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Application du droit international humanitaire aux opérations d'imposition de la Paix. Cas de la Somalie

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par Kamal Dine TIDJANI
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Maitrise ès sciences juridiques 2006
  

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Section 2 : Des violations graves du DIH en Somalie

Les cas de violations imputées aux FIP ont été commis dans un esprit de vengeance contre des factions de guerre somaliennes décidées à décourager par la terreur la présence de soldats étrangers en Somalie, une présence qu'elles assimilent maladroitement à une occupation militaire.

Au total, l'effectif de l'ONUSOM II a enregistré 147 pertes en vies humaines.

Les factions de guerre se sont également illustrées par les atteintes aux secours humanitaires menés tant par les FIP que par les organismes privés internationaux qui ont subi une terrible mésaventure en Somalie.

Paragraphe 1e r  La cruauté des Forces d'imposition de la paix

Les FIP se sont illustrées par une rare extrême violence après avoir essuyé revers et humiliation.

Le 03 octobre 1993 , dans un raid baptisé opération spéciale « Force Delta » contre les forces du Général Mohamed Aïdid, l'un des principaux chefs de guerre , 18 marines ont trouvé la mort avec 77 autres blessés. Ce bilan vient s'ajouter à un autre particulièrement affreux. En effet dans une embuscade en date du 05 juin ,24 soldats pakistanais avaient péri.

Après avoir fait échec à  « Force Delta », les partisans du Général Aïdid ont exacerbé volontairement la colère de l'opinion publique américaine très sensible à tout ce qui touche à sa dignité et à son honneur. En effet, les images d'un cadavre américain exhibé dans les rues de Mogadiscio et d'un pilote fait prisonnier ont fait le tour du monde .Les Etats-Unis ont immédiatement décidé de se retirer du « guêpier somalien ».

Avant leur départ, les marines ont cependant abandonné un climat de désolation sans précédent, en rispote à leur débâcle.

Déjà, dans le raid contre les positions de Aïdid, ils ont occasionné 300 morts et plus de 700 blessés. Des mois durant, des hélicoptères américains ont pilonné la capitale en déversant des roquettes et des bombes, tuant de nombreux civils. Dans la nuit du 12 juin 1993 par exemple, le bombardement d'une maison s `est soldé par la mort d'une cinquantaine de présumés « fidèles » de Aïdid.

Plusieurs autres exactions ont été commises par d'autres contingents. Elles ont été l'oeuvre de soldats belges et canadiens :

-de retour dans leur pays quelques années plus tard, 3 soldats belges sont passés devant une cour martiale sous l'acte d'accusation d'avoir torturé et tué des civils somaliens, y compris des enfants ; des photos auraient montré ces soldats en train de griller un enfant somalien vivant au dessus d'un feu.

-des troupes canadiennes ont été également condamnées pour avoir tué un somalien qui avait réussi à ramper jusqu'à leur camp pour chercher de la nourriture.

Egalement, de nombreux témoignages attesteront plus tard de la cruauté des soldats de l'ONUSOM II vis à vis de la population civile somalienne.

Le comportement de ses soldats a porté un sérieux coup au concept d'humanité, au moment où l'ONU assure « la promotion de valeurs et de normes d'ordre public international telles le respect des droits de l'homme et du droit humanitaire ».21(*)

Dix mois après la mission d'imposition de la paix, l'élan de générosité de la communauté internationale en faveur de la Somalie s'est estompé.

Cette situation montre à quel point les interventions militaires peuvent aggraver la situation humanitaire d'un pays lorsqu'elles visent à imposer à tout prix une solution de paix, sans prendre en compte le rôle politique nécessaire des protagonistes locaux. Dans le cas d'espèce, il fallait résoudre l'équation capitale de la réalité des factions de guerre de leur capacité réelle de nuisance.

* 21 - P. M. Dupuy, « Sécurité collective et organisation de la paix », Edition RGDI 1993, p 626.

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