Dans le site d'exploitation forestier situé dans l'UFE
GOUONGO, l'exploitation du bois d'oeuvre est exécutée par deux
principales sous-traitances :
- la première d'origine Malaisienne
dénommée « Lee Group », intervient dans la prospection,
l'abattage, le débardage, le cubage et le transport d'une partie des
grumes ;
- la deuxième sous-traitance tenue par un congolais
dénommée « Groupe Matice », se charge du recrutement du
personnel national, de leur gestion pour le compte de la société
SICOFOR.
L'effectif total des travailleurs expatriés ou nationaux
oeuvrant au chantier de GOUONGO est de 106 travailleurs, repartis comme suit
:
- 20 expatriés de nationalités Malaisienne et
Indonésienne. Ils exercent essentiellement dans les postes
d'activités suivants : le débardage, l'abattage, la prospection,
et chauffeur grumier ;
- 86 congolais dont 24 sont contractuels travaillant au parc et
garage, 47 temporaires aides journaliers, 15 chargés de l'abattage en
sous-traitance.
En effet, l'organisation fonctionnelle du site d'exploitation de
GOUONGO, assurée par les sous-traitances, peut-être
illustrée à partir des deux postes d'activités suivants
:
a) l'abattage
L'abattage est l'action d'abattre, de faire tomber un pied
d'arbre et de le sectionner en bille.
Un abatteur de nationalité congolaise ou expatrié
signe un contrat d'abattage du bois avec la sous-traitance « Lee Group
». Celle-ci met à sa disposition des outils de travail
ci-après :
- une tronçonneuse estimée à 700.000 FCFA
si elle est neuve, ou à 450.000 FCFA si elle a déjà
été utilisée. Cette somme est à rembourser
progressivement au cours de
l'activité. Une retenue mensuelle évaluée
à 100.000 FCFA en moyenne est faite pour
la tronçonneuse neuve et à 50.000 FCFA pour une
tronçonneuse ancienne ;
- une chaîne pour scie d'une valeur de 8.000 FCFA, en cas
d'usure ou de rupture éventuelle de la chaîne initiale de la
tronçonneuse ;
- l'essence pour le fonctionnement de la tronçonneuse,
fixé à 500 FCFA le litre consommé ;
- les limes fixées à 500 FCFA l'unité ;
- la délimitation d'un bloc d'exploitation forestier
d'une superficie de 50 hectares, renfermant les pieds d'essence à
abattre.
La production d'un (1) m3 de bois est fixée à 600
FCFA pour les abatteurs congolais et à 1.500 FCFA pour les abatteurs
expatriés.
L'abatteur placé dans les conditions
susmentionnées, exploite le bloc forestier qui lui est attribué
souvent avec l'assistance d'un aide journalier, pointé à 1.500
FCFA par jour. Les pieds abattus sont débardés au parc où
ils sont ensuite cubés afin de calculer le volume de grumes produit par
mois. Une balance mensuelle est faite entre les ressources obtenues grâce
au volume des grumes produit et les dépenses liées aux outils
fournis par Lee-Group (essence, chaînes, limes, salaire de l'aide
journalier, etc.), mais aussi les frais d'économat ou d'infirmerie en
cas d'accident.
Le solde ou gain obtenu constitue le revenu mensuel de
l'abatteur. Il est donc fonction du volume de billes produites au cours du
mois. Ce revenu s'améliore nettement une fois la dette de la
tronçonneuse achevée, celle-ci appartenant désormais
à l'abatteur.
b) le débardage
Le débardage consiste à extraire les pieds
d'arbres au moyen d'un débardeur (engin à chenille ou à
pneu), du lieu où ils sont abattus jusqu'au lieu où ils sont
stockés et cubés. Cette activité est assurée
exclusivement par les expatriés. Ceux-ci reçoivent du Lee-Group
:
- un engin (débardeur à chenille ou à pneu)
;
- un câble métallique de réserve qui sert
à tirer les grumes d'une valeur de 50.000 FCFA les 6 m, est mis a
disposition ;
- un bloc d'exploitation forestier. Celui qui assure le
débardage est assisté d'un aide conducteur
généralement de nationalité congolaise qui est
pointé à 2.000 FCFA par jour.
La production d'un (1) m3 de bois
débardés est fixée à 1.000 FCFA. Une balance est
également faite pour cette activité entre les ressources
liées au volume de grumes débardées et les dépenses
liées aux charges engagées (câbles, aide conducteur,
économat, infirmerie). Cette production est fonction du nombre de bois
débardés. Le solde obtenu constitue le revenu mensuel de ce
conducteur expatrié.
En dehors des activités d'abattage et de
débardage, il existe d'autres postes assurés également par
les sous-traitances, il s'agit notamment :
- l'évacuation des billes du chantier de GOUONGO jusqu'au
port de Pointe-Noire ;
- la fourniture du carburant assurée par la
société étrangère UTA « Unité de
Transport Africain » ;
- l'approvisionnement de l'économat en aliment ;
- le poste de santé tenu par un infirmier
diplômé d'Etat de nationalité congolaise ;
- l'éclairage route qui consiste à ouvrir les
routes d'évacuation des grumes de la forêt
vers les centres urbains. Cette dernière
activité, est exclusive aux expatriés, son coût
est fixé à 200.000F.CFA par Km.
Le personnel ayant un statut de contractuel est partiellement
régi par la convention collective des entreprises agricoles et
forestières de mars 1992, en vigueur en République du Congo. En
effet le Groupe Matice conformément à la dite convention, ne
prend en compte et ne met en pratiques que les aspects suivants : le
barème de salaires, la prise en charge à 45 % des frais
pharmaceutiques, la durée journalière du travail fixée
à 8 heures, l'indemnité de panier payée à 1.000
FCFA, les heures supplémentaires payées à 350 FCFA/heure,
l'indemnité de licenciement, la prime de responsabilité, le
certificat de travail délivré à la fin du contrat et la
permission exceptionnelle.
Les autres obligations légales telles que : les
cotisations à la sécurité sociale, la retraite, la prime
de risque, la prime d'ancienneté, la prime de fin d'année, les
majorations pour diplômes, les congés (pour les nationaux), le
décès d'un membre de famille du travailleur, la tenue de travail
etc., ne sont pas pris en compte. Les salaires des travailleurs nationaux,
irréguliers, sont versés sans aucun bulletin de paie.
Les travailleurs du chantier de GOUONGO ne sont dotés
d'aucun équipement de protection individuel (lunette de
sécurité, gant, botte, etc.), les abatteurs exercent sans aucun
casque de sécurité. Les travailleurs expatriés par contre,
disposant d'un pouvoir d'achat élevé, achètent leurs
propres équipements de sécurité.
On note qu'il n'existe aucune organisation syndicale au sein
des travailleurs du site de GOUONGO. Selon ces derniers, toute initiative
d'organisation a été réprimée par les dirigeants de
l'entreprise.
Photo 14 : un poseur d' S au parc (ph. L.
Kiminou) Photo 15 : tronçonneur au parc (ph.
L. Kiminou)