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Note d'état corporel et reproduction chez la vache laitière

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par Pierre Froment
Ecole nationale vétérinaire d'Alfort - docteur vétérinaire 2012
  

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D. NOTE D'ETAT CORPOREL ET OESTRUS

1) L'expression des chaleurs

a) Détecter : une étape cruciale pour l'éleveur

Les premières chaleurs post-partum sont l'évènement le plus concret que l'éleveur va détecter et qui témoigne d'une cyclicité normale. C'est également une date prise en compte pour détecter les chaleurs suivantes. Pourtant, la détection des premières chaleurs est de plus en plus difficile car elles durent de moins en moins longtemps [20] : à l'heure actuelle en moyenne entre quatre et quatorze heures toutes les trois semaines [88]. Or la détection des chaleurs a une influence majeure sur les paramètres de reproduction, notamment sur l'intervalle vêlage/première insémination artificielle. Les premières chaleurs sont détectées en moyenne à 59 jours postpartum chez les vaches laitières mais l'intervalle vêlage/premières chaleurs peut parfois s'étendre à plus de 70 jours post-partum (tableau 12) [41]. Pourtant, les chaleurs utilisables pour une mise à la reproduction normales sont définies comme celles détectées entre 50 et 70 jours post-partum [54].

Tableau 12 : Intervalle vêlage-première chaleur. D'après [41]. L'intervalle moyen est de 59 jours.

Intervalle

<50 jours post-partum

[50-70] jours post-partum

>70 jours post-partum

%

45

25

30

Environ 50% des chaleurs ne sont pas détectées en élevage actuellement et 5 à 20% des vaches sont inséminées en phase lutéale ou en début de gestation du fait d'une mauvaise détection de celles-ci. Une partie de ces mauvais résultats vient souvent de facteurs humains : le temps consacré par l'éleveur à cette tâche primordiale diminue avec l'augmentation de la taille des troupeaux [88].

b) Exprimer : collaboration de la vache ?

L'acceptation du chevauchement reste le principal facteur caractérisant l'oestrus : la vache s'immobilise lors d'un chevauchement par l'arrière ou avance un peu sous le poids de sa congénère [20]. Mais certaines, plus actives que d'autres vont vers les autres et acceptent difficilement voire refusent d'être chevauchées. Il faudra aussi prendre en considération d'autres facteurs notamment environnementaux : un sol glissant inhibe les manifestations d'oestrus, le mode de stabulation en logettes y est aussi moins favorable comparativement à la stabulation libre. D'autres vaches en chaleurs peuvent également inhiber le comportement de certaines. L'acceptation du chevauchement n'est jamais exprimée en phase lutéale et est donc spécifique de l'oestrus. D'autres critères peuvent être repérés mais peuvent aussi être observés en phase lutéale. C'est l'augmentation de la fréquence d'un ou de plusieurs de ces critères chez un même animal qui doit alerter : agitation, mictions, beuglement, chevauchements initiés par la vache en chaleur, pose ou frottement du menton sur la croupe ou le dos d'une congénère, flairage ou léchage de la vulve avec ou sans signe du flehmen. Ces derniers comportements peuvent être initiés ou acceptés par la vache en chaleur. Une vache en chaleur se déplace significativement plus et reste moins longtemps couchée [20].

Associés à ces signes comportementaux, interviennent des modifications physiques : vulve congestionnée, présence d'un mucus vulvaire transparent et filant d'origine cervicale, poils ébouriffés voire des érosions cutanées au niveau de la croupe, de la base de la queue et des tubérosités ischiatiques, témoins de chevauchements répétés.

Les signes secondaires sont donc assez subjectifs, ce qui rend difficile la détection des chaleurs. La tâche est encore compliquée par deux phénomènes : d'une part, nombre d'ovulations sont silencieuses. La première ovulation n'est accompagnée de signes d'oestrus que dans un cas sur trois [35]. Mais en dehors de celle-ci, des études rapportent que 14% des vaches n'expriment aucun comportement de chaleurs et par conséquent sont indétectables [20]. D'autre part, les vaches peuvent manifester également des fausses chaleurs. On parle de fausses chaleurs lorsque l'animal présente des signes d'oestrus alors que la concentration en progestérone excède 5 ng/ml. Dans l'étude de Kerbrat et Disenhaus [54], six vaches sur cent deux observées ont présenté des fausses chaleurs. Cinq d'entre elles avaient un profil de reprise de cyclicité anormal et une avait un profil normal. Cette tendance est confirmée par d'autres études : le pourcentage de fausses chaleurs est particulièrement élevé pour les vaches ayant présenté une cyclicité post-partum

anormale ou retardée (respectivement 30% et 14%) alors qu'il n'est que de 8% pour les vaches à cyclicité normale [23].

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