Paragraphe 2 : ONUSOM II : portée et
objectifs
L'opération « Restaurer
l'espoir » est une opération coercitive basée sur
le chapitre VII, autorisée par la Résolution 794 du 03
décembre 1992. Ce fut la première fois que le CS a
décidé d'intervenir dans les affaires intérieures d'un
Etat. La raison évoquée était d'ordre humanitaire et
politique.
La situation en Somalie a préoccupé les NU pour
son caractère unique qui combinait à la fois famine, guerre
civile et disparition de l'Etat. « L'ampleur de la
tragédie humaine causée par le conflit en Somalie , qui est
exacerbée par les obstacles opposés à l' acheminement de
l'aide humanitaire, constitue une menace à la paix
internationale ».
Cette mission « exceptionnelle » a
été confiée aux E-U qui ont assuré le commandement.
L'effectif des contingents venus d'une vingtaine de pays s'élève
à 37 000 militaires et policiers dont 27 000 marines. Ces forces
avaient été autorisées à employer
« tous les moyens nécessaires »
pour l'acheminement de secours humanitaires, en remplacement des casques bleus
de l'ONUSOM jadis incapables d'accomplir leur mission de secours de deux
millions de somaliens victimes de famine, parce que en grande partie
inaccessibles du fait des combats qui jonchaient tous les voies qui conduisent
aux principaux nécessiteux.
Comme l'ONUSOM, l'opération « Restaurer
l'espoir » n'a pas connu un réel succès. Elle n'a
pas permis de sécuriser complètement l'acheminement de l'aide
humanitaire. Le CS va changer de stratégie. Ce fut le tour d'une autre
opération, qui dans sa nature, n'est pas différente de
« Restaurer l'espoir ».Elle est
baptisée ONUSOM II.
C'est par la Résolution 814 du 26 mars 1993 que le CS
va créer l'ONUSOM II. Elle devrait reprendre les activités de
l'opération « Restaurer l'espoir » Outre ce
volet, elle était chargée de surveiller la cessation des
hostilités, de prévenir la reprise de la violence, de saisir les
armes de petit calibre non autorisé, d'assurer la sécurité
des ports, aéroports et sur les voies de communications
nécessaires pour l'acheminement de l'assistance humanitaire, de
poursuivre le déminage et de facilité le rapatriement des
réfugiés en Somalie.
Aussi, l'ONUSOM II était-elle également
chargée d'aider le peuple somalien à reconstruire
l'économie et la vie sociale du pays, à remettre en état
les structures institutionnelles, à assurer la reconciliation politique
nationale, à reconstruire l'Etat somalien fondé sur un
régime démocratique et à organiser l'économie et
l'infrastructure du pays. Le 05 juin, la Résolution 837 a inclus la
capture du Général Aïdid.
Le mandat de l'ONUSOM II, eu égard à tout ce qui
précède, est très complexe et vaste puisqu'il prend en
compte aussi bien les volets humanitaire, sécuritaire, politique,
économique que social .Malgré les moyens mobilisés
à cet effet , la mission s'est soldée par un échec.
Les FIP dans l'exécution de leur mandat ont dû
faire face aux hostilités des « seigneurs de
guerre ». Au cours de ces affrontements, les deux parties ont
massivement violés les principes élémentaires du droit des
conflits armés.
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