Section 2 : L'impact du crédit sur la
rentabilité bancaire.
L'objectif de chaque banque est de réaliser des
profits à travers toutes ses activités, parmi lesquelles on cite
l'activité d'octroi du crédit, cette dernière implique de
grandes influences sur la rentabilité de la banque puisqu'elle engendre
un risque bancaire majeur qui est le risque d'insolvabilité. De
nombreuses études se sont penchées sur la question des
déterminants de la rentabilité bancaire et l'impact du
crédit sur cette dernière, notamment l'étude de Koffi
Jean-Marie6, visant comment les caractéristiques des banques
et de l'environnement financier affectent la rentabilité des banques
européennes en prenant un échantillon de 6 banques. La
littérature économique regroupe des facteurs externes et d'autres
internes influençant la rentabilité de la banque, parmi les
facteurs internes on trouve les prêts bancaires et les pertes sur
emprunts d'exploitations qui représentent l'opération d'octroi du
crédit, se sont en général des facteurs liés
à la gestion.
D'après l'étude de Koffi Jean-Marie on
dégage 3 grands éléments qui démontrent l'impact du
crédit sur la rentabilité bancaire :
oe Le poids des provisions dans les
résultats :
La monté des risques trouve son explication dans les
dotations aux provisions qu'effectue la banque suite à toute
activité d'octroi du crédit, cette augmentation de provisions
affecte le résultat des banques, en terme économique, la
constitution des provisions peut s'analyser comme une charge dans la mesure
où les dotations aux provisions sont imputées aux
résultats dégagés par les établissements de
crédit, autrement dit la constatation du risque rend la relation entre
le crédit et la rentabilité est inverse, c'est-à-dire plus
on octroi du crédit plus la rentabilité diminue, dans ce cas le
crédit a un impact négatif sur la rentabilité bancaire.
D'après l'analyse de l'indice ROA (indicateur du
rendement des actifs) qui permet de mesurer la part des actifs dans la
rentabilité, (dans les 6 pays européens sur la période
1993-1996) comparée avec leurs politiques du taux
d'intérêt, on a remarqué que les banques à forte
rentabilité sont ceux qui ont accordé des crédits à
un taux d'intérêt
oe Le taux d'intérêt :
Relativement plus haut, on en déduit qu'il y a une
relation directe entre le taux
6 - Koffi Jean-Marie : professeur à
l'université de Luxembourg, Grand Duché du Luxembourg.
D'intérêt et le rendement du crédit, ici
le crédit a un impact positif sur la rentabilité bancaire.
oe L'insolvabilité des clients :
La banque est par définition une institution
financière qui collecte l'épargne auprès des
dépositaires d'une part, et d'autre part elle utilise les
dépôts collectés en les distribuant sous forme de
crédit aux emprunteurs.
Or l'activité d'accord du crédit comme nous
l'avons bien constaté est une activité très risquée
sous l'effet que le client ne rembourse pas, ce qui entraine une augmentation
de l'indice du risque au sein de la banque, ceci pousse les dépositaires
à retirer leur argent auprès de l'établissement de
crédit, par conséquent la banque se trouve obligée de
faire recourt à ses capitaux propres pour rendre aux dépositaires
leurs épargnes et d'une manière indirecte couvrir les risques des
crédits, cas de la crise actuelle, démontrant ainsi l'impact
négatif du crédit sur la rentabilité de la banque.
Les banques parviennent cependant, à avoir une certaine
idée de la rentabilité de leurs services grâce à
l'analyse des différents éléments.
On peut conclure que l'impact du crédit sur la
rentabilité bancaire a deux aspects : soit qu'il est négatif
soit qu'il est positif, ceci dépend de la situation de remboursement de
chaque client et du taux d'intérêt.
Le système bancaire marocain date du XIXème
siècle avec l'institution de la banque de l'Etat en 1907 qui disposait
du monopole d'émission de la monnaie fiduciaire et jouait le rôle
d'agent financier du gouvernement, mais après le protectorat de
nombreuses filiales des banques européennes se sont instaurées au
sein du territoire marocain ainsi que de nouvelles institutions
financières remplissant des fonctions spécifiques ont vu le jour,
vient tout ensuite l'avènement du premier texte juridique qui
régi l'activité bancaire, ainsi après de nombreuses
années le Maroc dispose toujours d'un système structuré
qui est constitué des organes de tutelle et de surveillance qui
sont : le ministre des finances qui réglemente l'exercice de la
profession bancaire, Bank al Maghreb (la banque centrale) contrôleur de
la profession et des organes spécialisés, ainsi que le
comité de crédit et du marché financier qui surveille
la structure financière des banques d'où vient la
nécessité de savoir le système de la BMCI qui est
notamment le sujet du premier chapitre de cet étude pratique.
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