3) Gestion de la production laitière
L'évolution de la note d'état corporel au cours
du post-partum doit amener à adapter la production laitière en
fonction de la perte d'état de l'animal. En effet, si production
laitière et note d'état sont corrélés
négativement, il en est de même pour la perte d'état en
post-partum et les résultats de reproduction. Il apparaît donc
nécessaire de faire varier la production laitière pour limiter la
perte d'état en post-partum et pour atteindre les objectifs de note
d'état au tarissement.
La diminution de la production laitière peut être
menée de plusieurs façons, mais les conséquences sont
variables. Il est plus avantageux de faire varier le niveau azoté, car
si la réduction des apports énergétiques entraîne
une perte d'état corporel autant qu'un système restrictif en
apport azoté, le second n'entraîne pas de dégradation des
performances de reproduction [21]. Là encore plusieurs
possibilités quant au niveau azoté de la ration sont à
choisir selon le type d'élevage adopté, ils sont
présentés dans le tableau 8.
Dans le cas d'un système privilégiant la
production laitière, le niveau azoté ne devra pas être trop
élevé afin de faire durer la production laitière.
L'état d'engraissement doit être suffisant pour exprimer
pleinement le potentiel laitier mais l'amaigrissement ne doit pas être
trop rapide ni trop intense.
Dans le cas d'un système visant à réduire
les coûts, le niveau azoté et l'état d'engraissement
doivent être encore plus modérés afin d'éviter des
démarrages de lactation trop rapides. Le système
privilégie la durée : capacité d'ingestion
élevée, sélection sur index fonctionnels de
longévité.
Dans le cas du système à groupement de
vêlages, les recommandations sont sensiblement les mêmes : il faut
éviter des démarrages de lactation trop rapides et permettre une
courbe de lactation sans pic, tout doit être mis en oeuvre pour obtenir
une fertilité optimisée dans le temps imparti. Il faudra aussi
veiller à la croissance des génisses pour assurer d'atteindre 60%
du poids adulte à la première IA pour un vêlage à
vingt-quatre mois.
Tableau 8 : Recommandations sur le niveau azoté en
fonction des objectifs d'élevage [21]
Le niveau azoté est exprimé en gramme de PDI
(protéines digestibles dans l'intestin) par kilogramme de matière
sèche ; NEC=note d'état corporel
Critères/Systèmes
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Productivité élevée
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Coûts réduits
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Vêlages groupés
|
Niveau azoté
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100 à 105
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90 à 95
|
90 à 95
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La notation de l'état corporel s'est
développée ces trente dernières années,
s'avérant un outil nécessaire pour juger la gestion alimentaire
et nutritionnelle du troupeau. Les objectifs d'état corporel pour
différents moments du cycle de production de la vache sont
validés dans le but de réduire l'incidence des maladies
métaboliques et pour assurer la quantité et la qualité de
la
production laitière mais aussi pour le rôle capital
des variations de note d'état corporel sur les performances de
reproduction.
DEUXIEME PARTIE : RELATION ENTRE NOTE
D'ETAT ET REPRODUCTION
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La dégradation des performances de reproduction en
élevage laitier est devenue la source de développement de
nouvelles techniques permettant d'en appréhender les facteurs de risque.
Outre la baisse de la fertilité et l'allongement de la
fécondité, les anomalies de cyclicité sont aujourd'hui
très fréquentes puisqu'elles peuvent concerner de 30 à 50
% des vaches [76]. L'implication de la note d'état corporel et surtout
de ses variations en post-partum est largement étudiée. Dans un
premier temps, il est important de traiter de cet impact sur la reprise de
cyclicité et sur les différents profils de progestérone
associés puis, dans un second temps sur les paramètres de
fertilité et de fécondité. Enfin, l'influence de
l'état corporel sur la réussite du péripartum
nécessite une attention particulière. La fertilité des
vaches étant d'abord conditionnée par le retour à
l'intégrité anatomo-histologique de l'utérus, la
maîtrise des évènements accompagnant les six
premières semaines post-partum (mise bas, délivrance,
métrite etc) est déterminante.
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