses usagers à l'occupation effective des logements.

2.1. Historique de la cité an III

La cité an III a pour site les sous-secteurs 1 et 2 du secteur n°3, à l'emplacement de l'ex Quartier populaire et insalubre Bilibambili (confère annexe 5). Une présentation sommaire du quartier Bilibambili nous permettra d'appréhender le contexte historique dans lequel est survenu le projet « Cité An III ». Nous nous pencherons ensuite sur le processus d'édification de la cité jusqu'à l'attribution et l'occupation effective des logements.

2.1.1. Le quartier Bilibambili

2.1.1.1. Etude humaine et économique

Initialement, Bilibambili avait été créé pour accueillir les retraités issus de la noblesse mossi ayant accompli 15 à 25 ans de services auprès du Moro Naba, empereur des mossi. Mais très vite, ce quartier de vieux nobles a connu une densification humaine notable ; laquelle a permis à de nombreux migrants de venir s'installer. La position centrale de ce quartier a particulièrement séduit des multitudes de filles expatriées à la recherche d'emplois dans les bars, buvettes et hôtels de la ville. Cette situation fera de Bilibambili un lieu privilégié pour la promotion des bars et de la prostitution. A ces bars il convient d'ajouter les nombreuses acti-

vités du secteur informel. A ce titre, dès 1970, le secteur informel dans le quartier regroupait déjà 124 personnes résidantes.

2.1.1.2. Infrastructures et équipements

Les infrastructures du quartier se limitaient en grande partie aux voies de communication dont celles considérées principales étaient larges de 10m. Par contre, les plus nombreuses qui avaient pour but de desservir tous les lots du quartier étaient larges de 5m. Elles avaient une orientation nord-sud. Très étroites et souvent encombrées par des objets en mauvais état, ces ruelles étaient difficilement praticables en saison pluvieuse. L'éclairage public y était totalement absent de même que les caniveaux.

Quant aux équipements collectifs, les plus remarquables étaient les débits de boissons. En effet, Bilibambili était connu pour ses bars dancing et ses nombreuses buvettes qui s'animaient chaque soir pour des activités pas toujours avouables. A cet effet, une étude menée en 1985 par NIMBA J 1 faisait ressortir que Bilibambili comportait quatre bars dancing. C'étaient l'Amazone, le Watinoma, Las Vegas et Lune de miel. D'autre part, Bilibambili abritait aussi un établissement d'enseignement secondaire connu sous le nom du « Collège Louis Pasteur » et une boulangerie moderne.

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