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Contribution à  l'analyse de la dimension sociale d'un plan d'aménagement forestier au Congo. Cas de l'UFE GOUONGO dans les districts de Komono et Zanaga (Département de la Lékoumou )en RDC

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par Yvon Loà¯c KIMINOU-KIA-BIKINDOU
Université Marien Ngouabi - Ingénieur de développement rural 2009
  

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3.2. Chasse

La chasse est après l'agriculture la seconde activité traditionnelle dans la zone de GOUONGO. En termes de subsistance des populations rurales, la chasse constitue la principale source de protéines des populations et l'une des sources de revenus monétaires des ménages. D'une manière générale en zones forestières d'Afrique centrale, la vente de la viande de brousse représente globalement près de 70 % des revenus monétaires des ménages et constituent l'épine dorsale de l'économie rurale des zones forestière (Pierre, 2004).

Dans les villages de notre zone d'étude, les habitants pratiquent trois techniques de chasse : la chasse au piège avec câble métallique ; c'est la technique la plus utilisée, elle est simple et peu coûteuse (le câble est vendu à 200 F.CFA le mètre). Un chasseur dispose en moyenne de 60 à 80 pièges disséminés partout dans la forêt. La chasse au fusil a lieu le soir et elle est également très pratiquée. Enfin il y a la chasse au filet, qui est essentiellement pratiquée par les Bongos (pygmées).

Dans notre zone d'étude, coexistent deux types de chasse :

a) chasse à petite échelle pour l'autoconsommation et le petit commerce local d'appoint

Ce type de chasse est largement dominant dans la zone ; elle est pratiquée dans tous les villages de l'UFE le produit est destiné à :

- la consommation familiale (économie de subsistance) ;

- le partage, le don au sein de la famille ou du lignage ou à d'autres habitants du village (économie sociale de relation) ;

- la vente, en fonction de la part disponible (économie marchande). La viande ici est morcelée et vendue en parts de 100 ou 200 F.CFA dans le village.

Comme l'affirme Pierre (2004), dans ce type de chasse, à l'instar de ce qui est généralement observé en Afrique Centrale, près de 3/4 des captures concernent en premier lieu les céphalophes, suivies des athérures et des petits primates. Se sont en particulier :

- le céphalophe bleu, (ongulé, céphalophes monticola), de petite taille, communément et improprement désigné par « gazelle » ;

- le céphalophe rouge, de taille moyenne, il est englobé dans la même appellation impropre « d'antilope », il s'agit essentiellement de deux espèces distinctes : le céphalophe de Peters (Céphalophus callipygus) et le céphalophe à bande dorsale noire (C. dorsalis) ;

- l'athérure, improprement aussi appelé par Porc-épic, (rongeur, Atherurus africanus) et enfin le singe hocheur (primates, Cercopithecus nictitans).

b) chasse commerciale qui alimente des filières d'approvisionnement des centres urbains en de viande de brousse

Comme pour la chasse à petite échelle, une part prioritaire dans ce type de chasse est destinée à l'autoconsommation familiale, puis au partage et au don. La différence est que, la part commercialisée est ici la plus importante. On voit apparaître des filières commerciales structurées, dont les principaux acteurs sont les allochtones. Ces filières fonctionnent par abonnement ou sous forme de traité avec les villageois, en particulier avec les pygmées (main d'oeuvre disponible à bas prix et compétente dans ce domaine).

Le principe du traité avec les villageois consiste à remettre au chasseur un fusil (calibre 12), qui est généralement pris en location (1500F.CFA la semaine,), des cartouches (boîte de 20), des piles de torche, des ampoules de réserve pour torche. Le chasseur reçoit aussi du manioc dont la quantité dépend de la durée de séjour en forêt.

Pour 20 cartouches remises, le chasseur doit apporter 17 à 18 bêtes au moins, si l'on tient compte des ratés. Au retour du chasseur, le commanditaire (commerçant) évalue toute la dépense réalisée, notamment la location du fusil, l'achat des cartouches et autres dépenses. Celles-ci sont compensées par 2 à 3 bêtes. Les bêtes restantes seront partagées en part égales avec le chasseur.

Les bêtes sont fumées et destinées à la vente. Les commerçants les acheminent vers les grands centres (Komono, Sibiti, Mossendjo, Dolisie.), au moyen des véhicules ou des motos (Djakarta).

Photo 9 : céphalophe bleu pris Photo 10 : athérures fumés exhibés au Photo 11: moto d'un commerçant

dans un piège à câble (ph. L. Kiminou) campement Massala (ph. L. Kiminou) provenant de Komono (ph. L. Kiminou)

Tableau 13 : présentation des prix des principales viandes de chasse commercialisées dans les
villages et à Komono centre.

Viandes de chasse
(fumée)

Prix dans les
villages
(FCFA)

Prix à Komono
centre
(FCFA)

Gazelle (céphalophe bleu)

2.000

2.500

Antilope rouge (C. callypigus)

5.000

8.000

Antilope à bande noire (C. dorsalis)

5.000

8.000

Porc-épic (Atherures)

2.000

2.500

Singe (cercopithecus nictilan)

2.500

3.000

Source : donnée de l'enquête

Komono centre est la principale localité où les commerçants et les chasseurs des villages de notre zone d'étude viennent écouler leurs bêtes. Notons qu'à Komono centre, se trouve une brigade de surveillance du Ministère de l'Economie Forestière, elle est chargée de la sensibilisation sur l'interdiction de chasser les espèces protégées et la répression de la chasse commerciale illégale. Cette brigade délivre aux commerçants de viande de brousse un permis de petite chasse, autorisant la vente de 50 bêtes au plus par vendeur. Le permis est délivré au coût de 17.400 F.CFA, pendant la période d'ouverture de la chasse qui est de 6 mois (novembre à avril).

Tableau 14 : identification des principales espèces chassées dans la zone de GOUONGO.

Nom scientifique

Nom
commun

Nom
Téké

Nom
Ndassa

Nom
Mbamba

Fréquence de
capture

Atherurus africanus

Atherure

Ngûnu

Ngûmba

Ngûma

Très fréquent

Cephalophus monticola

Céphalophe
bleu

Sitè

Sèti

Sèti

Très fréquent

Cephalophus dorsalis

C. à bande
dorsale noire

Gsib

Suvu

Gsibi

Très fréquent

Cephalophe callipygus

C. de peters

Nvulanzele

Onkabi

Nvulanza

Peu fréquent

Manis tricuspis

Pangolais

Lokâka

Lakâka

Lekâka

Assez fréquent

Thrynomys
swinderianus

Aulacode

Tsibissi

Sibissi

Tsibili

Peu fréquent

Viverra civetta

Civette

Nzobo

Nzôbo

Nzôbo

Rare

Potamochoerus porcus

Potamochère

Nguyi

Nguya

Nguya

Peu fréquent

Cercopithecus nicitans

singe hocheur

Kim

Stima

Nkema

Assez fréquent

Source : donnée de l'enquête

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo