3.1.3. Variation saisonnière des ménages aux
ressources en eau
· En saison pluvieuse
L'utilisation des ressources en eau et des ouvrages
hydrauliques varie d'une saison à une autre. La figure 5 présente
l'affluence des ménages aux sources d'eau en saison pluvieuse dans la
commune de Zè.
Figure 5: Répartition de l'usage des
ressources en eau en saison pluvieuse dans la commune de
ZèSource : Enquête de
terrain, 2011
L'analyse de la figure 5 montre qu'en saison pluvieuse l'eau
est abondante dans les rivières, marigots, citernes et puits
traditionnels avec un taux d'utilisation respectif de 23 %, 20 % et 22 %.
Tandis que pendant la même période le taux d'utilisation des AEV,
PEA, des forages et des puits modernes est respectivement 8 %, 4 %, 15 % et 8
%. Le constat fait est qu'en saison pluvieuse, les eaux souterraines sont
abandonnées au profit des eaux atmosphérique et superficielle.
· En saison sèche
Pendant la saison sèche, c'est le
phénomène contraire qui s'observe aux sources d'eau de la commune
de Zè. Les eaux superficielles et atmosphériques tarissent et on
assiste à une concentration de la population dans les sources d'eau
souterraines. La figure 6 présente l'affluence des ménages aux
sources d'eau en saison sèche dans la commune de Zè.
Figure 6 : Répartition de l'usage des
ressources en eau en saison sèche dans la commune de
ZèSource : Enquête de
terrain, 2011
De l'analyse de la figure 6, il ressort que pendant la saison
sèche, la population se rue beaucoup plus sur l'eau de forage (15 %),
les puits modernes (28 %), les AEV (20 %) et les PEA (17 %). Par contre, les
citernes (6 %), les rivières, marigots (4 %) et les puits traditionnels
(10 %) sont peu fréquentés pendant cette saison. En cette saison
sèche, les sources d'eau atmosphérique et superficielle tarissent
; ceci explique le pourcentage faible observé au niveau de ces ouvrages.
Cette ruée a pour conséquence la forte pression sur l'utilisation
des ouvrages hydrauliques avec les pannes fréquentes et l'abandon
à l'état neuf de certains ouvrages hydrauliques (ONG-AERAMR,
2011).
3.1.4. Modes de gestion des ressources en eau
Il existe en général (04) quatre modes de
gestion des ressources en eau au Bénin : le contrat tripartite ; le
contrat production-distribution ; le contrat Association de Consommateurs et le
contrat fermier.
Parmi ces modes, le contrat fermier est le mode de gestion
utilisé dans la commune de Zè. Dans ce mode de gestion, les
consommateurs n'ont pas de rôle direct et ne sont pas constituée
en association. La commune signe un contrat
d'affermage directement avec un opérateur privé
(fermier). Le fermier à plusieurs rôles qui sont :
· exploiter les ouvrages et vendre l'eau aux consommateurs
à un tarif fixé par le contrat ;
· assurer le fonctionnement, l'entretien courant et la
maintenance du système ;
· verser, au démarrage du contrat, une caution sur
le compte « Eau » de la commune ;
· verser une redevance pour le renouvellement et les
extensions à la commune assise sur le nombre de m3 produit et
verser une redevance au budget communal ;
· éventuellement, verser une redevance dans le
cadre de la loi sur l'eau.
Dans ce mode, c'est la commune qui à la charge du
renouvellement du système de pompage et de réalisation des
extensions éventuelles. La plupart des personnes enquetées sur le
contrat fermier actuellement utilisé, estime qu'il serait mieux que le
conseiller technique de la mairie revoie le mode de gestion en associant la
population à la base puisqu'elle ne l'est pas. Etant donné que le
mode de gestion est en début d'application, la mairie quant à
elle, estime que le contrat fermier est meilleur et plus rentable. La figure 7
présente le contrat fermier dans la commune de Zè.
Redevance au m3 produit
GIRE
S-Eau
Recettes
Appui, suivi, contrôle
Contrat d'affermage
Consommateurs
FERMIER
Achètent l'eau
Exploite
AEV
Caution
Redevance au m3 pour renouvellement et
extensions
Compte spécifique Eau
Commune de Zè
Redevance au m3
Budget
Figure 7 : Contrat fermier :
Délégation par la commune à un fermier Source
: PADEAR, 2008
L'analyse de la figure 7 révèle que dans le
contrat fermier, le Service-Eau (S-Eau) assure seulement l'appui, le suivi et
le contrôle de l'eau dans la commune. La commune étant le maitre
d'ouvrages des points d'eau, signe avec le fermier un contrat d'affermage. Le
fermier à son tour, paie une caution sur la redevance au m3
pour les renouvellements et les extensions dans le compte spécifique que
la mairie réserve à « l'eau ». Il paie aussi une
redevance au m3 produit dans le cadre de la loi sur l'eau : «
l'eau paye l'eau » à la GIRE. Lorsqu'il s'acquitte de ces cautions,
il exploite les adductions d'eau villageoise et collectent les fonds de la
vente d'eau achetée par les consommateurs. Les recettes issues de la
vente serviront à l'entretien de l'ouvrage et à payer
périodiquement les redevances.
|