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Le droit d'asile et la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales

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par Clémentine PLAGNOL
Université Montesquieu Bordeaux IV - Master II droit communautaire et européen 2012
  

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B/ La répercussion sur l'ordre juridique de l'Union européenne

Ce choix de ne pas critiquer ouvertement le règlement de l'Union européenne est sans doute stratégique, à l'heure où se poursuivent les négociations relatives à l'adhésion de l'Union européenne au système conventionnel. En revanche, ça n'a pas empêché l'organe juridictionnel de l'Union d'appliquer les leçons données par la Cour européenne des droits de

43 Déclaration publique relative à la Grèce, Strasbourg, 15 mars 2011, CPT/Inf (2011) 10.

l'Homme. La machine de la coopération européenne est en marche, alimentée par le pouvoir juridictionnel.

En effet, la Cour de Justice de l'Union européenne réunie en Grande Chambre, a rendu un arrêt le 21 décembre 2011, à l'occasion de l'affaire N.S contre Secretary of State44. A l'origine, la Cour devait se prononcer sur le cas de demandeurs d'asile afghans, iraniens, algériens arrêtés au Royaume-Uni et en Irlande après y être entrés illégalement en transitant par la Grèce. Conformément au Règlement de 2003, les autorités des deux pays avaient transféré les intéressés vers la Grèce, pays désigné comme compétent pour traiter leurs demandes. Les intéressés ont fait appel en alléguant que leurs droits fondamentaux risquaient de ne pas y être respectés. La Cour leur a donné raison. Elle a estimé notamment que les Etats membres ont l'obligation de ne pas transférer un demandeur d'asile vers un Etat membre désigné comme responsable par le règlement lorsqu'ils « peuvent avoir des motifs sérieux et avérés de croire que le demandeur courra un risque réel d'être soumis à des traitements inhumains ou dégradants » au sens de la Charte des droits fondamentaux. La Convention n'est ici pas une référence, la Cour préférant renforcer ses lignes en invoquant son catalogue des droits, qui est une source de droit positif de l'Union depuis l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en 2009.

La Cour de Justice de l'Union européenne a même pris les devants en évoquant le comportement à adopter par les Etats lorsque le règlement leur impose de renvoyer un demandeur d'asile vers un pays où les risques de violation de la Charte sont réels. Effectivement, la Cour a indiqué que, sous réserve d'examiner lui-même la demande, l'Etat membre qui devait transférer le demandeur vers l'Etat membre responsable et qui se trouve dans l'impossibilité de le faire, doit examiner les autres critères du règlement « afin de vérifier si l'un des critères ultérieurs permet d'identifier un autre Etat membre comme responsable de l'examen de la demande d'asile ». Cet examen ne doit pas avoir « une durée déraisonnable » qui aggraverait la situation de violation des droits fondamentaux du demandeur. Au besoin, l'Etat membre devra donc examiner lui-même la demande.

Confirmant la position de cet arrêt, qui fait lui-même écho à la jurisprudence de l'Union européenne, le CPT a rendu publique une déclaration relative à la Grèce en mars 201145.

44 CJUE, Gr. Ch;, 21 décembre 2011, N.S. contre Secretary of State for the Home Department & M.E. et aliicontre Refugee Applications Commissioner, Minister for Justice, Euquality and Law Reform, affaires jointes C-

411/10 & C-493/10.

45 Déclaration publique relative à la Grèce, Strasbourg, 15 mars 2011, CPT/Inf (2011) 10.

Il ne fait aujourd'hui aucun doute que la coopération européenne produit des effets positifs, ici pour encourager la Grèce à revoir son système concernant la rétention des étrangers en situation irrégulière, avec l'aide de l'Union européenne. Cette dernière ne peut plus, sans risque pour les droits de l'Homme, continuer à estimer que tous ses Etats membres offrent une protection équivalente à ces droits.

L'article 3 de la CEDH a donc permis une protection des droits des demandeurs d'asile sans équivalent ni dans le droit des Etats partis, ni dans le droit de l'Union européenne, mais cette armature est encore consolidée par l'activisme de la Cour européenne.

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