2) Métrite chronique
Elles se caractérisent par une infertilité plus
ou moins persistante, sans répercussion sur l'état
général mais avec des conséquences économiques
marquées. C'est une affection courante : 10% des vaches au cours des
trois premiers mois suivant le part, 40 à 60% des causes
d'infertilité, 10% des causes de réformes [9].
Parmi les causes prédisposantes, figure l'état
corporel et le déficit énergétique. En effet, la
mobilisation des réserves s'effectue au détriment de l'involution
utérine et de la résistance de l'endomètre aux infections.
Outre le retard à la relance du cycle ovarien nécessaire à
une involution utérine normale, la dépression de l'axe
hypothalamo-hypophysaire du fait de la sous-alimentation diminue la
résistance des épithéliums en entravant la multiplication
cellulaire et en entraînant leur kératinisation. On retrouve cet
effet négatif de la note d'état corporel au vêlage sur le
taux de métrites mais aussi l'effet de la perte d'état en
post-partum, avec un odd ratio de 2,2 [64]. Dans cette étude, cet effet
est noté sur les multipares. Aucun effet n'est noté de la note
d'état corporel au vêlage sur les affections utérines en
post-partum chez les primipares.
A l'inverse, un état d'engraissement excessif au
vêlage (syndrome de la vache grasse) favorise les mise bas difficiles et
le retard de l'involution utérine [9]. Notons que l'effet négatif
d'une note d'état corporel excessive à trente jours post-partum
est encore significatif une fois exclus les effets d'une mise bas dystocique ou
d'une rétention placentaire. Ce risque est malgré tout accru
après de tel évènements post-partum [43]. L'impact sur les
résultats de reproduction est alors considérable : augmentation
de l'IVIA1, diminution du TRIA1, augmentation d'IA/IF, augmentation de l'IVV,
augmentation du taux de kystes ovariens et enfin des réformes pour
infécondité [43].
La perte d'état durant le tarissement a une influence
significative sur le taux de métrite, les vaches ayant subi une perte de
note d'état corporel supérieure à un point
présentent un taux de métrites (quelles qu'elles soient)
significativement supérieur à celles dont la perte a
été plus limitée [55].
La note d'état corporel a son importance en suivi
d'élevage en tant que révélateur du déficit
énergétique. Ce sont alors les variations de note d'état
corporel surtout en post-partum qui en témoignent. Les variations
excessives, caractérisées par une variation de note d'état
supérieur à un point sont souvent associées à des
résultats de reproduction dégradés. Une perte
d'état trop élevée a un impact sur la reprise de
cyclicité et l'expression de l'oestrus. L'effet sur les
différents paramètres de fertilité et/ou de
fécondité est direct [47], ou indirect : une détection de
l'oestrus médiocre augmente l'intervalle vêlage-premier oestrus et
par la même l'intervalle vêlagepremière insémination
puis le taux de réussite à l'insémination, la vache
étant bien souvent inséminée au mauvais moment [22]. Il en
est de même pour les différents évènements
postpartum (expulsion des membranes foetales, métrites etc) dont la
normalité conditionne les évènements suivants. La
réussite de la mise à la reproduction de la vache laitière
est une succession d'évènements conditionnés les uns par
les autres. Tout écart est préjudiciable sur les performances de
reproduction, notamment celle de la variation de l'état corporel.
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