2) Mise bas dystocique
Il y a dystocie quand le déroulement de la parturition
est prolongée ou arrêté à la suite d'un
problème physique ou physiologique. La moindre entrave aux contractions
abdominales ou utérines peut entraîner une dystocie. Elle concerne
moins de 5% des gestations, la prévalence est plus élevée
chez les vaches allaitantes et chez les primipares [49].
Les dystocies sont souvent classées selon leur origine,
foetale ou maternelle. Il est toutefois fréquent de diagnostiquer
plusieurs problèmes. Une dizaine de diagnostics peuvent expliquer ces
dystocies. 75% des dystocies chez les vaches adultes et 90% des cas chez les
génisses résultent d'un défaut de présentation, de
position ou de posture du veau ou d'une disproportion foetopelvienne. Le poids
du veau à la naissance et le diamètre pelvien de la parturiente
sont les deux éléments les plus critiques dans l'échec de
mise-bas naturelle. Le sexe du veau est également
particulièrement déterminant dans l'incidence des dystocies : les
veaux mâles ont une gestation plus longue de deux jours en moyenne et
pèsent plus lourd. La présentation est aussi déterminante
: les présentations postérieures comptent 65% de veaux
mâles et sept fois plus de dystocie qu'en présentation
antérieures. Mais elles ne représentent que 5% des veaux uniques
[4].
D'un point de vue endocrinien, une concentration
sérique plus faible en oestrogènes et plus élevée
en progestérone chez la parturiente après le
260ième jour de gestation a été associée
à une augmentation des taux de dystocies. L'insuffisance
oestrogénique a un impact sur la préparation des tissus mous vue
précédemment ; la constriction de la vulve et du vagin de
même que la dilatation insuffisante du col utérin sont souvent
diagnostiquées chez les génisses vêlant avant terme. Ces
problèmes s'expliquent par un défaut de synchronisme des
changements endocriniens en peri-partum [4].
3) Relation note d'état corporel et dystocie
Le niveau énergétique de la ration dans la
deuxième moitié de la gestation est l'élément le
plus déterminant pour le poids du veau à la naissance. Le
développement du diamètre pelvien est lui aussi dépendant,
entre autres, de l'apport énergétique pendant la gestation. Le
diamètre pelvien des génisses nourries avec une ration plus
énergétique est en moyenne plus grand que celui des
génisses nourries avec une ration moins énergétique.
Cependant, quand la ration devient trop énergétique, le
pourcentage de dystocie augmente sensiblement, dans ce cas, l'augmentation des
dépôts de gras dans la filière pelvienne en réduit
le diamètre. La note d'état corporel présente là
encore un intérêt, les animaux en état d'engraissement
excessif (note d'état > 4 sur une échelle de 0 à 5)
sont plus à risques d'un excès de gras dans la filière
pelvienne, d'où un diamètre pelvien plus faible et un risque de
dystocie plus élevé, surtout pour les primipares [43].
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