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Application de la méthode d'évaluation contingente à  la mesure de la demande et à  la planification des investissements scolaires dans les zones sous-scolarisées. Cas des populations Mbororo du Nord- Ouest

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par Alain Tsemogne Sado
Institut panafricain pour le développement- Afrique Centrale - DESS en planification, programmation et gestion du développement 2011
  

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CONCLUSION GENERALE

L'objectif de cette étude était d'estimer le consentement des ménages des populations MBORORO à contribuer au financement de l'éducation de leurs enfants. Pour ce faire, une enquête a été effectuée dans les départements du Nord-ouest regorgeant une bonne frange de ces populations. Cette enquête basée sur la méthode de l'évaluation contingente a permis d'obtenir un ensemble d'informations utiles à la mise en oeuvre de la politique d'éducation et de scolarisation. Deux techniques d'analyse ont été utilisées. Une première purement descriptive et une seconde basée sur le modèle Tobit censuré. L'analyse descriptive nous a permis d'obtenir les montants médians des consentements à payer souhaités par les ménages. Les résultats économétriques ont abouti aux conclusions selon lesquelles les consentements à payer des chefs de ménages pour l'éducation sont influencés par le niveau d'instruction du chef de ménage, le mariage précoce des jeunes filles, et le niveau de vie du ménage. De façon plus spécifique, il est montré que les chefs de ménages instruits sont plus enclins que les analphabètes à proposer des montants élevés. Ensuite, les chefs de ménages riches sont plus favorables que les pauvres à des cotisations élevées. Enfin, les chefs de ménage déclarent leur préférence pour le mariage de leurs filles à l'éducation de ces dernières.

Les recommandations faites sur la base de ces résultats vont dans le sens de la mise en oeuvre d'une politique économique de planification et d'orientation des investissements et de gestion dans le secteur de l'éducation dans cette zone sous-scolarisée. Ces recommandations vont aussi dans le sens la mise en oeuvre d'actions d'information et de communication en direction des chefs de ménage peu instruits.

ENNONCÉ DES RESULTATS OBTENUS

Au terme de notre étude, les résultats suivants sont observables :

Observation 1

Les chefs de ménage sont prêts à payer annuellement pour l'éducation de leurs enfants les sommes de 7200 FCFA, 20 000 FCFA et 24 000 FCFA respectivement pour l'enseignement primaire, secondaire général et secondaire technique, contre les sommes de 20 000 FCFA, 50 000 FCFA et 75 000 FCFA représentant les coûts globaux estimés de la formation dans ces cycles respectifs de formation.

Observation 2

L'éloignement de l'école n'est pas un obstacle à la scolarisation des jeunes MBORORO, contrairement à ce que nous envisagions dans notre hypothèse de recherche.

Observation 3

Notre étude nous a montré que les croyances religieuses et ancestrales restent ancrées dans les populations MBORORO, et sont un frein à la scolarisation des jeunes MBORORO. Ces croyances prônent le mariage précoce des jeunes filles et l'élevage du bétail par les jeunes garçons.

Observation 4

Les populations MBORORO affirment leur totale méconnaissance de l'enseignement technique, ce qui se traduit par un nombre élevé de CAP nuls et de non-réponses en ce qui concerne cet ordre d'enseignement.

Observation 5

Le nombre moyen d'enfants par ménage enquêté est de 7.5, ce qui est assez élevé pour des populations à faibles revenus.

PORTEE DES RESULTATS

Observation 1

Les résultats de cette observation, à savoir les CAP faibles, impliquent que la demande en éducation des jeunes MBORORO du nord-ouest est faible. Par contre, le coût social de leur sous scolarisation, ses dommages et son impact restent peu élevés au regard des autres facteurs qui influencent négativement ce CAP, notamment le facteur religieux, le nombre d'enfants...

En outre ce résultat suggère que soit entreprise une politique d'allègement des frais scolaires exigibles, ainsi que la suppression des frais d'APE. Ceci peut se faire par un accroissement des budgets de l'état en faveur du secteur de l'éducation.

Observation 2

Les CAP ne sont pas influencés par la distance de jeunes MBORORO à l'école. La recherche des pâturages, les migrations saisonnières, l'instabilité de ces populations ne sont pas la cause de leur sous-scolarisation.

Dans cette perspective, les écoles construites par les autorités publiques dans les hautes montagnes où habitent ces populations resteront désespérément vides, comme c'est le cas actuellement. Les résultats de notre travail suggère donc que l'accent soit mis sur la qualité et le type de formation offerts, et non sur la quantité des établissements scolaires.

Observation 3

Les croyances religieuses et ancestrales, qui sont un frein à la scolarisation des jeunes MBORORO, sont des aspects sensibles au sein d'une population.

Notre étude suggère donc de mettre en oeuvre des actions de sensibilisation, d'information et de communication en direction des chefs de ménage.

Observation 4

La méconnaissance affichée de ces populations pour l'enseignement technique implique que soit mis en adéquation les formations offertes dans cet ordre d'enseignement et le mode de vie de ces populations. L'on pourrait penser à des filières telles que l'élevage, la gestion des pâturages... qui offriraient à ces populations un moyen sortir du cycle répétitif de l'histoire, et une opportunité d'entrer dans la modernité.

Observation 5

Malgré le faible niveau de revenus déclaré par les chefs de ménages, le nombre d'enfants par ménage est assez élevé. Ceci ne favorise pas la prise en charge totale de ces enfants.

Ce résultat nous suggère une implication, auprès de ces populations, des services des affaires sociales pour une meilleure sensibilisation des parents sur leurs rôles et obligations vis-à-vis de leur progéniture.

Ce résultat nous suggère également que soit renforcée et appliquée la législation sur le travail des enfants, afin que seuls les enfants d'un certain âge puissent librement faire le choix entre l'école formelle et l'élevage du bétail.

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