A- L'ASSURANCE VOLONTAIRE : DEFINITION GENERALE
L'Assurance volontaire ou assurance facuLtative peut
être définie comme un régime de sécurité
sociaLe qui donne La possibiLité aux travaiLLeurs non-saLariés de
s'affilier à la structure formelle en charge de la protection sociale.
Cette affiLiation donne au travaiLLeur Le droit à La couverture sociaLe
en tant que protection et garantie de protection21 des risques
LégaLement couverts.
Dans assurance voLontaire, iL se dégage Logiquement deux
notions
compLémentaires qui sont la protection et
la volonté. C'est dire que cette forme d'assurance donne La
Liberté au travaiLLeur indépendant de posséder un code de
sécurité sociaLe ou numéro d'assurance. Cette
possibiLité donnée au travaiLLeur, est subordonnée dans
l'ensemble à deux conditions qui relèvent de la différence
qu'on étabLit entre un travaiLLeur au sens du Code du TravaiL et Les
autres catégories des travaiLLeurs.
A-1- La qualité de travailleur
Dans le cas de l'assurance volontaire comme dans le cas de
l'assurance obLigatoire, Le travaiL demeure Le critère préaLabLe
à La quaLité d'assuré. Sont concernés ici les
travailleurs indépendants, les travailleurs autonomes... etc. Tous ces
travaiLLeurs ont pour trait commun Le fait de n'être pas régis par
le Code du Travail. Cette distinction provient du fait que ce groupe d'actif
n'obéit pas aux deux conditions fondamentales qui font d'une
activité professionnelle une activité saLariaLe et partant donne
un statut de « travailleurs » pour La catégorie
concernée.
A-1-1- La Subordination
Dans Le cas des travaiLLeurs non-salariés, il n'existe
pas de reLation de subordination active22, du moment où Les
travaiLLeurs indépendants sont à La foi Leurs empLoyeurs et
empLoyés. Les travaiLLeurs autonomes ne mettent pas Leur
21 Renvoie a la période d'activité et
d'après activité professionnelle du travailleur
22 Voir la Figure 5 : Liens de subordination,
ci-dessous.
force de travail au service d'un employeur physique ou moral
mais ils s'investissent pour leur compte personnel. C'est pour cette raison
qu'ils son qualifiés de travaiLLeurs indépendant ou autonomes.
Pour iLLustration nous pouvons par exempLe prendre Le cas des :
- Coiffeurs qui travaiLLent pour Leur compte ;
- PLombiers qui travaiLLent pour Leur compte ;
- Chauffeurs de taxis propriétaires ;
- Boutiquiers propriétaires.
Cette catégorie de travaiLLeurs ; dans la pratique ne
reçoit d'ordre ou d'injonction de personne. C'est-à-dire que leur
activité n'est ni dirigée ni contrôLée par une
autorité queLconque. Mais, dans sa stricte conception, La notion de
subordination à la laquelle nous faisons allusion n'est pas à
confondre avec le contrat de partenariat qui existerait entre un travaiLLeur
indépendant et son cLient23. Ainsi, La commande que passe un
cLient à un menuisier, par exempLe, pour la confection d'un meuble ou
à un coiffeur pour le dressage d'un type de coiffure particulière
n'est pas à mettre au rang d'injonction comme le ferait un empLoyeur
à son empLoyé.
Remarque : Nous avons poussé
l'étude de la subordination en profondeur en nous demandant comment
quaLifier La reLation entre un chauffeur de taxi et Le propriétaire du
taxi. Est-ce une reLation pure de subordination ? Dans La mesure où Le
chauffeur ne reçoit véritabLement pas d'injonctions du
propriétaire si ce n'est un ensemble d'engagements réciproques
que Leur contrat de travaiL propose. La reLation chauffeur /
propriétaire s'apparente plus à une relation de partenariat.
C'est donc à cet effet que nous avons conçu La Figure
5 ci-dessous, ainsi que l'analyse économique portant sur
les modèles Mandat-mandataire (encadré
ci-dessous) , pour marquer le lien de subordination
d'un sens entre le travailleur indépendant et son client, et de l'autre
entre un travaiLLeur - comme défini par Le Code du TravaiL au Cameroun -
et son empLoyeur.
23 Demandeur de bien ou de service
· La subordination entre un cLient (ou demandeur de
biens et/ou services) et Le travaiLLeur indépendant (ou offreur de biens
et/ou services) est horizontaLe ; c'est une relation de partenariat,
d'échange entre les deux parties.
· La subordination entre un empLoyeur et son
empLoyé quant-à eLLe est verticaLe ; le premier commande l'action
du second dans le cadre de leur relation professionneLLe.
Clients
Employeurs
Employés
Travailleurs indépendants
Figure 5: Liens de subordination
Encadré 2 : modèles Mandat-mandataire ou
encore en anglais, modèles principal-agent, quelquefois dits
« de l'agence » (extrait du Dictionnaire d'analyse
économique, troisième édition mise à jour et
augmentée, Grands Repères, 2008)
Ces modèLes ont pris de L'importance dans les
années soixante-dix - où est apparue l'expression
principal-agent ; iLs forment une des composantes essentieLLes de La
théorie des CONTRATS.
Les modèLes mandat-mandataire décrivent une
situation où deux individus ont intérêt à
collaborer, l'un d'entre eux - Le mandataire - effectuant, contre
rétribution, une (ou des) tâche(s) pour l'autre -
Le mandat. Ces modèLes se proposent notamment de trouver des
systèmes d'incitation - clause d'un contrat, par exempLe - qui
fassent que Le mandataire agisse dans Le sens vouLu par Le mandat. Leur
démarche set donc essentiellement NORMATIVE, puisqu'elle
s'intéresse à ce que doit être Le « meiLLeur
contrat », du point de vue du mandat, et non aux contrats tels qu'on peut
les observer. Ce caractère normatif demeure même si l'on n'adopte
pas forcément le point de vue du mandat ; Le but du modèLe est
aLors de déterminer Les contrats qui permettent de rendre maximaL Le
SURPLUS, ou La « rente organisationneLLe », qui est la raison
d'être de La reLation contractueLLe - sans elle, les parties n'auraient
pas intérêt à nouer une telle reLation.
Les modèLes mandat-mandataire relèvent d'une
démarche NEO-CLASSIQUE, puisqu'ils mettent l'accent sur les choix
d'individus - ou d' « agents » - dégagés de toute
attache sociaLe ; en fait, comme dans tout modèLe, La reLation
mandatmandataire s'inscrit dans un cadre institutionnel qui doit être
précisé au moment de La recherche de soLutions » du
modèle, quelles qu'elles soient. En outre, postuler l'existence de deux
types d' « individus » - Le mandat et Le mandataire - introduit une
asymétrie entre eux qui ne peut être expLiquée que
par des raisons « extérieures » au modèle, et qui ne
sont pas sans rapport avec l'organisation sociaLe (Les droits de
propriété par exempLe).
Quelques exemples
Les modèLes mandat-mandataire décrivent des
relations bilatérale, qui prennent la forme de contrats
passés entre les parties, l'une fournissant des prestations - qui
peuvent être variabLes et s'étendre sur plusieurs périodes
-- contre une rémunération donnée, stipulée
à l'avance. Ce type de relation fait penser au contrat de
travail entre un empLoyeur (Le mandat) et un de ses saLariés
(mandataire). Toutefois, cet exemple n'est généralement pas
retenu dans les présentations des modèLes mandat-mandataire, car
La reLation saLariaLe présente deux particularités
essentielles, qui nécessitent un traitement spécifique :
- Les contrats de travaiL sont par nature incomplets,
puisqu'ils ne
dressent pas une Liste de toutes Les
éventuaLités possibLes et de ce que doit faire Le salarié
pour chacune d'entre elles (avec la rétribution correspondante) ;
- Même s'il est bilatéral, le contrat de travail
concerne généralement des individus dont l'activité
s'insère dans un cadre collectif (travaiL en équipe, par
exempLe), où iL est difficiLe - si ce n'est impossible - d'isoler la
prestation de chacun.
L'exempLe Le pLus fréquemment utiLisé de
reLation mandat-mandataire est celui d'un propriétaire foncier qui fait
expLoiter ses terres par un métayer. Le modèLe construit sur La
base de cet exempLe se propose de déterminer Le contrat qui incite Le
métayer (mandataire) à fournir Le pLus grand effort possibLe,
compte tenu des diverses formes que peuvent prendre Les ETATS DE LA NATURE (Le
métayer connaît, en raison de son activité même, La
forme effectivement prise par ceux-ci, en ce qui concerne La quaLité de
La terre, Les effets du cLimat et de fLéaux de tout ordre, etc.)
Un autre exempLe de reLation mandat-mandataire est celui d'une
personne (physique ou moraLe) - Le mandat - qui fait appeL aux services
d'un expert - médecin, avocat, garagiste, etc. ; ceLui-ci, qui fait
office de mandataire, peut chercher à tirer parti de ses connaissances
et de l'information dont il dispose ( en tant qu'« expert ») pour
faire payer au mandat plus qu'il ne faut (cas du garagiste qui remplace une
pièce d'une voiture alors que ce n'est pas nécessaire). Une
situation proche est celle du dirigeant d'une entreprise (P-DG ou autre) qui
est mandaté par ses propriétaires (ses actionnaires) pour La
gérer au mieux, au gré des circonstances.
C'est dire que la notion de subordination est une notion
flexible. S'il en est ainsi pour ce qui est de La première base qui
distingue un travaiLLeur au sens du code du travail un travailleur
indépendant, il n'en est pas de même pour la deuxième base
de quaLification qui est La rémunération.
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