Comme le développement durable, la notion de gestion
participative a été entérinée au sommet de la terre
de Rio en 1992. Triplet (2009), la définit comme étant
« une cogestion, une gestion conjointe ou mixte,
représentant une forme de partenariat par lequel toutes les parties
prenantes intéressées s'accordent pour partager les fonctions de
gestion et les droits et responsabilités sur une portion de territoire
ou une gamme de ressources. »
La gestion participative implique la prise en compte des
droits des communautés dans la gestion du milieu naturel. Pour Aubertin
et Rodary (2008) cette participation revêt deux volets principaux. Le
volet politique, qui se manifeste par la décentralisation de la gestion
et le volet économique qui consiste à développer l'emploi
local et à redistribuer équitablement les avantages et les
revenus tirés des ressources naturelles. Pour pouvoir assumer cette
fonction, les parties prenantes doivent d'une part être conscientes de
leur rôle dans la gestion de l'aire protégée et avoir des
connaissances leur permettant d'y contribuer, mais d'autre part, la mise en
place d'un cadre politique favorable à une gestion multi acteurs
constitue un préalable. Pour Nguinguiri (2004), ce préalable
constitue certes un pas de plus dans le processus, mais ne saurait à lui
seul être un témoignage de gestion participative. Il
déplore en effet les pratiques de corruption et les individualismes
récurrents dans la gestion des aires protégées du bassin
du Congo, qui font des acteurs locaux impliqués dans le processus des
égoïstes qui servent uniquement leurs intérêts
propres. Ces attitudes sont selon lui, partiellement imputables à la
pauvreté qui n'épargne ni les personnes sensées
représenter les intérêts des populations, ni le personnel
de l'Etat dont les salaires sont généralement peu
élevés. La clé de la gestion participative réside
donc dans l'environnement politique, administratif et légal qui facilite
ou entrave la gestion de l'aire protégée, en d'autres mots dans
la gouvernance. Une « bonne » gouvernance d'une aire
protégée selon les critères véhiculés au
niveau international, pourrait se définir selon les 4 principes suivants
(Nguinguiri, 2004) :
- « Une politique de gestion de proximité qui
insiste sur la décentralisation et oriente la mise en oeuvre de la
gouvernance des aires protégées. ... Un plan d'aménagement
est élaboré et mis en exécution.
- Une autorité locale chargée de
gérer l'aire protégée dans laquelle chaque partie prenante
se reconnaît, veille au respect du cadre légal. Elle est
représentative de tous les groupes d'intérêt. ...
- La responsabilisation de toutes les parties prenantes
est effective. Celles ci participent à l'émergence d'une forme de
citoyenneté locale ... Les populations locales et les autres
groupes d'utilisateurs des ressources naturelles
participent à la prise de décisions et à la
répartition des coûts et des bénéfices de la
conservation.
- Toutes les parties prenantes ont accès à
l'information disponible. Les lois sont vulgarisées, les principaux
résultats attendus du plan d'aménagement sont connus, les parties
prenantes savent oil elles vont, comment elles vont procéder et quels
résultats ont été déjà obtenus. En
définitive, la transparence est totale et permet l'émergence de
contrepoids au pouvoir dévolu à l'autorité chargée
de gérer l'aire protégée.
La gouvernance de l'aire protégée ou <<
bonne >> gouvernance ainsi définie englobe la notion de gestion
participative et s'impose comme chemin incontournable dans la quête d'un
développement durable.