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Note d'état corporel et reproduction chez la vache laitière

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par Pierre Froment
Ecole nationale vétérinaire d'Alfort - docteur vétérinaire 2012
  

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B. RETENTION PLACENTAIRE

Au-delà de 15 % de vaches atteintes de rétention placentaire dans un troupeau, un diagnostic de troupeau devient nécessaire. Notons que l'estimation de ce chiffre est difficile car cette affection fait de moins en moins l'objet de visite vétérinaires. La démarche diagnostique (figure 28) prend en compte l'évaluation du statut énergétique en fin de gestation.

L'état d'engraissement a là encore son rôle à jouer qu'il soit insuffisant ou excessif. L'état d'engraissement au vêlage inférieur à 2, révélateur d'un état de sous-nutrition, peut entraîner une fréquence plus élevée de rétentions placentaires [40]. A l'inverse, un état d'engraissement excessif au vêlage (>4) est également un facteur de risque de rétention placentaire [64, 74]. Il favorise un part languissant, élevant le risque de non-délivrance et de métrite. Il favorise aussi les hypocalcémies qui retardent elles-mêmes l'involution utérine, le risque de métrite s'en trouvant ensuite accru. Une vache trop grasse développe souvent une stéatose hépatique. Les capacités de détoxification du foie diminuent, ce qui favorise les non-délivrances et les métrites. Notons que cette stéatose favorise également d'autres affections métaboliques (coma vitulaire), elles-mêmes facteurs de risque des non-délivrances et métrites [3].

L'évolution de l'état corporel pendant le tarissement ne semble pas jouer de rôle significatif sur le taux de rétention placentaire [55].

Figure 30 : Démarche diagnostique lors de non-délivrances et/ou métrites en élevage [3].

Etape 1 : Eliminer les causes non alimentaires (hérédité, liées au part, infectieuses)

Etape 2 : Etudier le statut énergétique en fin de gestation : état d'engraissement insuffisant ou excessif

Etape 3 : Etudier la nutrition azotée : excès ou déficit pendant le tarissement, excès en début de lactation

Etape 4 : Contrôle du déficit énergétique en début de lactation

Etape 5 : Mise en évidence d'une acidose ruminale

Etape 6 : Contrôle de l'équilibre minéral de la ration : calcium, magnésium

Etape 7 : Détection des carences en oligo-éléments et en vitamines : sélénium, iode, vitamines E et A

C. METRITES

On distingue la métrite puerpérale aiguë qui apparaît entre cinq et quinze jours suivant le vêlage, de la métrite chronique qui se manifeste plus tardivement. Le caractère aigu ne fait pas référence à la gravité de l'affection mais s'oppose au terme chronique, qui caractérise les infections utérines tardives, détectées plus de trente jours post-partum.

1) Métrite puerpérale aiguë

La durée d'évolution d'une métrite puerpérale aiguë est variable, de deux à quinze jours. Les signes cliniques sont dominés par la perte d'appétit, une chute de la production laitière et un état fébrile transitoire (T°>39,5°C).

Les causes et facteurs favorisants sont obstétricaux. Toute anomalie dans le déroulement de la mise-bas constitue une situation à risque de métrite. La rétention placentaire en demeure une cause majeure : 96% des rétentions placentaires évoluent vers une infection utérine avec une hyperthermie (> 39,5°C) [1]. Les causes et facteurs favorisants peuvent également être métaboliques. L'atonie utérine fréquemment associée à l'hypocalcémie ou aux déséquilibres nutritionnels en est un. L'immunodépression physiologique en post-partum est également un facteur de risque, elle entraîne une diminution des capacités inflammatoires et immunitaires. L'accroissement du taux circulant de corps cétoniques concourt à la diminution de l'activité bactéricide : la dépression des défenses naturelles est donc aggravée lors d'hypoglycémie associée à la cétose. Notons que l'utérus est naturellement contaminé par les bactéries d'origine périnéale au moment du vêlage mais qui sont éliminées normalement vers la sixième semaine après vêlage. Toute perturbation des mécanismes d'élimination peut conduire à une métrite puerpérale aiguë.

La prévention de ces situations à risque passe donc par deux volets : d'une part, il convient de sécuriser le post-partum et de redoubler d'attention lors d'incidents obstétricaux (avortement, gémellité, veau mort-né, induction de la parturition, dystocies aggravées par des manipulations gynécologiques, extractions forcées, vaginite avec ou sans déchirure [1]) , lors de prolapsus utérin, lors de rétention placentaire, de part languissant laissant suspecter une hypocalcémie. D'autre part, il convient de maîtriser les facteurs en amont. De nombreuses situations peuvent être prévenues avec une bonne maîtrise de l'alimentation. Les déséquilibres minéraux (Ca,P), les carences fréquentes en vitamines A et E, en sélénium (et iode), les acidoses latentes en font partie.

Les situations d'état d'engraissement extrêmes, notamment au tarissement, soit en excès (cétose) soit en défaut (déficit énergétique) sont des situations à risque [1]. Les vaches en état corporel insuffisant sont plus à risque de développer une métrite dans les 20 jours post-partum que celles ayant une note d'état corporel normale [51].

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